Chapitre 1

165 14 0
                                    


Vêtue d'un tailleur bleu nuit et d'une jupe crayon assortie ainsi que d'un masque en tissue qui recouvrait une bonne partie de son visage, Cécilia passa les portes en verre de l'entreprise, l'amenant directement dans l'immense hall. Son regard froid balayait la salle, faisant détourner les yeux timides d'un petit groupe de cadres empressés. Tous passèrent devant elle et la saluèrent dignement. La jeune femme se contenta de leur répondre par un signe de tête sévère, donnant des frissons aux plus craintifs du troupeau.

Sans plus tarder, Cécilia se dirigea vers les ascenseurs afin d'aller à son bureau. Le soleil s'était à peine levé mais elle se sentait déjà débordée : il y avait plusieurs réunions et une pile de dossiers à rendre ainsi que des missions à donner aux commerciaux qu'elle trouvait plus incompétents les uns que les autres. La masse de documents à signer et les questions idiotes de ses collègues lui donnaient envie de bailler. Heureusement pour elle, son voyage d'affaires à Séoul s'achevait ce lundi prochain : il ne lui restait plus que trois petites journées de boulot.

Personne n'attendait devant l'ascenseur. Elle appuya sur la touche grisâtre et attendit ce dernier en regardant l'heure sur sa nouvelle montre de chez Cartier, assortie avec sa tenue du jour. L'ascenseur finit par arriver et les doubles portes s'ouvrirent. Elle laissa sortir quelques employés qui la saluèrent par une courbette rapide. Cécilia rentra à l'intérieur et remarqua que personne ne vint avec elle dans la cabine. Ou alors, ils n'osaient pas : elle avait la réputation d'être effrayante et drôlement stricte, en plus d'avoir un CV en or et des compétences linguistiques, d'organisation et de négociation hors pair. La jeune fille n'avait que vingt-quatre ans et elle était déjà directeur commercial d'une grosse compagnie dans le divertissement français. Son influence dans le marché était assez présente et sa fortune s'était élevée à vitesse grand V. Comme si ce n'était pas assez, elle était dans la liste des potentiels futurs dirigeants de la compagnie, selon les secrétaires du PDG.

Les portes étaient sur le point de se refermer lors qu'une main bloqua ces dernières.

- Attendez ! s'écria un jeune homme en rentrant dans la cabine. S'il vous plaît !

Un jeune homme essoufflé et habillé d'un jean délavé à trous et d'un sweat-shirt se tenait devant Cécilia. Cette dernière ne fit aucun commentaire. Elle se contenta de le dévisager derrière sa paire de lunettes de vue. Les portes finirent par se refermer, cachant les visages surpris et amusés des employés qui attendaient gentiment devant l'ascenseur opposé, persuadés que le gamin qui venait d'entrer allait en voir de toutes les couleurs.

- Merci, ajouta le jeune homme en retirant sa casquette Balenciaga. Merci, beaucoup.

« Je n'ai pas réellement eu le choix », songea-t-elle en posant son regard sur les portes métalliques. Cécilia regarda à nouveau l'heure : elle avait perdu deux minutes et trente-six secondes à cause de cet imbécile. Après ça, elle se mit à le fixer pour essayer d'identifier son visage. Malheureusement, son masque en tissue ne permettait pas de voir clairement ce dernier. A sa tenue, elle comprit rapidement que c'était sûrement une célébrité ou bien un entraîneur. Elle continua de le regarder, même si ce dernier remarqua cette action.

- Excusez-moi,  débuta-t-il, j'ai quelque chose sur le visage ou bien...

- Pardon ?

Son ton glacial coupa la parole du jeune homme. Il n'osait même plus lui répondre. Il ravala sa salive et chercha comment terminer sa phrase. Ce fut en vain.

- Euh, hésita-t-il, rien. C'est rien.

- Quel étage ? posa Cécilia avec un petit accent français et en déviant son regard pour le poser sur les boutons de l'ascenseur.

HOW TO LOVE YOU ? -  Kim Seungmin FFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant