Chapitre 5

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Cécilia n'eut aucune nouvelle de la part de son petit-ami durant les trois jours qui suivirent : il lui avait dit qu'il lui fallait du temps pour réfléchir sur leur relation qui était devenue beaucoup trop compliquée à ses yeux. La française s'attendait à la rupture après avoir lâcher une bombe pareille.

Cécilia ne lui en voulait pas. Elle comprenait après tout : ta petite-amie a oublié de préciser qu'elle risquait de se marier. De plus, il était une célébrité qui vit à plus de huit mille kilomètres d'elle, qui devait garder sa réputation intacte s'il voulait rester sous les feux des projecteurs, qui avait déjà trop de choses à faire et qui avait à peine le temps d'appeler une fois par semaine sa copine. Savoir en plus qu'elle était plus ou moins promise à un fils héritier n'allait pas rendre sa vie plus tranquille.

Contrairement à Seung-Min, Cécilia eut rapidement des nouvelles de sa mère, et cela, dès le lendemain du bal. Elle avait reçu une robe à imprimés vert foncé de chez Lion Of Porches et une paire de sandales à talons couleur sable par la poste. Le colis rose pâle indiquait que ces cadeaux devaient être portés pour le week-end d'après puisqu'elle et sa mère devait prendre le thé avec Madame Georges. « C'est comme un entretien d'embauche », lui précisa Madame Smith au téléphone. « Si tu réussis, tu pourrais te marier avec lui d'ici moins d'un an ! ».

La directrice était loin d'être ravie par cette mauvaise surprise : elle ne pensait pas avoir des retours de sitôt et encore moins si positif. Durant toute la semaine qui précéda la deuxième rencontre, la jeune femme fut encore plus dure avec ses employés. Bien qu'elle ne mélange jamais sa vie professionnelle et sa vie privée, sa patience était encore plus courte que d'habitude et ses exigences étaient encore plus pointilleuses. Les employés étaient angoissés rien qu'à l'idée de la voir.

Le rendez-vous avec Madame Georges arriva bien trop vite aux yeux de Cécilia, qui était déjà peu rassurée à cause du peu de contact qu'elle entretenait avec son petit-ami. Cette seconde rencontre allait être encore plus insoutenable que la première puisqu'elle pouvait amener à un début de relation forcée avec Jean-Baptiste.

C'est donc totalement angoissée que Cécilia sonna à l'interphone de la villa de la famille Georges, accompagnée par sa mère qui s'était mise sur son trente-et-un pour l'occasion.

- C'est vraiment obligatoire ? hésita la jeune femme en tirant légèrement sur sa robe verte.

- Il va sans dire, conclut fermement sa mère en affichant un faux sourire que sa fille connaissait bien. Tâche de ne pas faire de remarques et comporte-toi comme une petite-fille modèle si tu ne veux pas avoir affaire à moi : Mme Georges ne te laissera pas de seconde chance. Alors ne me fais pas honte, compris ?

Sur cette menace glaçante, le portail automatique qui protégeait le jardin s'ouvrit et laissa le champ libre aux deux femmes. Au plus grand malheur de la plus jeune, la mère et sa fille s'avancèrent sur l'allée en gravier qui amenait à l'entrée principale de la villa. Armées de grands sourires et d'une bouteille de champagne pour la plus âgée, les femmes de la famille Smith frappèrent délicatement la porte avec leur poing avant d'attendre gentiment que quelqu'un leur ouvrit. Ce fut la domestique qui vint à leur rencontre.

- Bonjour, fit-elle en exécutant une courbette robotique et un sourire poli mais peu naturel. Que puis-je faire pour vous ?

- Nous venons rendre visiter à Madame Georges et à son fils, l'informa la mère.

- Vous devez être Madame et Mademoiselle Smith ?

Cette appellation fit serrer les dents de la plus jeune. Elle avait horreur d'être désignée de la sorte : elle trouvait ça rabaissant et insultant.

HOW TO LOVE YOU ? -  Kim Seungmin FFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant