Artémis doit écrire un roman en deux mois. Pas un jour de plus. C'est son grand-père, auteur, qui le lui a demandé. Et elle ne veut pas le décevoir.
Hors, entre sa rentrée en première et le projet que le lycée leur a prévu, atteindre l'objectif en t...
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_ De l'escalade ? Vraiment ?
Je pouffe en jetant un regard à mon rouquin préféré qui arbore un sourire étincelant de fierté.
_ Eh ouais ma vieille ! Je sais que tu adores ça en plus !
Les murs colorés s'élèvent tout autour de nous, sur lesquels sont attachés des dizaines de prises bariolées plus ou moins espacées, en fonction du niveau du difficulté.
_ Parée ? Le dernier au mur est un chou bouillit ! s'écrie Opa en dérapant en direction du mur le plus proche.
Il se rétame quelques mètres plus loin : son pied s'est pris dans l'interstice entre deux des tapis rembourrés qui recouvrent le sol. Je le dépasse en lui tirant la langue et agrippe les premières prises, grimpant rapidement les premiers mètres. Une fois assurée que je suis fermement accrochée, je tourne la tête et voit Opa se rouler sur le tapis comme un chiot qui attendrait des grattouilles.
_ Il est trop moelleux, il faut que tu essayes ça ! Plus jamais je ne veux dormir dans mon lit si le matelas n'est pas fait du sol du Block 'out !
Je me laisse tomber en riant. La sensation de chute est grisante, pendant un instant j'ai l'impression de flotter et que la descente ne se terminera jamais. L'impact avec le sol de mousse me coupe le souffle, figeant mon éclat de rire en une quinte de toux.
_ Je t'ai eue ! s'exclame Opa qui entame son ascension.
J'agite un poing menaçant et m'empresse de me relever pour le rattraper. Une fois arrivés au sommet de la structure, nous roulons sur le promontoire et nous allongeons en riant. Mon poing percute l'épaule d'Opa : il le mérite, il a usé d'un stratagème douteux pour me faire descendre et gagner la course, même si c'était techniquement moi qui l'ai gagnée. Opa ouvre de grands yeux larmoyants et me tend son téléphone.
_ Photo pour le mur ?
Je tapote ses mèches rebelles d'un air compatissant et après avoir attrapé le téléphone, répond :
_ Mais oui mon petit caillou, mais oui.
L'écran me renvoie l'image d'Opa me tirant la langue, non conscient que j'ai déjà allumé la caméra. Une bourrade plus tard, il lance son plus beau sourire à l'objectif, et j'éclate de rire à ses côtés. Je prends plusieurs clichés et rend le téléphone à son propriétaire, qui les fit défiler du bout du doigt avant de tourner l'écran vers moi et de décréter le plus sérieusement du monde :
_ C'est celle-là que je veux.
Sur l'image légèrement pixelisée, on nous voit tous les deux tordus de rire, les larmes aux yeux. En contrebas, sur le sol de la salle d'escalade, on peut voir l'un des membres du personnel du centre fixer l'objectif avec un regard noir, tendant un index menaçant dans sa direction. Un rapide coup d'œil par-dessus le rebord de promontoire m'indique qu'il est toujours là, gesticulant de toutes ses forces pour nous intimer de descendre.
