❝𝐉.𝐉𝐊❞ My Blood

Chapitre 14 : Trying to protect you

— LUNA

La pièce était dans un silence palpable...enfin de mon point de vue. Je regrettais déjà d'être venue dans un café entouré d'inconnus. Les yeux rivés sur mon chocolat chaud, je reniflais l'odeur de la cannelle saupoudrée sur le lait fumant pour me débarrasser de ce malaise.

— Euh c'est étrange comme situation.

Je relevais la tête en face de Laia dans un léger rire nerveux. Tout cela n'avait aucun sens autant pour moi que pour elle. Depuis ma naissance, j'ai vécu dans la certitude que j'étais fille unique et me voilà à discuter avec une copie conforme de moi-même qui est ma sœur jumelle cachée.

— Ouais, c'est comme discuter avec un miroir.

— C'est ce que je pensais aussi.

Nous rions à l'unisson.

Beaucoup de questions se bousculaient dans mon esprit, je ne savais pas comment je devais me sentir par rapport à cette situation. Triste ? Trahis ? En colère ? J'étais seulement dans un déni complet. Je ne trouvais pas les mots pour qualifier tout ça.

Nous sommes le lendemain de la fête d'halloween, après qu'Anna ait vendu la mèche, ils nous restait plus qu'à confronter nos parents. La peur m'envahit peu à peu lorsque le moment de leur faire face se rapprochait. Laia avait donné rendez-vous à son père chez moi, pour ne lever aucun soupçon, elle lui raconta qu'elle voulait qu'il vienne la chercher en voiture.

— Je me demande comment est ta mère, enfin notre mère.

— Elle est docteur dans un hôpital, elle réalise des exploits maintenant je sais qu'elle se servait de sa...magie. Et ton père ?

— Il est professeur de littérature à l'université. Il a une collection énorme de livres à la maison, surtout de genre fantasy.

Plus Laia parlait de son père plus elle avait les yeux qui brillaient, elle doit adorer son père autant que j'aime ma mère. J'aurai aimer savoir comment notre vie à tous les quatres aurait été si nous avions pas été séparer. Peut-être que je passerai mon temps à lire et discuter de livres avec mon père, que Laia et moi jouons ensemble dans le jardin quand nous étions enfant, peut-être que maman nous apprendrait la magie. Toutes ces choses qu'on aurait pu vivre ensemble, en famille, n'ont malheureusement jamais vu le jour.

Je termine mon chocolat chaud, il était temps. Je regarde Laia mettre son manteau tandis que je mets le mien, j'avais le moral à zéro et ma sœur le remarqua elle me tendit la main pour que je puisse la prendre. Elle était chaude autant que son sourire qu'elle m'adressa, je ne voulais plus jamais quitter cette chaleur, elle me réchauffait le coeur.

Le trajet fut plein de pensées négatives et d'angoisse, ma gorge se serrait pas à pas qu'on se rapprochait de la maison. Une fois devant la porte d'entrée, je n'osais pas l'ouvrir, je me demandais qu'est ce que je trouverais derrière celle-ci, mon père, mes parents ensemble ?

— Je suis là Luna, tu n'as rien à craindre.

— Je sais.

Ma mère m'avait menti tant de fois, droit dans les yeux me disant que mon père était mort. Je me souviens encore de tous les soirs où elle me racontait les prouesses de son défunt mari avant de devoir quitté sa femme ainsi que sa fille pour servir son pays à la guerre, à l'heure de mon couché. Malgré que je n'avais aucun souvenir de cet homme, je l'adorais comme un héros de contes de fées. Pour moi, il avait épousé la plus belle des reines et contribua à ma naissance.

En poussant enfin la porte, cet homme est dorénavant sous mes yeux, mais je ne savais plus comment agir, c'était comme si tous les souvenirs que je possédait de lui s'envolaient en un éclat. Pourtant il détenait parfaitement cette allure d'homme fort et brave comme maman me le décrivait. Mais pour moi j'avais l'impression de rencontrer un parfait inconnu— un étranger prétendant être l'homme de mes contes de fées.