One-Shot (1) : Non Timebo Mala (Extrait)

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Fermez les yeux un instant et laissez libre cours à votre imagination. Le héros de notre récit, un jeune homme venant tout juste de fêter son vingt-deuxième anniversaire, n'a pas la vie facile. Descendant d'une longue lignée de Chasseurs et éduqué depuis sa plus tendre enfance sur les dangers de cette profession ingrate, il n'a pourtant aucun désir de mettre fin à cette tradition familiale.

Peut-être que si ses proies n'avaient été que de simples herbivores sans défenses ne pouvant que fuir devant une arme à feu ou courber l'échine et accepter la mort, il n'aurait jamais repris le flambeau.

Malheureusement, si le traqueur avait dû se contenter d'utiliser de vulgaires fusils, sa vie aurait pris une tournure tragique il y a des années de cela. Ses proies se seraient contenté de lui rire au nez avant de ne faire qu'une bouchée de lui dans le meilleur des cas, où de lui infliger de tels supplices qu'il aurait préféré mourir.

S'il avait voulu discuter la sémantique, il supposait qu'il tenait plus du milicien que du chasseur, ses proies bien trop intelligentes pour être considérées comme du gibier.

Bien que Chasseur de profession, il n'a jamais ôté la vie à qui que ce soit -ou plutôt à quoi que ce soit- dans l'intension de se nourrir. A vrai dire, la chair des créatures maléfiques, monstres de légendes et autres être cryptiques contre lesquelles il se battait l'aurait certainement rendu malade. Et l'heure où il dégusterait sans sourciller la viande d'un être doté de parole n'était pas encore arrivée. Les vies qu'ils prenait n'étaient perdus que dans le but de protéger les Hommes crédules qui croyaient encore être au sommet de la chaîne alimentaire.

Si seulement ces derniers savaient quelles créatures de cauchemar se fondaient dans la foule des passants qu'ils croisaient chaque jour. Nombreux sont ceux qui ne le supporteraient pas, et c'est bien là que sa profession trouvait tout son sens. Personne ne devenait Chasseur de monstre par vocation. Tous autant qu'ils étaient, ils se retrouvaient sur cette voie par obligation. Parce qu'ils ne pouvaient dormir tranquille à présent qu'ils savaient ce qui se cachait dans la pénombre.

A présent que vous savez à qui vous avez affaire, ouvrez vos yeux et battez bêtement des paupières devant la scène qui se déroule devant vous.

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Oubliez le jeune adulte au visage dur, marqué par les expériences traumatisantes de son passé, que vous avez fait naitre dans votre esprit et remplacez-le par le jeune homme aux yeux clairs et à la mine contrariée qui se trouve sous vos yeux.

Le visage pâle de Benjamin Desrives est rougi par l'effort, ses tâches de rousseurs accentuées par le vent froid qui fouette son visage. Ses cheveux roux trop longs pour libérer sa vue mais trop courts pour être glissés derrière ses oreilles lui tombent dans les yeux, plissés par la concentration alors qu'il manque de glisser en négociant d'un peu trop près un virage pentu dans l'obscurité. Accroché à son épaule, un lièvre anormalement large agitait ses pattes arrières nerveusement, lui donnant une succession de coups pour marquer son impatience.

- Plus vite, plus vite, plus vite, plusviteplusviteplusvite !

La voix terriblement humaine qui s'échappait de la gueule de l'animal l'incita à s'élancer en direction de son objectif. Plus qu'une dizaine de minutes avant l'arrivée, mais avec l'aube qui pointerait le bout de son nez dans moins d'une demi-heure, il n'avait pas franchement le loisir de prendre son temps.

 Plus qu'une dizaine de minutes avant l'arrivée, mais avec l'aube qui pointerait le bout de son nez dans moins d'une demi-heure, il n'avait pas franchement le loisir de prendre son temps

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L'incandescent bazar et autres idées farfeluesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant