𝐋𝐚 𝐍𝐮𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐋'𝐇𝐨𝐦𝐦𝐞

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Thème : Tout comme la bataille de Poudlard a eu lieu le 2 mai 1998, le sujet imposer pour ce concours était celui de la guerre ou au minimum, de la bataille. Le sujet est resté relativement libre pour permettre aux auteurs plus de créativité, mais j'ai choisi de rester dans le classique en parlant de la bataille de Poudlard. Aussi, je vous propose une immersion dans l'esprit de Remus Lupin durant cette nuit qui a sellé son existence.


❝ 𝐋𝐚 𝐍𝐮𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐋'𝐇𝐨𝐦𝐦𝐞 ❞

𝑅𝑒𝑚𝑢𝑠 𝐿𝑢𝑝𝑖𝑛


❝ 𝐸𝑡 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑖𝑙 𝑠'𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒́ 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑐𝒉𝑜𝑠𝑒, 𝑗𝑒 𝑚𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑠 𝑙𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒́ 𝑎𝑙𝑙𝑒𝑟, 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖 𝑑𝑒 𝑚𝑜𝑖-𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑒𝑛𝑣𝑎𝒉𝑖 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑎 𝑛𝑢𝑖𝑡 𝑙𝑒 𝑠𝑖𝑙𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑎 𝑝𝑙𝑒́𝑛𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒. 𝐽'𝑎𝑣𝑎𝑖𝑠 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒́ 𝑙𝑎 𝑙𝑖𝑏𝑒𝑟𝑡𝑒́. 𝑃𝑒𝑟𝑑𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑒𝑠𝑝𝑜𝑖𝑟, 𝑐'𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑐𝑒𝑙𝑎 𝑙𝑎 𝑙𝑖𝑏𝑒𝑟𝑡𝑒́. ❞

✵ ✵


L'air est lourd, humide, froid et pourtant, je brûle. Ai-je un jour réellement arrêté de brûler. J'ai les pieds trempés, le jean boueux et la sensation tenace qu'un long serpent poisseux s'enroule inexorable autour de mon cœur pétri de peur. Mais je ne fais rien m'en défaire, je ne peux rien faire.

Autour de moi règnes sans partage l'appréhension, le doute, et en nous, s'installe le sentiment terrifiant que nous marchons au-devant d'une mort certaine. Que ce soir est le dernier soir et qu'il n'y aura plus jamais de lendemain, que le soleil ne se lèvera plus jamais, que le monde que nous connaissons ne sera plus jamais comme avant. Mais nous ne bougeons pas, nous ne pouvons pas bouger.

Parce qu'il n'y a plus que nous, nous sommes la dernière barrière, le dernier rempart entre eux et ce monde que nous chérissons tant. Je suis mort de peur, rongé par l'angoisse tellement fort que j'imagine ma baguette serrée entre mes doigts se briser plusieurs fois.

Mais encore une fois, je ne bouge pas. Parce qu'autour de moi, ce sont des enfants. Des enfants qui vont se battre à mes côtés au péril de leur vie pour défendre un monde qu'ils n'ont même pas eu le temps de connaître. Quand avons-nous sombré dans une folie telle que les enfants doivent se battre à la place des adultes qui sont sensé les défendre.

Leurs visages sont blafards, tout comme moi, ils sont terrifiés. Je reconnais certains d'entre eux, d'autres sont trop jeunes pour que j'ai été leur professeur. Un souvenir vif s'impose à moi, le jours où je leur ai appris à combattre leurs pires cauchemars, en sécurité, à l'abris de ma ma salle de classe et à renvoyer ce maudit épouvantard dans son placard. Je croise les regards paniqués de Dean Thomas et Seamus Finnigan au détour d'une allée, quelle forme prendrait l'épouvantard à présent ? La mort, la torture, la disparition de tous ceux que l'on aime ? Comment des enfants, peuvent-ils avoir déjà subi tant d'horreur, comment pourront-ils nous pardonner de les avoir abandonnés.

J'avance dans le parc, au-dessus de nos têtes le dôme de protection résiste encore, mais pour combien de temps. J'aimerais être fort, vaillant, mais au lieu de ça, je suis assailli par les souvenirs de ma vie ratée qui semble danser entre les arbres et me souffler à quel point j'ai échoué. Comment j'ai échoué à protéger ceux que j'aimais. James qui chahute entre les arbres, insouciant des dangers du monde qui l'entoure et son corps brisé, sans vie que j'ai serré dans mes bras au bas de cet escalier. Lily, assise à cette table, toujours la même, de la bibliothèque qui me regarde avec ses beaux yeux si doux et plus expressifs que miles paroles ; ses yeux si magnifiques que j'ai clos à tout jamais dans cette chambre d'enfant. Sirius qui me sourit comme si le monde n'existait pas, comme s'il n'y avait pas de lendemain et Sirius qui traverse le voile son éternel rictus aux lèvres et qui m'abandonne, qui me laisse seul. Même Peter, Peter que j'ai perdu le jour où j'ai arrêté de voir sa douleur pour me dire que tout allait bien, que tout irait bien. Comme je me suis trompé.

𝐓𝐡𝐞 𝐌𝐚𝐫𝐚𝐮𝐝𝐞𝐫𝐬 ✵ 𝑅𝑒𝑐𝑢𝑒𝑖𝑙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant