- Tu te fous de moi là ?
Il se tenait là, la tête baissée, l'air honteux.
- Je suis désolé, Lya. J'étais bourré et c'est arrivé comme ça... Pardonne moi s'il te plaît, c'était un accident...
- Un accident ?! T'as glissé dans son vagin peut être ?! Elle était à l'arrêt les cuisses écartées et toi t'as dérapé la queue en avant ?! Tu sais quoi Raph ? Va te faire foutre !
Elle claqua la porte sur ses mots avant de descendre les marches deux à deux, prise de rage.
Elle avait lâché son appartement, renoncer à ses études et quitter sa famille pour le suivre à Marseille.Quelle idiote.
Après quelques minutes, la jeune femme décida de noyer son chagrin dans le premier bar venu. En digne samedi soir, il était évidemment bondé. D'un habile jeu de coude elle parvint néanmoins à rejoindre le comptoir et, d'un air bien trop déterminé, commanda un whisky sec. Habitué, le barman ne broncha pas et lui tendu simplement un verre.
- Peine de coeur ? Lâcha-t-il en reposant son torchon
Lya avala d'une traite le breuvage en faisant claquer exagérément son verre sur le comptoir en bois.
- Un autre.
N'en rajoutant pas, le serveur se contenta de le lui remplir en un sourire triste. La musique était forte, le brouhaha ambiant l'enveloppa et l'alcool la grisa rapidement. Jettant un coup d'oeil aux alentours, elle aperçu un groupe d'hommes installé au bout du comptoir. L'un d'eux lorgnait délibérément sur son décolleté et il n'en fallu pas plus pour faire éclater sa rage.
- T'as un problème abruti ?! C'est la première fois que tu vois une femme depuis que t'es sorti de ta caverne ou quoi ?
Les moqueries de ses amis irritèrent le jeune homme qui se leva de son tabouret d'un pas décidé. A mesure qu'il s'approchait elle se rendait compte de sa taille et ne pu que constater qu'elle ne faisait définitivement pas le poids. Elle ne perdu pas contenance pour autant et ancra un regard sévère dans les yeux noisettes de l'inconnu. Une fois à sa hauteur, ce dernier se pencha nonchalamment vers elle, les mains dans les poches.
- C'est combien ?
Lya tomba des nues en toute réaction et ne trouva rien d'autre à faire que lui balancer son verre en plein visage.
Tous les mêmes, un gland à la place du cerveau.
Passablement irritée, elle se décida à quitter ce bourbier et regagna la porte à une vitesse fulgurante. Une fois dehors, elle ne pu réprimée un frisson et pressa ses bras contre sa poitrine. La température c'était considérablement rafraîchie depuis cet après-midi et, à cet instant, elle se maudit de ne pas avoir pensé à prendre une veste. Vêtue d'un simple débardeur, le vent fouettait ses bras dénudés et emplie ses poumons d'un air glacial. Il commençait à faire nuit mais elle se refusait à retourner dans "leur" appartement. La jeune femme attrapa son portable dans la poche arrière de son jean et appela la seule personne sur qui elle pouvait encore compter.
- Salut ma puce, ça va ?
- Salut Romy, je te dérange pas ?
- Tu sais bien que non...
- Tu fais un truc ce soir ? J'ai rompu avec Raph et...
- QUOI ?! Qu'est-ce qui s'est passé ?! Non, attend, tu me raconteras plus tard ! Ethan a pris la voiture, t'as un bus pour venir ?
Elle acquiesça pour la rassurer et entama sa route vers l'appartement de son amie. Il n'y avait plus aucun bus dans sa direction et la dénommée habitait à une trentaine de minute à pied du centre-ville. Ethan, le petit ami de Romy, était le frère de Raph, c'est donc tout naturellement que les deux jeunes femmes s'étaient liées d'amitié.
Lya marchait en bord de route, les bras resserrées autour de sa taille comme pour se protéger des assaults de la bourrasque. Ses longs cheveux blonds flottaient au gré du vent, dégageant un visage aux traits fins et à la peau laiteuse. Deux pupilles bleus venaient compléter le portrait de la jeune femme.
Prise d'ennuie, elle se mit à taper dans un caillou tout en poursuivant sa route, ne prêtant aucune attention au rares voitures qui passaient.
Dire que j'ai abandonné la fac d'art pour venir ici, quelle conne !
La route était étrangement déserte pour un samedi, on entendait au loin la cohue du centre ville s'éloigner à mesure que la blonde avançait.
Un van noir aux vitres teintées roulait à une allure discrète, pistant sa proie en digne prédateur. A l'intérieur, un homme, un sourire carnassier sur le visage trepignait d'impatience.
- Ti insegnerò le buone maniere (je vais t'apprendre les bonnes manières)
- Lo Capo non sarà felice, Antonio (le chef ne sera pas content, Antonio)
- Ne farà un'altra puttana (ça ne fera qu'une pute de plus)
Premier chapitre bouclé, n'hésitez pas à faire quelques retours 🙏
A bientôt !

VOUS LISEZ
BAISSER LES ARMES
RomanceUne rupture soudaine. Une insulte irréfléchie. Un route déserte. Rajouter à cela quelques gangsters, une jeune femme isolée, et vous obtiendrez un savant mélange d'amour confus et de conflit sentimental. ⚠️Contenu explicite⚠️