Pendant les cours

Chapitre 6

Jeudi après-midi, 13 heures 15

« Pourquoi tu ne me réponds pas ? »

L'étonnement était trop faible pour décrire comment je me sentais après avoir lu le bout de papier qui servait à « caler la table ».

J'étais plutôt troublée.

Est-ce que je devrais lui répondre ? Si oui, que devrais-je écrire ?

Argh...

Ce mot me perturbait !

Je réponds ? Ou alors je fais comme si de rien d'était et remet le morceau de papier à sa place ?

Ouais, ça me semble bien ça.

...

Je n'en sais rien...

(P/a) aurait surement sauté partout et m'aurait forcé à lui écrire une réponse.

Dois-je le faire ? Est-ce une bonne idée ?

Le mot était désormais étendu sur ma table.

Mes yeux étaient rivés dessus.  

Je le fixais avec une immense concentration.

Je ne pensais pas pouvoir atteindre un tel stade de concentration, juste pour un bout de papier.

Oui ?

Non ?

Peut-être ?

Roh, et puis zut à la fin !

Ma main se déplaça machinalement vers ma trousse.

Je pris un stylo.

Lui enleva son capuchon, les yeux toujours dirigés vers le papier.

Hésita un instant puis vint déposer la mine du stylo sur celui-ci.

Je ne me pris pas la tête à écrire LA phrase de l'année.

Je me contentai simplement de répondre ce que j'avais pensé au moment où j'ai lu le mot.

« Parce que je devais le faire ? »

Hum... ça fera l'affaire.

Oui j'ai paniqué pour rien.

J'expirai un grand coup puis repliai le mot en deux.

Je me penchais  légèrement sur ma chaise afin de pouvoir replacer ce dernier à l'endroit où il se trouvait.

En entendant des bruits de pas, je me relevais brusquement.

Ouf, fausse alerte.

Monsieur Aoki se dirige juste à son bureau.

Rassurée je croisai mes bras et enfonça ma tête dedans.

C'est partit pour la sieste.

??? : (T/s)

(T/p) : ...

??? : (T/s) ! Réveilles toi le cours est terminé.

J'ouvris les yeux et remarquai que (p/a) tentait de me réveiller.

(P/a) : Ah ! Te voilà enfin de retour parmi nous.

(T/p) : Oui, oui.

(P/a) : Dépêches, y a une autre classe qui attend.

(T/p) : Je range mes affaires et j'arrive.

(P/a) : Je t'attends devant la porte.

Je m'empressais de ranger tout ce qui traînait sur ma table et sortis rejoindre (p/a).

(P/a) : Alors ce petit mot, il disait quoi ?

(T/p) : Comment ça ?

(P/a) : J'ai bien vu que tu as reçu un mot. Alors ?

Elle haussait ses sourcils de manière totalement ridicule ce qui me faisais bien rire.

(T/p) : La personne demandait juste pourquoi je ne lui répondais pas.

(P/a) : Oh ! Mais c'est que ça devient intéressant tout ça !

(T/p) : ...

(P/a) : Ça se trouve, il y a l'amour de ta vie à l'autre bout de ce papier !

Son enthousiasme m'exaspérait quelque fois.

(T/p) : Si tu le dis.

(P/a) : Mais bien sûr que je le dis.

Tandis que mon amie riait aux éclats, je lui adressais un grand sourire d'où un petit rire s'échappait.