Un copain ou rien! // BTS Fanfiction français

Chapitre 3

Je crois que je vais mourir. Mais genre vraiment mourir. Ou au moins m'évanouir. C'est sûr. Mes poumons ne m'ont jamais autant brûlés de ma vie, j'ai un point de côté et même une crampe au mollet. Monsieur Gorzyck est vraiment un gros sadique. Il est là à se marrer avec les dispensés de sport, le cul sur le banc, pendant que nous on se tape des tours de piste dans le froid glacial. Je suis intimement convaincu qu'il est aussi nul que moi en sport, je crois que pas une fois dans toute ma scolarité je ne l'ai vu même trottiner. 

Le pire dans tout ça, c'est qu'on dirait que je suis la seule qui galère. Tous les autres semblent passer le meilleur moment de leur vie. Comme si courir pendant deux heures un mardi soir après une journée atroce était une délivrance. Je jette un coup d'oeil aux silhouettes loin devant moi pour ne pas penser à la douleur vive qui commence à s'emparer de mes orteils dans mes vieilles baskets. Kevin et tous les sports-études foot ont au moins dix tours d'avance sur moi, même les stupides tic-tic girls (on les a surnommées comme ça avec les filles à cause du bruit de leurs chaussures à talons sur le carrelage de l'école), courent avec élégance comme dans un épisode d'alerte à Malibu. Ils sont tous sous stéroïdes c'est pas possible! 

Je maudis mon corps de victime quand Myriam et Nour arrivent à ma hauteur. Comment est-ce qu'elles peuvent être à peine essoufflées alors que je fais le même bruit qu'un aspirateur en fin de vie ? 

M : Aria. Ce soir on veut aller au centre commercial avec Lisa pour nous trouver des nouvelles fringues, tu viens ?

N : Je dois absolument m'acheter un nouveau jean. Hier en m'asseyant le bouton de mon préféré à voler quand je me suis assise dans le bus! T'imagine la honte? Le truc a volé jusqu'à l'autre bout. Mais ça c'est ta faute, à nous faire bouffer des burgers toutes les semaines...

Mais qu'est ce qu'elle raconte encore? Elle a le corps d'une mannequin Victoria Secret d'où elle ose se plaindre? Mais je suis tellement épuisée que je n'ai pas la force de lui faire remarquer. A la place je réussis simplement à articuler : 

A : Non... je... peux pas... ma mère... veut... que... je.. m'occupe... de Quentin

Myriam me dévisage avec inquiétude.

M : euh ça va ? Tu fais le même bruit que ma grande-tante et elle a un cancer des poumons...

En guise de réponse je lui jette un regard noir. Elle éclate de rire.

N : Mais comment ça tu dois t'occuper de Quentin? 

A : Je dois... l'emmener à son cours... de Taekwando... ce soir...

Je hausse les épaules en signe de défaite quand la voix de Gorzyck nous arrive du fond de la cour :

"Oh les commères là bas, Nour, Myriam, Ary ! Un peu plus de course et un peu moins de papote, on est pas en réunion Tupperware!"

Attends comment il m'a appelé là? J'entends quelques rires du côtés des dispensés. 

Nous lui faisons un petit signe de la main avec un faux sourire plaqué sur le visage. Qu'est-ce qu'il fait chier aussi celui-là. Nous attendons quelques minutes et une fois que les buissons nous dissimulent à la vue de Gorzyck, nous nous arrêtons un instant. Je crois sincèrement que je ne me remettrai pas de cette course.

M : Tu peux pas demander à ta mère ?

A : Non, elle me fait déjà la gueule. Et puis si je veux pouvoir sortir vendredi...

N : Oh non mais ça craint sérieux!

Gorzyck : BON, les gonzesses ? Est-ce que je vous ai dit d'arrêter de courir???

Il crie tellement fort que je fais un bond de trois mètres. Je ne sais pas comment il a réussi à se faufiler jusqu'à nous aussi silencieusement. Quand je dis que c'est un gros sadique.

N: Non mais monsieur, soyez sympa vous voyez bien qu'Aria va pas bien!

Gorzyck: Qu'est ce qu'elle a Moretti? me demande t'il avec suspicion tandis que déjà une masse d'élèves curieux s'amassent autour de nous. 

Il manquait plus que ça. Que je me tape encore la honte devant tout le monde. Comme si ma vie toute entière n'était pas déjà une énorme farce. Je prends une moue aussi innocente que je le peux et avec une petite voix lui mens:

A : Je crois que je me suis tordue la cheville, M'sieur.

Gorzyck lève les yeux au ciel. Je crois qu'il n'est absolument pas convaincu.

Gorzyck : Bon. Nour, accompagne là à l'infirmerie et toi Myriam tu t'y remets, il reste encore 20min de cours.

*En choeur* Oui Monsieur!

Je passe mon bras autour des épaules de Nour pour qu'elle me serve de béquille, et sautille en feignant la douleur. Franchement je mériterais un oscar avec une telle prestation. 

Gorzyck : Arrête ton cinema! C'est bon... Par contre Ary, demande à l'infirmière qu'elle t'examine un peu aussi. Tu es rouge écarlate, je ne crois pas que ce soit normal.

Me hurle t'il, sous les rires des autres élèves autour de lui.