Ascension

Chap 1

La vie a été une vrai chienne avec moi. Dès ma naissance elle a décidé que ma vie se résumerait au mot "merdique". Ma mère était alcoolique, elle n'a jamais sus avec qui elle aurait pu m'avoir et de toute façon n'a jamais cherché à le savoir. Elle m'a appelé Alix. En vrai elle a attendu une semaine pour voir si j'allais crever avant de me déclarer. Elle m'a donné naissance en urgence avec de l'alcool dans le sang, elle a bu et fumé durant toute la grossesse pour essayer de me perdre. Elle n'avait pas assez d'argent pour enlever cette chose qu'elle avait dans le bide. Et j'aurais préféré le contraire... je ne sais pas pourquoi elle m'a gardé après, elle aurait pu me vendre ou tout simplement m'abandonner, ça aurait fait plus d'argent pour ses produits toxiques mais non. Elle m'a élevé dans la pauvreté. A 13 ans elle m'a emmené dans le bar où elle travaillait, elle m'a présenté au patron, un gros grincheux qui sentait toujours le cigare , et il m'a embauché pour 2€ de l'heure soit 4€ de moins que ma mère qui elle, n'avait pas à se plaindre. Le soir je devait rentrer toute seule car elle faisait des heures sup du style plaisir pour des particuliers. Pour ca je peux dire que j'ai eus de la chance, elle m'a toujours protégé. Un jour quand j'avais 15 ans le vieux Mc Gregor, le patron, a dit que j'avais l'âge pour faire les nuits mais ma mère a refusé catégoriquement, elle ferait des heures sup sans être rémunérée si il le fallait. Et c'est ce qu'elle fit pendant 4 ans avant de mourir d'une crise de foie. Ce jour la j'avais eus peur, mais je n'étais pas triste. A partir de la j'ai pris la place de ma mère au bar, payée 6€ pour servir avec un faux sourire et sucer des connards pour avoir 10€ de plus pour pouvoir manger. Voilà de quoi ma vie à été faite de ma naissance à aujourd'hui. Aujourd'hui j'ai 28 ans, je vis dans le 10m carré de ma mère et je travail toujours pour Mc Gregor. J'ai eus zéro éducation, je vis de mes expériences et de mes envies. Certains diraient que je
suis une gamine de merde moi je dis juste que je suis bourrée de caractère plus persévérant que les autres. Mais bon, c'est pas donné à tout le monde d'avoir une vie de merde.

***

L'eau froide coule sur ma peau, cette même peau où j'ai fais graver mes blessures. Je ne gagne pas assez pour avoir le luxe de l'eau chaude, mais j'y étais habituée puis, ça réveille et j'en avais bien besoin avec la nuit que je venais de passer. Les nuits avec plus de 3 clients étaient rares et hier était une nuit rare. Je suis rentrée il y  11 heures, le temps de grignoter le reste de frites d'avant hier et de dormir deux heures. Il est 10heure dans  20 min le boulot reprend. Ce serra repartis pour 13h de travail. Ce gros gras de patron ne nous accorde que quelques minutes de pauses pour pisser et boire à nos frais. Il ne prendrait pas le risque qu'on tombe là et qu'il y ai trop d'attention sur son business illégal bien sûre! Enfin bon, je sors de la douche et enfile un jeans et un top noire ainsi que mes baskets noires. Je me coiffe avec une queue haute et m'arrête devant mon miroir. Le reflet qu'il me renvoie n'est presque pas déplaisant. Je fais un bon mètre septante-cinq, je suis fine avec une poitrine garnie et j'ai de très long cheveux bruns. Je me regarde dans les yeux et je vois les yeux de ma mère...j'ai les yeux gris, le reflet de mon âme sans doute. Le tic tac de ma petite horloge en carton me rappel que j'ai du taff, je prends mes clefs, ferme et me rend sur mon lieu de travail à quelques pas de mon appartement. Arrivée devant l'établissement, je prends le temps de regarder la devanture. On pourrait vraiment croire que c'est un simple bar avec ce joli ornement en bois gris et ce panneau de " bienvenu".
Je respire un bon coup et pousse la porte, je salue de la tête les quelques clients qu'il y a malgré l'heure matinale et me dirige vers la lourde porte du fond. Derrière cette porte se dresse des escaliers et un long couloir. Je traverse le couloir, les escaliers c'est pour le soir, j'arrive à une nouvelle porte et la pousse pour arriver dans les vestiaires. Des filles sont devant des miroirs éclairés, elle retouche leur maquillage ou leur coiffure. Certaines sont déjà habillées en tenue de travail c'est à dire une jupe noire collante qui arrive à mis cuisse et un chemisier blanc ainsi qu'un tablier rouge. Je me dirige vers le fond de la sale pour prendre ma tenue et aller m'habiller derrière un rideau , quand je reviens la moitié était déjà partis en salle. Je m'assois devant mon miroir, un miroir pour chaque fille, et fais comme toute les autres. Je me trace un trait d'eye-liner et mets du rouge à lèvres rouge. Je laisse mes cheveux comme ils sont. Ici tout doit être parfait pour les client, on doit toutes être pareilles pour que les clients n'aient pas à faire de différence de beauté, le soir c'est différent chacune se prépare comme elle le souhaite et les clients choisissent celle qui est à leur goût selon leur fantasmes. Attention les filles ne sont pas des prostituées, ici on réalise des fantasmes sans contacte. Bon parfois il arrive qu'on fasse une petite chose pour avoir plus d'argent mais jamais aucun acte de pénétration. J'ai pas honte de le dire ce n'est pas désagréable. Je suis la plus ancienne, Mc Gregor ne fait pas dans le senior du coup il n'y a que des petites jeunes, beaucoup me demande des conseils mais aucunes n'est mon amie. Je n'en ai pas besoin.
Je termine de me préparer, je me lève prends mon bloc notes et retourne en salle. Je passe derrière le bar pour prendre un plateau et me dirige vers une première table qui vient de finir de s'installer. C'est une table de trois garçons et deux filles. Ils ont tous l'air très jeunes mais le patron dit que ici l'âge on s'en fiche. Je prends leur commande, la blonde m'a carrément saoulé avec son chewing-gum et ses recommandations débiles. Madame veut un gin tonic agrumes sans tranche d'orange avec deux glaçons et beaucoup de gin. Mais bon comme on dit "le client est roi".
Je retourne au bar pour poser ma commande en excusant la table auprès de Ruby qui est au bar aujourd'hui. C'est pas la plus méchante Ruby mais ça manière de me regarder m'énerve par dessus tout. Toujours là à juger les filles autour d'elle, surement par jalousie.
Après plusieurs heures de travail et de commande plus extravagantes les unes que les autres, le bar ferme. L'heure est aux tenues et au froufrou.
On est toutes dans le vestiaire, je ne sais pas trop quoi mettre aujourd'hui et à vrai dire je n'en ai pas grand chose à faire. J'opte pour un string noir et les portes jarretelles assorties, pour le haut je prends un soutiens en pierres noires et dentelle et je mets les escarpins éguilles noires. Je rajoute des plumes noires dans mon chignon et quelque paillettes sur mes yeux. Ambiance cabaret ca devrait plaire à certain...j'espère parce que j'ai vraiment besoin de fric. Le patron rentre au moment ou je finis de mettre un gloss. Il parle à une certaine Shana, je crois c'est la petite nouvelle, sans doute pour lui donner les dernières directives puis vient vers moi: