chapitre 1: une ville coupé en deux.

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Certains disent que le noir n'est que ténèbres et cauchemars, que lorsque le soleil laisse place à la Lune des monstres rôdent cherchant une proie ou encore que le noir est source de malheur, qu'on si noie espérant en vain de chercher la moindre étincelle de lumière. Moi je pense qu'en des temps dur, le noir est un réconfort et la lumière un supplice, que l'obscurité permet de cacher la vérité alors que la clarté ne fait que la révéler. Voilà ce que je répondrai à ces gens là : qu'on ne juge pas un livre à sa couverture ou encore que pour juger une personne il faut d'abord apprendre à la connaître, apprendre à connaître le noir. Les hommes ayant accès au soleil ont peur de ce qui vivent en dessous de leurs pieds, ils ont peur de l'inconnu mais aussi se croient plus puissant, plus importants que des gens tel que moi.

J'incarne en quelque sorte ce que les gens appellent les monstres des nuits. Je ne vis qu'au gré des sons de l'ombre et de ce qui les entourent. Je ne vois pas la lumière ou plutôt on m'interdit de la voir. Ainsi est la loi qui a été voté il y a de cela bien longtemps afin d'éviter de mélanger ce qui sont classés de monstre ou d'anomalie et d'hommes et de femmes banals mais sans aucun défaut. Nos chères fondateurs ont décidé de couper notre ville en deux, la population étant considéré comme valide devrait vivre sur terre comme depuis des décennies on les appellerait les Iodhas et le reste devrait se contenter de vivre sous terre, les Robsys. Je fais partie des Robsys, cela fait 16 ans qu'aucun rayon de cette chère étoile que les hommes chérisse tant n'a touché ma peau, ça ne s'est même jamais produit. Je ne connais son existence seulement grâce aux livres de ma section, celle dont on oublie souvent le nom, celle qu'on désigne comme « ratée » car oui notre population « de monstres » comme nous appellent les gens de là-haut a établit des sections à travers tout le réseau de tunnels que comporte la ville. Il y en avait 26 avant l'attaque des soldats iodhas il y a de cela 200 ans, désormais il n'en reste plus que 13, chacune avec un nom différent. Je vis dans celle qui est appelé Astoria. Chaque section a ses avantages et ses inconvénients, la nôtre a un très et haut grand plafond semblable à un dôme et une source d'eau qu'aucune autre section ne peut avoir. C'est aussi l'une des seules sections qui a à son plafond une trappe pour que les iodhas puissent venir voir les cobayes de leur expérience. Bien évidemment enfermer tous les humains ne correspondant pas aux critères de perfection était l'une des raisons pour laquelle nous avons été condamnés à vivre dans le noir sans lumière mais certains de nos fondateurs, en secret, ont aussi vu une opportunité de tester l'être humain pour savoir si un jour l'homme aurait suffisamment de capacités pour voir et s'adapter au néant absolu. Ils nous ont donné quelques provisions, outils afin que l'on puisse quand même survivre. Ils créèrent donc une trappe blindé qu'on ne peut ni faire sauter ni ouvrir de l'intérieur, seul les gens d'en haut peuvent l'ouvrir. En même temps à quoi bon mettre une poignée sur une trappe si on ne peut même pas l'atteindre. Les robsys se sont toujours dit que la fabrication d'échelles ne serait pas nécessaire, vu que dans l'autre monde personne ne voulait d'eux et que dans le noir toutes les imperfections de chacun sont dissimulés donc nul ne peux leur faire des réflexions. Il suffit de penser à tout les personne du haut à qui l'opinion et le regard des autres comptent beaucoup et qu'ils font tout pour plaire physiquement et cela nous réconforte à l'idée que nous les gens du noir, les monstres des nuits nous n'ayons pas ce genre de choses à faire, ce genre de préoccupations.

Je ne me suis jamais demandé ce qu'il y avait au dessus de moi, il me suffit de lire un de ces vieux bouquins et d'imaginer à quoi le monde ressemblait avant que celui-ci ne devienne sélectif. Cependant lire dans le noir n'est pas une chose aisé il faut être née dans ces sous terrains, y avoir grandi pour apprendre à lire ou tout simplement marcher sans rentrer dans un mur. Ma mère me dit souvent que c'est comme si nous étions aveugle mais je lui rétorque souvent en lui démontrant qu'elle a tord. Eux vivent avec les rayonnements du jour mais ne peuvent pas les voir c'est triste à dire mais il en ait ainsi alors que nous à notre naissance avons eu le droit à ce don qu'est la vue mais on nous en prive et on ne peut pas en profiter, on nous enlève une liberté des plus importantes, une liberté que les aveugles n'ont pas à se soucier. Et c'est à cet instant où ma mère commence à me faire la morale, elle me répète qu'il ne faut pas dire ça, que je ne respecte pas les aveugles et c'est aussi à ce moment où je commence à m'éclipser pour ne pas entendre geindre ma mère. Puis on recommence deux jours après à se disputer, pour un autre sujet mais à force on s'habitue. Je repense aussi souvent aux livres que je lis qui décrivent le monde comme un endroit magnifique. Il est décris avec tant de détails qu'on pourrait croire que ce n'est qu'un conte de fée qu'on aimerais voir de ses propres yeux, que la mer et l'océan reflète comme un miroir le ciel bleu ; se qui répond à la question de pourquoi la mer est-elle aussi bleue, ce n'est qu'un reflet de son opposé. Des nuages se formant dans l'atmosphère pour au final donner l'impression que ce n'est que de la barbe à papa flottante, une délicieuse sucrerie et un régal aux yeux. La végétation pousse afin de laisser vivre d'autres êtres humains autrefois appelé des animaux, ils ne ressemblent en rien à l'homme mais ils pensent, éprouvent des sentiments et ne viennent au monde que pour donner la vie puis quelques années plus tard mourir, ainsi va la vie de chaque être qu'il soit moindre ou important. Des villes construites en un coup de baguette magique, de grandes allés et rues afin de parcourir celle-ci aussi vite qu'un étalon au galop, ce qu'on appelle des restaurants pour manger à notre fin, d'immenses gratte-ciels ! Sur cela je ne comprends pas les hommes, pourquoi bâtir un bâtiment de plus de 100 mètres si ils ont peur du vide ?! Enfin bref... et pour chaque habitants un endroit dans lequel dormir au chaud plus connu sous le nom de « maison » ou « d'appartements », cela dépend de l'envie de chacun et de la fortune que l'on possédait. Voilà encore quelque chose qui ne compte absolument pas à Astoria, l'argent y est inexistant, nous pratiquons plus le troc. Lampe de torche contre poulet, eau contre nourriture, médicaments contre vêtements. C'est aussi simple que de voler le goûter d'un enfant ! Il ne faut pas se méprendre je n'ai jamais fait ça mais les enfants sont si vulnérables face aux grandes carrures que sont les adultes comme nous le sommes face aux Iodhas alors je me dis que ça ne doit pas être si compliqué. C'est grâce à ça qu'aujourd'hui nous avons ce qu'il nous faut pour vivre.

Puis après quelques minutes de fantasme sur un monde que je ne verrai sûrement pas, je vais voir la vieille dame de nôtre très chère ville pour discuter des ragots qu'elle colporte . On la surnomme la vieille dame car personne ne connaît ni son prénom ni son nom. Je me suis permise de la surnommer Gabrielle. Ce qui peut paraître très étrange est qu'elle est là depuis le début, depuis le commencement de l'expérience ! Vous souvenez-vous quand je vous ai dit qu'ils enfermaient tout les monstres sous terre et bien cette dame, qui commence à être très âgée, est la définition du mot normal. Elle n'a aucun défaut physique, ni psychologique, elle n'est pas folle et encore moins un monstre, elle est adorable avec tout le monde même si elle a son petit caractère. Mais malgré ça on l'a envoyé ici, dans ce trou à rat. Pourquoi ? Pour le simple mobile suivant : Elle est immortel ! Je sais c'est difficile à concevoir, il est vrai que l'on ne croise pas tous les jours quelqu'un d'immortel mais la vieille dame peut le prouver. Elle a assisté à toutes les naissances et morts, elle peut citer exactement le jour et l'heure où les personnes sont décédées ou qui viennent « d'éclore », elle a elle même crée des fresques a la main avec ce qu'elle a troqué auparavant pour crée un arbre généalogique pour chacun d'entre nous. J'aurai indéfiniment de l'admiration pour cette femme, elle était et reste à ce jour seule, elle n'a besoin de personne pour quoi que ce soit. C'est un peu la grand-mère dont tout le monde rêve, d'ailleurs elle l'a été pour moi. Pendant que mes parents voyageaient de sections en sections pour pouvoir échanger de l'eau et des vêtements contre ce qui pourrait être utile à Astoria, l'ancienne me gardait avec elle, m'apprenait à lire et à écrire.

C'est lors d'un long périple vers la section Uten que je perdis mon père. Il n'est point mort ou du moins je crois mais un jour dans le passé un ami à lui était malade, il lui fallait des médicaments mais l'unique division qui en produisait était à 6 sections de chez nous, alors mon père a décidé d'y aller seul pour voyager léger. Il nous avait annoncé à l'avance qu'il reviendrait 2 semaines plus tard. Ce fut les deux plus longues semaines de ma piètre vie, je l'attendait à chaque soir en me postant devant l'entrée de ce qu'on pourrait appeler un corridor qui relier Astoria aux autres sections. Malheureusement, arrivé au dernier délai, ne voyant pas mon paternel ni nulle trace de lui, mon cur s'est comme figé ne produisant plus aucun battements. Je n'ai pas mis lentement à comprendre qui lui ai arrivé malheur et ma mère non plus, elle sombra rapidement dans une douloureuse dépression et l'ami de mon père ne passa pas la nuit dû au manque de médecine. C'est là que la vieille m'a pris entièrement à sa charge pour ne pas laisser l'asthénie de ma mère m'envahir moi aussi. J'avais 7 ans lorsque c'est arrivé. Depuis ma mère s'est reprise en main et s'occupe plus de moi mais malgré ça je reste perplexe quand on me demande qui est ma mère.

Devrais-je répondre ma mère biologique que je porte pas spécialement dans mon coeur ou alors ma mère adoptive dont je m'en séparerait pour rien au monde ?

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