Prófugos (Seconde partie)

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Sept ans plus tard:

-  Encore un artiste capricieux à contenter j'imagine. M'avez vous apporter le contrat comme prévu Mlle Parker? Demandai-je à mon assistante.

-  Bien sûr Maitre Smith, je vous l'ai imprimé ce matin.

-  Parfait, vous savez comme cette réunion est importante.

Je vivais à cet instant la consécration. Mes nombreux efforts pour me faire un nom dans ce cabinet prestigieux avaient fini par payer. Les fondateurs eux-mêmes avaient entendu parler de mes prouesses pour nous ramener de nouveaux clients. Mon pouvoir de séduction avait tout bonnement charmé les plus anciens d'entre eux, si bien qu'aujourd'hui, je m'occupais de la gestion des interêts de la plus grosse maison de disque du monde. Mes boss avaient décidé de miser un peu plus sur moi me nommant associée junior. Parée de ce nouveau titre, j'avais hérité des responsabilités qui allaient avec la couronne. Néanmoins, j'étais confiante. Je me sentais capable de tout, les dirigeants d'Universal ne regretteraient pas de m'avoir comme représentante légale.

-  Pourriez vous me rappeler le nom du chanteur s'il vous plait?

-  Bien sûr, il s'agit de Matteo Balsano.

-  Pardon?

Je faillis recracher ma gorgée de café sur l'écran de mon ordinateur à l'entente de ce nom.

-  Vous ne le connaissez pas? S'interrogea mon assistante Pourtant il a raflé toutes les récompenses aux Grammys la semaine dernière.

-  Je le connais, merci Mlle Parker. Apportez moi le dossier, j'aimerais le lire avant la réunion.

Comment avais-je pu passer à coté du nom du chanteur en lisant ce dossier. J'en connaissais pourtant les tenants et les aboutissants par coeur. Comme lors de ma première plaidoirie, je pouvais en réciter chaque mot les yeux fermés. Matteo appartenait à un passé que je cherchais perpétuellement à éviter. Qu'avais je fait au ciel pour mériter pareille sanction? Alors que je tentai vainement de reprendre contenance, ma secrétaire débarqua en furie dans mon bureau sans prendre la peine de frapper à la porte.

-  Je vous en prie Amanda, ne vous gênez pas.

-  Je suis désolée pour cette entrée fracassante mais votre rendez vous de 14 heures est arrivé.

Il ne manquait plus que ça, Matteo avait de l'avance.

-  Madame, c'est urgent. Il faut trouver une solution, il est en train de créer une émeute. Toutes les femmes de l'étage, que dis-je de l'immeuble sont en chaleur à ses pieds. Pardonnez mes mots crus, mais je ne fais que décrire la situation en l'état.

-  Très bien, ne paniquez pas Amanda. Appelez notre agent de sécurité et demandez lui de l'installer dans la salle de réunion du dernier étage. Proposez lui à boire et à manger le temps que je vérifie les derniers détails du dossier.

-  Très bien, je l'appelle, je vous souhaite bon courage pour votre réunion.

-  Je crois qu'il va me falloir un miracle pour que tout se passe bien.

Dès qu'Amanda referma la porte de mon bureau, je courus jusqu'au miroir face à moi pour y examiner mon reflet. Mon chignon simple et élégant était toujours parfaitement en place. J'époussetai légèrement le pantalon de mon tailleur et enfilai une paire de Louboutin assortie pour parfaire ma tenue. J'effectuai une dernière retouche maquillage et pris mon dossier. J'avançai telle une conquérante vers la salle de réunion, essayant de cacher mon trouble. Alors que je m'apprêtai à entrer dans la salle, la voix claire de Matteo m'accueillit en chanson:

Prófugos OS MambarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant