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Ce jour-là, j'étais à la plage. Seul. Il faisait froid. J'étais habitué maintenant, le froid ne me dérangeais plus. Il me tenait compagnie.

Il y avait du vent, il pleuvait aussi, à fines gouttelettes. Je devrais peut-être m'abriter. Peut-être.

Il faisait sombre, le ciel était couvert. Nuages gris. Nuages d'orages.

Nous étions en hiver. Ce n'était pas souvent qu'il faisait aussi mauvais temps à Cuba, même en hiver.

Le sable était froid et humide. J'ai passé ma main dedans. J'ai joué avec, comme pour faire passer le temps.

Mes cheveux étaient devenus turquoises. Le bleu était la seule couleur présente dans ma vie depuis ce jour.

Le jour de la séparation avec ce qui semblait être l'amour de ma vie. Je n'étais pas retombé amoureux depuis ces dernières années. J'avais reçu une seule lettre, il y a une semaine. Elle n'était pas signée. Inconnu à cette adresse. J'avais déménagé. Je n'habitais plus dans mon immeuble coloré.

Mon nouveau chez moi était une maison, en haut d'une falaise. Là où les vagues se déchaînaient.

Il faisait toujours aussi froid. Le froid me pourrissait les entrailles. Il s'était installé en moi, était une part de moi. Je me suis mis à être froid avec tout le monde.

Je me tenais toujours sur le rivage, et regardait la mer. C'était toujours l'hiver. Un héron s'est posé à mes côtés. Il était bleu.

Le bleu. Cette couleur m'envahissait. Le bleu de ma tristesse, le bleu du froid. Le bleu de la solitude.

La mer était sombre. Bleu profond, bleu nuit. J'avais soudainement envie de m'y baigner. Elle était sans doute glacée. Je pourrais peut-être me tuer en plongeant dans ces vagues si enragées. Peut-être.

J'ai enlevé tous mes vêtements. Mes pieds plongés dans ce sable froid. Je frissonnais, ma peau était si blanche. Blanc nuage, blanc de craie. Ma peau était marquée.

Personne ne pouvait voir ces marques à part moi. Sur mes jambes, mes reins, mon dos, même mon torse. Les regret avaient marqués ma peau, tels de grands tatouage indélébiles.

J'ai marché, sans vraiment savoir que je bougeais. En fait, c'était comme si j'étais vivant, et mort en même temps. Je ne savais plus ce que je faisais ici, ni pourquoi j'existais.

J'étais devenu vide. Vide, tel un coquillage. Tel une écume.

Plus je marchais, plus je sentais le froid m'attraper, me serrer contre son corps de glace. Ses doigts couverts de givres s'écrasaient sur le sillage de mes hanches.

Je suis entré dans l'eau. C'était si froid que ça me brûlait. Les vagues me faisaient trébucher, leur puissance était tellement effrayante, je trouvais ça fascinant. L'eau caressait mes courbes, le sel me piquait la peau.

Un déluge de pluie s'est emparé du ciel, le vent s'est levé, soulevant les vagues bien plus haut que je ne pouvais imaginer. Poséidon s'était-il réveillé ? Était-il en colère que je vienne propager mon froid dans l'océan ?

J'avais froid, je serrais mes bras humides autour de mon corps. J'avais si froid.

Je me suis sentit basculer. J'ai souris. Puis, mon s'est retrouvé plongé sous l'eau. Noyé sous une vague.

J'ai sentit l'eau salée rentrer dans ma bouche. Le goût était horrible, c'était âcre. Le liquide s'est infiltré dans mes poumons. Ça faisait mal, ça brûlait.

Je me sentais revivre. Je ressentais une douleur. Pour la première fois depuis ces dernières années.

J'ai ouvert mes yeux. Le sel me piquait. Tout était sombre, le néant, le vide. J'ai basculé la tête en arrière. J'ai vu, à travers la surface de l'eau, que je m'éloignais de plus en plus de la lumière.

J'ai souris à travers ma douleur. Si j'avais pu, j'aurais sûrement explosé de rire.

Et puis, je me sens couler. Bien plus profond. Dans les abysses de la tristesse. Je sens tout mon corps se détendre. Se relâcher. Mes muscles s'affaissent. Je le sens, je sens le froid. Il m'aggrippe de plus en plus, comme si il essayait de me noyer lui-même. Il me pousse vers le fond. Et moi, je me laisse faire. Comme si c'était pas grave. Mon corps se fait ciseler par le froid, par la douleur.








Vais-je mourir ?


Les vagues de plus en plus violentes. Mon corps qui se fait secouer dans tous les sens. Le froid. Le froid. Le froid. Le froid.








Plus rien.














Suis-je mort ?

𝐦𝐞𝐥𝐚𝐧𝐜𝐡𝐨𝐥𝐢𝐚 ☽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant