Une erreur fatale

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Le couteau est parti d'un seul coup. Je n'ai rien vu venir. Je vis son regard se vider d'un seul coup. Comme les coquelicots qu'on arrache de leurs racines.

Elle tombe.

Je suis figé.

Je sens dans mon corps une espèce de soulagement. J'ai honte de ce que je vais dire mais je suis presque heureux. Cette femme je l'avais tellement dans le collimateur. Je ne pouvais pas la sentir. Elle émanait en moi un sentiment de dégoût. Chaque phrase qu'elle prononçait, intérieurement, me faisait le même effet qu'un débutant au violon. Ça manière provocatrice d'être habillée...

En bref, elle m'insupportait.

Des cris retentirent derrière moi. Je n'entendais plus rien. Je vois juste ce corps étendu devant moi. La salle d'entraînement s'ouvre sur le reste de l'équipe. Tout le monde me regarde, me crie dessus. Un des grands gaillards de notre équipe me donne la plus grosse claque que l'on m'ait donnée.

À mon tour je suis étendu sur le sol mais vivant.

Puis d'un coup c'est le silence.

Sans le vouloir je commence à avoir une larme.

Plus personne n'ose parler. Je repense à elle un moment. Plus particulièrement une matinée. Elle avait fait son énième caprice. Ou ça n'était pas un caprice. Peut-être qu'elle parlait tout simplement. Nous nous bâtions contre une espèce de gang. Elle voulait absolument qu'on arrête de se battre et parlementer, mais je lui avais crié dessus comme du poisson pourri en lui disant qu'elle était stupide et qu'on devait se venger du mal qu'ils nous avaient fait. Mais en y repensant c'était moi l'idiot, de plus je n'arrive pas à me souvenir de ce que le gang avait fait. Peut-être qu'ils avaient fait du mal à l'un de nous..., je ne crois pas. Je suis encore plus un idiot que je pensais, ce gang ne nous avait rien fait, et nous nous étions battu comme des bêtes sauvages à mon commandement.

C'était elle qui avait raison.

J'entends les sanglots de mes camarades.

Elle est morte.

J'ai tué quelqu'un.

Je pleure comment ai-je pu penser un instant que ça n'était pas si grave.

En la regardant de plus que trois secondes, je me rendis compte à quel point elle était belle. Ses longs cheveux noirs ondulant se posent magnifiquement le long de son dos. Ses yeux noisette même vide, sont profonds. Ses vêtements sont en parfaite harmonie avec son corps.

Elle est splendide.

Je me remémore sans le vouloir tous les moments qu'on a passés ensemble. En fait, sa voix était douce. Ses propos jamais violents. Elle avait comme une certaine grâce quand elle parlait. Tous les mots sortant de sa bouche était une mélodie divine. Elle avait la voix de Maria Callas.

En y repensant, plus en plus je me rends compte à quel point j'étais accro à elle. Et au lieu d'être gentil, j'étais impitoyable.

Je lui faisais vivre un enfer.

Je pleure encore et encore.

Je l'aimais à mourir. Quand je ne voulais pas être avec elle, c'était pour contrôler mes sentiments et je n'ai rien vu. Toutes nos disputes, les moments où j'étais odieux avec elle c'est parce que je l'aimais.

Le flot de mes larmes continue.

J'ai tué quelqu'un.

J'ai tué une femme.

J'ai tué celle que j'aimais le plus au monde.



Première nouvelle publiée ! J'espère que vous avez aimez.

Sarah          

Recueil de NouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant