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Lorsque l'on a sonné, c'est sa cousine qui nous a ouvert. Elle avait un grand sourire. Elle a directement pris Farès dans ses bras, il avait dû lui manquer. Du jour au lendemain il a quitté la maison familiale, c'est compréhensible. Sa famille doit beaucoup l'aimer.

Elle m'a sourit gentiment et m'a fait la bise puis elle nous a invité à entrer.

Là, sa mère est venu nous accueillir suivie de son père et de ses deux frères. Je me sentais intimidée.

« - Bonjour mon fils, comment ça va?

- Bien et toi maman?

- Très bien. Et toi ma fille, tu vas bien?

- je vais bien merci. »

Nous nous sommes assis dans le salon et avons un peu parlé puis sa mère est partit dans la cuisine. Je l'ai suivi pour l'aider.

« - Vous avez besoin d'aide?

- Voyons! Ne me vouvoie pas Ikram, on est une famille maintenant. Appelle-moi tata.

- D'accord. Lui répondis-je en souriant.

- Allez, viens m'aider à préparer la salade en me racontant comment ça se passe entre vous deux.

- Eh bien, ça se passe bien

- Vous vous entendez bien? Il n'est pas trop chiant?

- Oui on s'entend bien et non il n'est pas chiant pour l'instant. Lui répondis-je n'en rigolant

- Ce n'est pas trop compliqué pour toi de vivre avec lui alors que tu ne le connais que depuis peu?

- On apprendra à se connaître au fil du temps j'imagine.»

Cette phrase m'a fait remarquer que l'on ne s'adressait plus trop la parole depuis que l'on avait emménagé ensemble. Avant, on se parlait de tout et de rien pendant des heures dans sa voiture et au téléphone. A présent, j'ai l'impression qu'une certaine gêne s'est installée entre nous.

Pour apprendre à mieux se connaître, c'est mal parti. Il a peut-être senti que je n'étais pas à l'aise avec lui lorsque l'on a visité les appartements. J'agissais froidement avec lui, il a dû s'en rendre compte.

Oh non! Il faut que j'arrange ça au plus vite.

Après cette petite discussion, nous avons servi les plats et nous avons mangé dans la bonne humeur.

Sa mère cuisine très bien, je ne lui arrive pas à la cheville. Farès a dû le remarquer en mangeant ma nourriture. Surtout, qu'on aurait dit qu'il n'avait pas mangé depuis deux semaines vu comment il se goinfrait.

Cela n'a échappé à personne et je me sentais mal à l'aise de ce fait.

« - Mmh, maman ta nourriture m'a manqué.

- Merci mon fils »

Sa mère était aussi gêné, elle m'a lancé un regard compatissant. Je pense qu'il n'a pas remarqué qu'il était en train de me rabaisser mais ça m'a vexé et j'ai baissé la tête. C'est vrai que j'ai appris à cuisiner depuis peu mais je ne cuisine pas si mal que ça.

***

Plus tard, j'ai aidé à débarrasser et sa mère m'a prise à part dans la cuisine.

« - Je suis désolé qu'il ai dit ça devant tout le monde mais ne le prend pas pour toi s'il te plaît, il n'a pas fait exprès.

- Je sais.

- Si tu as besoin d'aide pour apprendre à cuisiner je suis là pour toi Ikram, je vais te donner mon numéro de téléphone et tu m'appelleras quand tu voudra

- Merci beaucoup. »

Ce qu'elle m'a dit m'a beaucoup touché et j'ai été soulagé de voir qu'elle m'aimait bien.

Nous sommes retourné à table pour manger le dessert. Farès était en train de rigoler avec ses frères. Ils s'amusaient à vanner Samia, leur petite soeur.

«  - Pendant tout le mariage, elle n'a pas arrêté de pleurer, même hier, elle disait qu'elle ne t'avait pas fait assez de câlins avant que tu ne partes . Dît Youssef, le petit frère de Farès en rigolant.

- C'est pas ma faute je suis sensible. Répondît Samia.

- Non, elle s'est arrêté quand maman l'a forcé à sortir les poubelles, là elle a arrêté sec. Ajouta Nassim, le frère jumeau de Samia en rigolant.

- Ça fait que deux jours que je suis parti, comment tu vas faire après ? Lui demanda Farès.

- T'inquiète, je vais venir squatter votre chambre d'amis. Lui répondît Samia. J'espère que ça ne te dérange pas Ikram? Me demanda-t-elle.

- Non, pas du tout. » Lui répondis-je en souriant.

Farès m'a interrogé du regard en souriant et je lui ai rendu son sourire ce qui n'a pas échappé à Samia qui a crié que c'était beaucoup trop chou.

Elle ne savais pas que notre mariage était arrangé, ses frères non plus d'ailleurs. Seuls ses parents étaient au courants.

Il ont continué de parler et Samia ne s'arrêtait pas de rigoler sous les yeux brillants de Farès. Il était heureux de les voir. Il aimait sa famille plus que tout, il me l'avait déjà dit mais là, tout de suite ça prenait tout son sens.

Je ne pouvais pas comprendre le lien qui les unissaient, je n'ai pas de frères et sœurs mais à cet instant j'aurais voulu en avoir.

Leurs éclats de rires si vivants, l'amour qui emplissait leurs yeux, la fierté qui se lisait sur le visage de leurs parents qui les regardaient en souriant. Toute cette chaleur.

Je me sentais chanceuse de pourvoir y assister, de voir que malgré le fait que Farès ai perdu ses parents, il a aussi vécu dans le bonheur avec cette magnifique famille.

Pendant ce dîner, j'ai découvert une nouvelle facette de Farès. En présence de sa famille, il était extrêmement souriant, il faisait des blagues, sa joie de vivre était contagieuse et en le regardant, je souhaitais pouvoir, un jour, faire partie intégrante de son bonheur.

Un jour peut-être...

Ikram: Appartenir à cet homme...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant