Prologue

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Diago avait deux ans. Deux ans et trois mois pour être exact. Il mesurait 85 centimètres, aussi haut que trois pommes et pesait un poids plume de dix kilos. Il était plutôt petit pour son âge, la plupart des garçons qui jouaient avec lui à la crèche étaient plus grand et le dépassaient d'une bonne tête pour certains. Les filles étaient à sa taille en revanche, et de toute façon c'était avec elles qu'il préférait jouer.

Il aimait bien être à la crèche, Diago. Il aimait sa maîtresse – Nancy – qui lui souriait à chaque fois qu'elle le voyait et leur lisait des histoires avant d'aller à la cantine. Par moment, elle jouait avec eux aussi, aux légos ou aux kaplas, à la dînette ou même au toboggan, dans la cour sous le préau. Elle était gentille Nancy, et très jolie avec ses vêtements toujours plein de couleurs.

Diago aimait aussi dessiner, avec de la peinture et des pastels. Il aimait jouer au ballon, reconnaître le cri des animaux dans les imageries et adorait ses copines Telma et Louise.

Mais ce que Diago aimait le plus à la crèche, c'était l'heure où sa maman venait le chercher, juste après le goûter. Des fois, il avait peur qu'elle ne revienne pas. Des fois, il pleurait, inconsolable et incapable de faire la sieste sans être être rassuré. Mais sa maman revenait toujours, belle comme une fleur, et Diago fonçait alors contre elle pour passer ses petits bras autour de son cou.

La maman de Diago, c'était la plus belle. Quand elle souriait, il était émerveillé par ses yeux verts et ses cheveux orange, qui la faisaient briller encore plus que le soleil. Quand elle parlait, Diago l'écoutait toujours très concentré, quand elle chantait, quand elle riait, il la regardait, fasciné.

Sa maman, c'était la meilleure ! Même si des fois elle oubliait son goûter à la maison, ou qu'elle était fâchée à cause du travail.

Pourtant, parfois, il regardait ses camarades de classe, et il se posait des questions...

Léo, par exemple ; il n'avait jamais vu sa maman à lui, parce qu'à chaque fois c'était un monsieur qui venait le chercher. Louise rentrait toujours avec ''mon papa et ma maman'' et Victor dessinait toujours son ''papa'' avec des très gros bras.

Diago n'était pas bête, loin de là. Il avait déjà compris que les monsieurs c'était des papas, mais ce qu'il n'arrivait pas à comprendre c'était pourquoi lui, il n'avait pas de papa.

Sa maman, elle avait bien des copains monsieurs, mais Diago avait appris à les appeler ''tonton''. Chez lui, il n'y avait aucun ''papa''.

Alors des fois, même s'il aimait beaucoup sa maman, il était triste. Et un peu jaloux. Parce que lui aussi il aurait bien voulu avoir un papa, pour pouvoir le dessiner avec des gros bras et rentrer avec lui après la crèche.

Ça devait être chouette, un papa...

Á Coeurs FendusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant