Le Retour du Prince des Ténèbres [Winx Club]

12 - Nuit blanche

— Toi non plus tu n'arrives pas à dormir, hein ?

Effectivement, Faragonda ne parvenait pas à trouver le sommeil cette nuit là. Quelque chose de grave venait de se produire, elle le sentait.

La directrice d'Alféa s'était rendue dans son bureau et avait appelé Griffin, dans l'espoir que celle-ci soit réveillée. La directrice de Tour Nuage avait décroché à la première sonnerie.

— J'ai un mauvais pressentiment, Griffin.

— Moi aussi, Faragonda. Il y a eu comme une explosion de magie noire. Si même toi tu l'as sentie, cela ne présage rien de bon.

— Tu sais d'où elle vient ?

Sa vieille amie ne lui répondit pas tout de suite, et Faragonda sentit qu'elle hésitait, ce qui n'était pourtant pas son genre.

— Griffin ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— L'explosion était en provenance de la forteresse de Lord Darkar.

— Que dis-tu ? Mais c'est impossible ! Il est enfermé dans le Relix !

— Je n'ai pas l'impression que cette explosion d'énergie négative émane de Darkar. Elle ressemble à la sienne, mais il y a quelque chose de différent. Elle semble plus... sauvage, plus incontrôlable. Et je te rappelle que nous n'avons rien senti venir la dernière fois.

— Il faut prévenir les Winx !

— Faragonda, dois-je vraiment te rappeler qu'elles ont combattu pour des camps opposés il y a à peine quelques mois ?

La directrice d'Alféa soupira. Son homologue de Tour Nuage avait raison. Cela faisait des années que les Winx n'avaient pas combattu ensemble.

Maintenant qu'elle y réfléchissait, cela faisait des années qu'aucune grande menace ne s'était manifestée pour tenter de dominer la Dimension Magique.

Elle pensait jusque là que les pouvoirs accordées aux Winx suite à la deuxième défaite de Valtor avaient dissuadé quiconque de vouloir prendre le contrôle de toute la dimension, mais elle comprenais désormais que ce n'était plus le cas.

Quelque chose se préparait.

— Dans ce cas, nous irons nous-même.

***

Musa partit à la cuisine pour prendre des verres d'eau. En y arrivant, elle changea d'avis et prit une bouteille de vin à la place. Alors qu'elle se dirigeait à nouveau vers sa chambre, elle fit demi-tour pour en prendre une deuxième.

Flora n'avait pas encore ouvert la bouche depuis la question de Stella. Elle sentait le regard de Layla sur le sommet de son crâne.

— C'était avant ce qu'ils ont fait à Nabu, si c'est ce que tu demandes, Layla. Je ne pourrais jamais te faire ça.

Cette dernière lâcha un petit soupir de soulagement. Elle connaissait déjà la réponse, au fond d'elle, mais elle avait eu besoin de l'entendre de vive voix. La fée des fluides se rendit compte qu'elle retenait sa respiration depuis un peu trop longtemps et se concentra pour respirer à nouveau normalement.

— Je sais, Flora. J'avais juste besoin de l'entendre.

Musa revint dans la pièce, les bras chargés, et Stella se précipita pour l'aider. Elle ouvrit une première bouteille et se servit un verre, qu'elle but d'une traite.

— Stella ! Laisses-en un peu pour les autres !

Cette dernière se contenta de tirer la langue à la fée de la musique, qui lui prit la bouteille des mains et servit un verre aux autres.