Chapitre 4

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Cécilia s'admira dans le miroir, d'un air blasé. Sa robe sirène couleur turquoise de chez Chanel scintillait, ses cheveux bruns étaient remontés en un chignon travaillé, maintenu par une broche couverte de diamants provenant de Pandora et sa paire de Louboutin couleur crème la grandissait de quelques centimètres. Sa parure Swarovski rayonnait lorsqu'elle se plaçait à la lumière.

Elle prit une paire de gants blancs posée sur une commande et une pochette de chez Yves Saint Laurent assortie à sa toilette avant de se diriger vers la double porte de sa suite. Elle respira profondément et l'ouvrit. Elle traversa le couloir illuminé par le lustre puis alla jusqu'à l'escalier en marbre italien. Sans aucun problème malgré la taille de ses talons, Cécilia descendit les marches et se dirigea jusqu'à l'entrée, où le chauffeur qu'avait envoyé sa mère l'attendait. Il avait l'air rigide et peu ouvert à la moindre conversation. « On ne peut plus reculer », pensa la française, attristée par la situation. La femme sourit à l'employé. L'homme resta de marbre et lui ouvrit la porte avant de la conduire jusqu'à la voiture.

Durant le trajet, la parisienne observa le paysage sombre que lui offrait la nature. Il était dix-neuf heures passées et la seule source de lumière provenait des lampadaires qui encadraient la route.

Elle essayait de se détendre mais c'était difficile : la soirée promettait d'être longue et angoissante, surtout si sa mère était présente. Une boule de stress commença à émerger dans son ventre, ne lui donnant que davantage envie de fuir. Elle avait tenté d'annuler son invitation au bal mais sa mère avait tout prévu et, comme elle l'avait précisé au téléphone plus tôt dans la journée, l'honneur de leur famille était en jeu et se retirer à la dernière minute d'un événement si important ne pouvait qu'être que mal vu. Cécilia espérait désormais que personne ne la remarquerait et surtout pas l'invité d'honneur et sa famille.

Le véhicule s'arrêta dans une allée centrale qui traversait un jardin floral dans toute sa longueur. Des dizaines de variétés de fleurs colorées embellissaient et donnaient vie au paysage vert vif. La quantité impressionnante d'automobiles de luxe qui l'entourait ne la rassurait pas.

Le chauffeur coupa le moteur et sortit du véhicule avant de claquer la porte. L'homme en uniforme alla jusqu'à sa portière puis l'ouvrit, dans le but de faire sortir la brunette. Sans dire quoique ce soit, la parisienne prit sa main gantée et sortit avec grâce de la limousine. Elle put voir la foule d'hommes d'affaires accompagnés par des femmes toutes mieux habillées les unes que les autres. Elle pouvait voir que des femmes de son âge accompagnaient généralement un couple plus âgé. « Je ne suis pas la seule à être présente, il n'aura pas le temps de me remarquer », songea Cécilia afin de se rassurer. La jeune femme fit signe au chauffeur de la laisser et s'en alla en direction de l'entrée. Elle donna son nom au réceptionniste à l'entrée et entra dans le château sans problème. Le but de la soirée était de ne croiser ni sa mère, ni l'invité d'honneur.

Cécilia rentra dans le bâtiment et arriva dans l'immense hall d'entrée. Elle se rendit d'abord aux vestiaires pour poser son sac à main, son téléphone portable ainsi que sa veste en fausse fourrure. La directrice commerciale alla ensuite dans la pièce principale.

La splendeur du lieu ne pouvait pas être remise en question. Lorsqu'elle était jeune, elle s'était déjà rendue dans ce genre de lieux mais seulement en tant que touriste et non comme une invitée à un bal d'anniversaire. Elle remarqua la foule monstre en train de valser sur un air de Vivaldi, les lustres dorés qui pendaient du haut plafond, les tables napées de draps blanc cassé et décorées par de la vaisselle traditionnelle, les verres en cristal et les couverts en argent, le personnel qui guidait les invités et regardait si tout se déroulait correctement, la table d'honneur qui trônait sur une petite estrade et enfin, l'invité d'honneur qui était entouré de ses parents. Il avait l'air aussi ravie qu'elle de se retrouver ici. Son faux sourire était presque effrayant, autant que ce cirque ridicule que ses parents avaient fait pour célébrer son anniversaire.

HOW TO LOVE YOU ? -  Kim Seungmin FFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant