La Descente De Montagne

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Un soir d’été je descendais de la montagne.

Cette montagne qui m’avais abritée toute ma vie. Cette montagne qui était toute mon enfance, tous mes souvenirs. Des jours de paix à entendre la rivière s’écouler à travers la forêt et le bruissement des feuilles au passage du vent. Le chant des oiseaux, le bruit des sabots frappant le sol ainsi que les pats discrets des animaux à la chassent. La faune et la flore se faisaient entendre et perpétuaient le cycle naturel de la vie et de la mort. Ce somptueux orchestre révélait la liberté de ce théâtre naturel et harmonieux. Liéchi, le grand gardien et esprit de la forêt apparaissant parfois là où l’on ne pouvait pas le voir. Il était tantôt un arbre, une fleur ou une mousse et tantôt un homme, un ours, un cerf ou une fourmi. Lui offrant de temps en temps un œuf rouge ou une tranche de pain salée pour le remercier de son hospitalité, je vivais sans soucis dans ma petite cabane établi dans les profondeurs de la forêt.

Mais ce jour-là, sans prévenir, un désastre nous est tombé dessus.

Je descendais la pente à toute vitesse, ma course résonnant dans les profondeurs de la nuit. La brise me giflant les joues et mes long cheveux dansant avec fracas derrière moi. Le souffle court, je me demandais quel était la raison de mon empressement. Mon cœur se serait à chaque pats que je faisais et mes larmes se bousculaient sur mon visage grimaçant. Mes yeux rougies ne voyaient pas plus loin que le bout de mon nez, les larmes trop abondantes me brouillant la vue.

On entendait toujours l’eau ruisselante de la rivière et le frémissement des arbres, mais une atmosphère inquiétante s’en dégageait. La forêt toute entière gémissait et une vague de terreur m’envahie. Le frisson parcourra tout mon corps et stoppa ma course un instant.

La brume me rattrapais tout doucement. Les arbres me paraissaient se resserrer, me tendant une embuscade. Je les évitaient un par un et les branches me griffant, et les racines égratignant mes pieds nus me faisaient parfois faillir. Ma course me paraissait sans fin, depuis combien de temps essayais-je de me sauver ? La douleur de la fuite s’intensifiait au rythme des secondes qui s’envolaient. La fumé de plus en plus épaisse me rattrapait, et dansait au rythme du vent en essayant de m’atteindre. Bientôt elle m’entourait et m’étouffait. Je trébuchais et m’écroulais, n’arrivant plus à me relever, une douleur dans tous mes membres m’empêchait de repartir de plus belle. Je respirais cette horrible fumée que le feu avait amené avec lui. La montagne brulait. Je regrettais d’avoir été aussi naïve et de n’avoir fait que regarder ces voyageurs entreprendre cette catastrophe.

Après cet instant de repos, je me relevais. Je sentais l’herbe m’érafler les pieds, et les cailloux pointus me les transpercer. Mais la fumée m’entourais déjà et mes poumons en feu m’empêchaient de respirer. Mes yeux brulaient, ma vue se doublait et le paysage devenait plus dense. Ma tête était de plus en plus douloureuse, et ma course se faisait de plus en plus lente. Ma respiration irrégulière me faisait suffoquer, et tanguant de droite à gauche je fini par m’effondrer sur le sol, la tête la première.

Les plantes me caressaient la peau, et mes yeux se fermaient doucement. La fatigue m’envahie et mon corp disparaissait, je ne sentais plus aucune douleur. Et je savais qu’une fois les yeux fermer je m’envolerais dans un profond sommeil pour ne plus jamais me réveiller.

FIN

La descente de montagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant