ici, parlons

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J'avais laissé l'écriture un certain temps, persuadée que je m'en porterais bien sans elle.

Je ressentais cette horrible sensation, des phrases déjà faites, du manque d'authenticité lorsque les mots se posaient.

Et puis, j'ai abandonné pensant avoir perdu ce que je pensais jadis posséder. Cette imagination, cette envie de créer et faire vivre mes paroles, de rater parfois, mais d'avoir l'impression d'être moi. J'avais l'impression d'être devenue une pâle copie de moi-même. Et je haïssais ce sentiment. Peut-être que la passion première m'était montée à la tête.

La vérité c'est que ce moyen d'expression me manque terriblement. Et aujourd'hui j'ai envie de laisser tomber mes masques, qui je pensais me rendaient meilleure mais qui au final, cachent ces imperfections qui font de moi ce que je suis. Un humain. Un humain qui se cherche.

Ces derniers temps, j'ai eu tellement de remises en question, me concernant mais aussi mon entourage. Ces gens qui partagent ma vie du lundi au dimanche. Je passais tellement d'heures à leurs cotés, et pourtant j'étais incapable de m'en lasser. Jusqu'au jour où j'ai craqué.

J'ignore si le changement provenait d'eux, mais il serait bien possible qu'il soit venu de moi. Un boum. Un stop. Je tombais et retombais, coups sur coups par un mal qui étaient entre-autres engendré par mes propres actions. Ma façon d'agir. Montrer cette image faussée de moi-même et me cacher afin de préserver ces amitiés.

Ce personnage niais s'était emparé de moi et commençait peu à peu à m'effacer. Et je le laissais faire. Parce que ça se faisait seul.
Je serais incapable de compter le nombre de phrases qui sortaient de ma bouche, sans avoir été pensées ou même voulues. Certaines étaient si absurdes et je me demande vraiment pourquoi je m'infligeait ça. Pourquoi ?

J'ai abordé donc l'une des raisons de ce boum. La deuxième provient de ces proches du lundi au dimanche. Ces gens qui m'ont apporté tant de soutien avec les années. Avec qui grandir était enrichissant. Seulement voilà, il arrive un moment où ces gens te ressentent parfois comme « acquis ». Je ne saurais l'expliquer en d'autres termes mais je suis persuadée que vous avez compris ce que je voulais dire par là.

Ce moment où les mots doux viennent à manquer. L'encouragement et la compréhension finissent par sécher comme ces feuilles d'arbres que l'on cale dans les livres. Elles commencent par durcirent avant de devenir si fragiles, qu'un moindre geste pourrait les rompre. Cette impression d'être constamment là pour les autres en paroles et en actions. Et recevoir un muret en retour. Certes un obstacle maîtrisable, mais qui reste un obstacle.

Un sentiment d'être un surplus. Là avec eux ou non, quelle différence. Les conversations seraient les mêmes. Les rires résonneraient de même intensité. Et ma présence à cela importait peu.

Je trouve ces dernières paroles déchirantes à penser, mais pires à prononcer à haute voix. Pour ces mêmes idées qui traversaient ma tête, j'ai décidé de prendre mes distances. Avec la totalité des gens qui me faisaient me sentir de la sorte. Un moment, recharger les batteries et expérimenter la vie sans eux. Voir ce que cela pouvait donner.

Ce qui m'amène ici, en ce quatre juin 2020 une heure trente-sept du mat', dans ce lit défait, à ruminer sans cesse. J'ai cette devise nouvelle, ou du moins cette envie, de retirer ce négatif de ma vie. Bien sûr positif et négatif font partie de la balance. Mais tenter de supprimer le négatif qui me provient de ces amitiés et de moi-même. Refuser de faire ces choses qui me rendent malheureuse dans le but de satisfaire perpétuellement les gens. Arrêter de vivre pour eux quoi. Parce que ça c'est vraiment triste. S'infliger ce mal. Ça doit stopper. Boum.

Quoi qu'il en soit, poser des mots sur mes pensées de la nuit m'a fait du bien je crois. Je me vais de ce pas rejoindre les bras de Morphée.

Ce texte vous aura peut-être semblé flou, du moins aussi flou que ce qui se passe dans nos têtes parfois j'espère. Je me demande si je vais regretter au réveil, mais je vais le publier tel quel, histoire d'avoir une vraie trace. Authentique. C'est ce que je voulais non ?

Wattpad, c'est le moyen qu'on a de jeter nos textes à la mer dans l'espoir qu'un inconnu bien loin de nous les retrouve un jour et partage avec nous un moment.
Et qui sait, probable que cet inconnu lance lui aussi des bouteilles à l'eau.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 13, 2020 ⏰

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