Elle a conscience de n'avoir rien pour se défendre, si ce ne sont ses jambes pour courir. Elle arrive aux abord de la maison de Maëglin, au beau milieu de la nuit. L'obscurité ne lui a jamais été d'un quelconque réconfort. Cependant, elle pense qu'à cette heure tardive il y a moins de risques qu'on l'aperçoive. Elle trouve un double des clés, dans le pot de fleur qu'il lui avait indiqué. Elle sent battre son cœur jusque dans ses paumes. Elle tourne et retourne la clé à plusieurs reprises pensant s'être trompée de sens, avant de réussir à ouvrir la porte.
Maëglin est plutôt ordonné. Rien ne s'entasse. Rien ne traîne par terre. Elle ne peut s'empêcher de le constater, dès l'entrée, même si elle n'est pas venue pour cela. Pour ne pas perdre de temps sur place, il lui a donné des indications sur la disposition des pièces de la maison. Elle prend de suite le couloir qui se situe sur sa droite. La chambre se trouve à gauche, au bout du couloir. Elle se demande comment il peut loger dans une maison aussi bien meublée, si jeune et sans emploi. Elle répère, de suite, le traitement qui lui est nécessaire sur la table de chevet. Le tube n'est qu'à moitié rempli. Elle ouvre le tiroir et en trouve deux autres, dont elle s'empare. Elle se dirige vers l'armoire et lui prend quelques affaires.
Elle traverse le couloir dans le sens inverse et se précipite à la cuisine, pour voir si elle peut récupérer de la nourriture. Évidemment, depuis qu'elle est entrée dans la maison, elle s'est dirigée dans la pénombre. La moindre lumière pourrait avertir le même genre de type que celui qu'ils ont déjà croisé. Au moment, où elle s'apprête à ouvrir le frigidaire, elle entend un bruit.
***
On toque à la porte de la chambre d'hôtel. Maëglin est allongé en travers du lit. Il ne répond pas. Les yeux fermés, ses paumes de mains sur les paupières de ceux-ci. On toque, à nouveau, à la porte.
<< Ouvre nous, où l'on va devoir s'en charger. >>
Il regarde vers la porte d'entrée, sans pour autant émettre quelque son que ce soit.
<< Elga, ouvre moi cette porte. >>
Dans un fracas, la porte tombe à plat sur le sol recouvert de moquette. Maëglin, retrouvant la parole, leur demande ce qu'ils lui veulent et se réfugie derrière le lit.
<< Vous êtes de mèche avec ce sale type, c'est ça ? Vous êtes venus me tuer, mais je vous jure que je ne sais rien sur quoi que ce soit.
- Qu'est ce qu'il raconte ?
- Il a déjà du faire la rencontre de l'un d'entre eux. Bon, on l'emmène avant d'être repérés.
- Où... Où est ce que... Que vous m'emmenez ?
- Comment tu t'appelles ?
- Maë... Maëglin.
- Maëglin, ça signifie regard vif, n'est ce pas. Moi, c'est Elga. Nous ne te ferons aucun mal. C'est plutôt même le contraire, lui dit-elle, une lueur violette passant dans son regard. >>
***
Le bruit se situe juste derrière Elwing. Avant même, qu'elle n'ait le temps de se retourner, une douleur jaillit de son crâne. La main sur la tête, ses doigts s'imbibent de sang et elle s'effondre.
<< Bruce, grouille toi, de l'amener dans le camion.
- J'arrive, maître, dit l'homme chauve dépassant le mètre quatre vingt dix, portant une cicatrice lui recouvrant une partie du visage. >>
Il contemple, de son œil restant, la jeune femme inerte à ses pieds, encore quelques instants. Avant, de la prendre délicatement dans ses bras et de se diriger vers la sortie.
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Les clairvoyants
ParanormalSon problème à elle, c'était son incapacité à aller au bout de ses histoires. Elle ne savait pas vivre sans prendre le chemin le plus tortueux. Elle courait sans s'arrêter, sans pour autant savoir où aller. Son problème à lui, c'était son incapacité...