PDV Amelia
Après manger, on rejoint Bailey en salle d'interprétation.
- Vous tombez bien je viens tout juste de regarder les résultats de l'irm
- Alors ? Vous pensez quoi ?
- Je dois avouer que j'ai pas encore fait entrer de patient au même stade que vous. Mais je veux bien vous opérer, cependant je pense qu'il vaudrait mieux faire une chimio avant pour réduire la taille des métastases...
- Merci d'avoir prit du temps. Mais ça ira.
- Désolée d'insister, mais à votre stade, vous ne tiendrez pas très longtemps. Les douleurs et les symptômes vont s'intensifier, et même avec un traitement pour chaque symptôme, ça sera pas suffisant. C'est un cancer très aggressif.
- Je sais bien. Mais même avec une chimio ça changera quoi ?
- Tu as des chances de t'en sortir.
- Moins de 5 %
- C'est mieux que rien Amy...
- Il a raison. Vous pourriez vivre plus longtemps. Et gagner du temps.
- Gagner du temps ? J'ai pas besoin de temps.... je veux pas un tas d'opérations, ni de chimio. Ça se trouve j'ai encore plusieurs semaines sans avoir plus de symptômes. Alors qu'en m'opérant où en commençant la chimio je vais être affaiblie.
- Je suis désolée de vous dire ça. Mais au vu de l'irm je vous donne moins d'un mois... Au mieux. si vous voulez agir c'est maintenant.
Je la regarde avant de regarder rapidement Derek. Moins d'un mois. Je sais que ça devait arriver... mais j'espérais pas maintenant. Pas maintenant que je viens d'arriver tout juste à Seattle...
- Je vais réfléchir...
- Ne tardez pas. Le plus vite sera le mieux.
- Merci Docteur Bailey.
Je me lève et sors rapidement en remettant ma veste. J'avance dans le couloir jusqu'à ce que Derek me retienne.
- Amy...
- Ça va.
Il me prend dans ses bras et caresse mes cheveux. Je finis par pleurer.
- Je... je suis fatiguée...
- On va rentrer
Je hoche la tête contre lui en le serrant doucement. Je finis par le lâcher et on va a la voiture sans rien dire. Je m'attache et il démarre et on va directement à sa maison. J'entre et enlève ma veste avant de regarder Derek.
- Pourquoi t'as fait ça ? Je t'ai répété combien de fois que je voulais pas de traitement, que je voulais vivre au jour le jour. J'aurais préféré rien savoir. Je sais que je vais mourir. Mais je voulais pas savoir... je voulais pas...
- Je veux pas te perdre...
- Tu sais au fond de toi que c'est la bonne décision. Que ça sert à rien...
Je vais à la cuisine et sors une bouteille d'eau avant de prendre des pilules dans mon sac et les prendre.
- Le cancer est là. Personne n'y peut rien. C'est la vie. La mort fait partie de la vie.
- Je suis désolé...
La porte s'ouvre sur Meredith.
- Amy, Bailey m'a parlée. J'ai fait tous les essais avec elle. Je sais que t'as pas envie. Mais ce n'est pas forcément les cas les plus atteints qui sont décédés. C'est variable. Alors oui on a jamais pu faire l'essai sur un stade comme le tien. Mais c'est ta dernière chance.
Je la regarde et soupire avant de monter les escaliers pour rejoindre la chambre.
- Amélia, t'es jeune. Et tu sais très bien que sur un patient jeune on a plus de chances de réussite.
Je soupire sans me retourner laissant les larmes dévaler mes joues avant d'aller dans la chambre et de me mettre dans mon lit en serrant la couverture. Peu à peu les effets des antidouleurs se font ressentir et j'arrive à m'endormir.
Je me réveille et regarde mon portable. J'ai dormi toute la journée quasiment. Je me lève et descend au salon. Derek est devant la télé avec un whisky. Je le regarde et me met à côté de lui avant de le prendre dans mes bras.
- J'ai mal réagi toute à l'heure, alors que je sais que tu veux juste m'aider. Je te remercierais jamais assez pour tout ça. Je te fais confiance tu le sais. Si tu penses que c'est le mieux pour moi d'entrer dans l'essai de Bailey. Je le ferais.
- Non tu as raison Amy, c'est à toi de prendre les décisions. Et je serais là quoi qu'il arrive. Jusqu'à la fin si tu décides de rien faire, et si tu décides de tenter, je serais là également.
- Merci
- Ce que je pense n'a pas d'importance.
- Bien sûr que si.
- Je suis pas stressée à l'idée de mourir. Car je vais plus redescendre quand je serais dans le ciel. Ça sera la fin de ma vie, mais toi non. Et c'est sûrement égoïste de ma part de penser juste à moi.
- Amy tu es malade. C'est normal de penser à toi. T'es pas égoïste. Tu es venue alors qu'on était en froid, tu nous offres à Zola et moi tes précieux jours. Même si ça va être dur, très dur d'accepter, si tu es en paix avec ton choix, c'est le plus important.
- Quand j'ai prit cette décision, je voulais juste éviter un combat inutile. Alors qu'en tant que chirurgien, c'est ce que je fais subir à tous mes patients.
- Non. Tu sauves des vies. Et on a tous des pertes, ou des opérations qui ne marchent pas comme on le voudrait. Ça arrive même aux meilleurs. Tu fais comme tu le sens. Je ne suis pas dans ta situation, et je sais pas ce que je ferais à ta place. De toute façon c'est connu, les médecins font les pires patients.
Je souris en posant ma tête sur son épaule.
- Tu as parlé avec Meredith après que je sois partie ?
- Oui, elle m'a parlé plus en détail de l'essai, elle veut juste t'aider tu sais.
- Je sais.
- C'est très risqué. Si tu survis à la première intervention, il faudrait aussi que tu survives aux autres pour enlever les métastases.
- Je sais bien.
- Je veux pas que tu souffres.
- Pour l'instant je me sens bien. Je fatigue plus vite j'ai un traitement pour les différents symptômes assez lourd. Je sais que c'est pas fini et que ça va empirer au fur et à mesure.
- Tu peux toujours voir un cancérologue à l'hôpital pour la suite, quand ça ira moins bien.
- Je le ferais. Je ne sais pas encore trop quoi faire. Mais tu as bien fait de m'emmener voir le docteur Bailey. C'est une option que je n'avais pas avant et je dois l'envisager. C'est juste difficile de prendre la décision en si peu de temps. J'ai un compte à rebours au dessus de la tête et il est beaucoup plus court que ce que je pensais.
- Prends toi deux ou trois jours pour y réfléchir. Si tu as des questions demande à Meredith, ou même à Miranda. Elle t'aidera du mieux qu'elle peut.
- T'as des collègues formidables. Et Meredith est une femme bien. Même si j'adore encore plus Addie. Mais tu es beaucoup plus épanoui maintenant. C'est ton grand amour. Ne la lâche jamais et fait pas le con avec elle.
- C'est toi qui me donne des conseils maintenant ?
- C'est pas parce que j'ai pas eu de véritables relations longues que j'y connais rien. Et vous deux c'est une évidence.
- T'es adorable parfois.
Je souris et lui met une petite claque derrière la tête.