Septième chapitre

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SEPTIÈME CHAPITRE

Les fesses cloîtrées sur cette fameuse chaise en acier, à côté d'une table, j'attendais impatiemment l'inspecteur qui allait venir m'interroger. J'essayais de garder mon calme, pour ne point éveiller les soupçons.

J'observai les murs qui étaient d'un gris  pâle. Une immense vitre  bidirectionnelle trônait dans la pièce. Lorsque mes yeux tardèrent sur la lourde porte métallique qui me reliait à la liberté, celle-ci s'ouvrit sur l'homme que j'attendais.

Il s'avança vers moi d'une démarche digne d'un film Hollywoodien, au ralenti. C'était un grand homme noir à  la carrure imposante. Vêtu simplement d'un jean, d'une chemise noire à manches courtes et de mocassins.

L'inspecteur Boytz, comme je pus le constater grâce au badge accroché à son cou, ouvrit mon dossier sur la table. Il s'adressa à moi d'une voix grave :

- Alors, Mr. Cross, c'est ça ?

Je hochai la tête simplement tandis qu'il reprenait sa lecture.

- Qu'est ce qui vous amène ici ?

- C'est à vous de me le dire inspecteur. Je n'ai rien compris lorsqu'un de vos agents m'a embarqué de force dans la voiture. Répliquai-je d'une voix confiante.

Le policier m'observa un bon bout de temps sans aucune expression sur le visage. Avant que l'ombre d'un sourire n'apparaisse sur ses lèvres.

- C'est tout ce que vous trouvez à me dire ?

Bourré d’audace, je haussai les épaules.

- D'accord. Sachez, Mr. Cross, qu'on vous suivait depuis longtemps. Qu'est ce que vous faisiez à bord de cette voiture noire, le mardi soir, vers 19 h ? Demanda-t-il tout en me regardant droit dans les yeux.

Ma réponse étant comme prémédité, je me lançai dans mon monologue :

- Mardi matin, j'ai reçu un appel m'ordonnant de rejoindre une personne, si je ne voulais pas subir sa colère. Pris de peur, étant donné que j'ai de la famille, j'ai suivi ses ordres au doigt et à l’œil. Jusqu'à me retrouver dans cette voiture. Arrivé dans celle-ci, au cours de route on m'as mis une cagoule sur le visage. Je n'ai rien pu voir de l'endroit où on m'emmenait.
Une fois arrivé, on m'a sorti de la voiture brutalement, mon épaule s'en souvient toujours, croyez-moi inspecteur. Puis, on m'a enfermé dans un endroit sombre. Des heures, peut-être même des jours sont passés. J'avais perdu le monopole du temps. Je ne sais par quel miracle, on avait mal fermé la porte, alors j'ai réussi à m'enfuir un soir. J'ai atterri dans cette ville dont j'ignore encore le nom. Tout à l'heure, pendant que je cherchais une quelconque manière de rentrer chez moi, je me suis retrouvé dans une voiture de police. Les mains menottées, comme un vulgaire criminel.

D'un rictus sévère, l'inspecteur me répondit :

- Et vous croyez que je suis assez stupide pour croire ce charabia, Cross ?

- Ce n'est que la vérité inspecteur. Rien que la vérité. Affirmai-je avec un visage innocent.

- Et c'est aussi dans la volée, que nous n'avons retrouvé aucune pièce d'identité sur vous ?

- On m'a tout pris.

Il s'assit sur la bordure de la table après un soupir, avant de reprendre calmement. Il faisait presque pitié.

- Cross, si vous avez une quelconque information, il faut me le dire. Mon équipe et moi enquêtons depuis dix ans sur un fameux jeu vraiment cruel. Nous voulons retrouver l'auteur de ce jeu, des centaines d'hommes ont disparu à cause de cela. Nous voulons mettre fin à cette pratique.

- Inspecteur, j'ai dit tout ce que je savais, maintenant, si vous n'avez aucune charge contre moi, je vous pris de me laisser partir. J'ai une femme à retrouver.

Croyez-moi inspecteur, j'aimerais bien vous aider, mais la vie de ma fille est en jeu.

D'un ton résigné, il déclara :

- Bien, mais sachez que je vous ai toujours à l’œil.

- Ah bon ? Vous voulez me traquer alors que je n'ai rien fait ? Déjà qu'on m'a arrêté sans aucune preuve ? M'exclamai-je d'un ton brusque.

- Mais non... Débuta-t-il.

- Mais si inspecteur. Vous voulez voler mon intimité, je vais devoir en faire part à mon avocat. Car vous...Vociférai-je

- Cross, rentrez chez vous. On ne vous surveillera plus.

- Bien.

À l'intention de ses hommes, il ordonna :

- Sortez moi cet homme d'ici, et à l'avenir,  je vous prierai de ne plus me faire perdre mon temps ainsi.

Je secouai la tête, tout en retenant un petit cris de victoire. J'avais réussi. 

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Alors ?

Vos impressions ?

The Mortal Game (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant