SCÈNE 7 : Apollyon, Pharest, Véracie

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Apollyon
La joie m'anime à nous voir ainsi réunis ;
Me causant une légère cardiomégalie
Lorsqu'une pensée assez perturbante survient :
Qu'adviendra-t'il désormais de ce futur qui vient ?
Oh chère enfant, veuillez brûler vos enfantillages
Pour pouvoir aisément soutenir des propos sages
Bien-sûr nous espérons une âme assez docile
Au point de rendre cette conversation facile ;
Une conversation donc le tout premier sujet
Se centre sur votre mariage et vos rejets
Ainsi, je vous demande d'oublier votre amant,
De cesser d'humilier l'hémence dès ce moment

Pharest
Veuillez mon bon seigneur user de quelques douceurs
Notre princesse devrait vivre en toutes couleurs
Bien qu'en cette ère, un père détient le dernier mot
Sur le choix de son gendre comme pour les cadeaux,
Daignez seigneur pardonner une rébellion vaine
Véracie saura que cette union est une aubaine

Véracie
Je ne serai point prise d'une quelconque faiblesse
Au juste centre d'une irrésistible tendresse
Car vous cachez si bien seigneur Pharest votre jeu
Effaçant parfaitement en mon père les enjeux
En enfermant nuit et jour Charima sans raison,
Vous donnez à mon cœur de battre de tristes sons
Et même si un jour cette pensée disparaît,
Je saurais percevoir l'hypocrisie dans vos traits ;
Car jamais mon amour ne vous sera accordé
Peu importe votre grandeur, ainsi est ma pensée

Apollyon
Savez vous à qui vous causez ce séisme ?
À l'auteur fort bien connu de nombreux cataclysmes
Possédant malgré tout au fond de lui un cœur d'or
Un vaillant cœur aimant, autant généreux que fort
Toutes protestations sont désormais inutiles,
J'en ai assez d'écouter des paroles puérilles
Vous deviendrez plus tard la reine de ce royaume
Alors, votre vie débutera un nouveau tome
Je vous sauve d'une humiliation éternelle
Sinon, tout mon royaume l'aura à la prunelle
Car jamais ; jamais dans ce monde il n'eut un tel lien
Pauvre, ce Charima n'a pas le quart de vos biens
Croyez moi, vous aurez bientôt le plus grand sourire
Tout ce que je fais c'est pour vous éviter le pire

Pharest
Cet éclaircissement de situation est rapide,
Comme si vous recherchez un esprit intrépide
Qu'est-ce donc cher seigneur ? Dites le moi je vous prie,
Qu'est-ce qui peut donc autant perturber cet esprit ?

Apollyon
Pour savoir les pensées vous en faites une lecture
Pour cela, de mon lourd futur, j'en fais l'écriture :
Ma présence à Sarepta n'est que trop limitée
Causée par quelques hémenciens qui m'ont irrités
D'une rébellion dont seul moi le roi peux détruire
Pour pouvoir du fond de leur pensée tout reconstruire
Par des réprimandes, un dialogue ou un discours,
Je guerrirai mon royaume en usant de l'amour
Toutefois, je partagerai la joie du mariage ;
Je reviendrai juste pour vous en tournant la page

Véracie
Que le grand ciel tout entier vous couvre de son aile ;
Vous accordant la grâce de guérir ces rebelles
Je le sais ; de part votre bonté inestimable,
Les anges marchent avec vous en nombre incomptable

Apollyon
Promettez moi d'être la reine de cette terre

Véracie
Serment qui me noyerai dans une vaste mer

Apollyon
Veuillez me pardonner mais vous n'avez pas de choix ;
Vigilant, j'ai choisis pour vous une bonne voie
À ces mots, je quitte ce royaume pour le mien
En espérant vous voir tout les deux sareptiens

                                              

MOTS COMPLIQUÉS :

Cardiomégalie : augmentation du volume du cœur.
Puérille : qui évoque de l'enfance.
Intrépide : qui ne craint pas le danger.

J'attendrai toujours vos commentaires. Merci à vous qui êtes arrivés jusqu'ici.

LA  SCÈNE 8 ARRIVE AVEC PHAREST ET VÉRACIE.

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