Chapitre 2 : L'inconnu

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« - Sullivan tu viens ?

- Deux minutes !

Sullivan est l'une des personnes les plus habiles dans le noir, malgré le fait que toute la population a développée une capacité de vue nocturne il peut faire pleins de choses que même les personnes étant dans les profondeurs depuis longtemps n'ont pas les compétences. Rien ne lui fait peur, c'est ce que j'aime chez lui. Nous sommes nés le même jour, on nous surnomme les jumeaux ou « la paire ». Alors il paraît évident que nous sommes devenus les meilleurs amis. Je ne vais pas sortir le discours cliché en disant qu'on a toujours fait tout ensemble et tout le blabla. Je passe presque tout mon temps à lire et coudre des habits pour les nouveau-nés alors que Sullivan apprend à filtrer l'eau « du lac » et apprends l'art du combat en pratiquant la boxe et le karaté ; voilà de quoi démotiver tous ceux qui veulent l'affronter, personnellement je vous déconseille j'ai déjà essayé de lui mettre une raclée. Il m'a arrêté en 10 secondes chrono !

-Ah !! Mais elle est froide !

-Chochotte !

-Tu vas regretter tes paroles mon vieux !

Et encore une fois je me prends une raclée monumentale ! Injustice !

Pourquoi suis-je aussi petite et lui aussi grand ? Non, vraiment ça me soûle !!

Il m'a coulé sans faire le moindre effort et pourtant c'est pas faute d'avoir essayé de me débattre mais avec mes muscles tout flasques je ne risque pas d'aller bien loin.

Quand nous avons du temps libre lui et moi, consacré à rien faire, nous allons nager dans les sortes de puits derrière les tentes et la minuscule bibliothèque, il y en a une vingtaine à Astoria. 17 sont utilisés pour stocker l'eau que nous avons rigoureusement filtrée et les 3 restants servent de piscines, d'immenses piscines pour être précise, dans lequel les gens vont souvent y tremper un pied ou deux. Nous on y plonge carrément, sans l'ombre d'un doute, puis on nage pendant des heures et on discute.

- Alors ce bouquin sur le monde extérieur ?

- TOUJOURS LE MÊME DISCOURS ! Qu'il est merveilleux, que toutes sortes de couleurs habillent le paysage et que les fleurs embaument l'air etc...

- Des fleurs ? Qu'est-ce que c'est ?

- Je ne sais pas, il n'y a pas d'image en relief. Ça doit être un autre animal qui doit dégagé un parfum.

Sullivan n'a pas appris à lire car son père trouve ça inutile mais il a toujours voulu apprendre à déchiffrer ces mots et ces phrases écrites dans les bouquins ou simples boîtes de conserve. Du fait il me demande constamment de quoi parle les livres que je feuillettent, comment est-ce au-dessus de nos caboches. Et je lui donne à chaque fois le même résultat comme une réplique que l'on a appris par cur.

-On devrait aller se sécher pour ne pas être en retard à la cérémonie.

-Je déteste les fêtes et je déteste les regroupements de personnes !

-Tu aimes rien de toute façon !

- Nian nian nian...

Chaque année, les occupants d'Astoria organise une cérémonie pour commémorer « l'arrivée du feu ». Gabrielle m'a conté la naissance du feu ! Et là on pense tous au jour où l'homme, en frottant deux silex et en concentrant des brindilles et du bois, a crée des braises puis qui plus tard calcinera le gibier mais non c'est un moment plus banal. Les Iodhas ne voulaient pas que les sujets de leur observation attrapent froids alors ils nous ont donnés très délicatement, en langage iodhas : jeter sans se soucier d'où cela tombe, des rondins et du foin pour l'embraser et produire de la chaleur. Pour certains ce jour est spécial, ça les rends heureux puis d'autres ne sont pas enthousiastes à l'idée de festoyer une fête qui a causé une perte d'un individu de notre section. La première fois que le bois fut livré, un rondin a heurté le haut du crâne de ce citadin et il quitta notre monde peu après. Sa conjointe n'a pas enduré sa mort et s'est rendu l'âme en se noyant dans un des bassins Est, comme la fameuse tragédie Roméo et Juliette de Shakespeare. Gabrielle a rajouté :

 Avez-vous peur du noir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant