Neito était assis sur un lit de l'infirmerie de l'école, avec Recovery Girl.
Il n'avait pas pu aller au-delà de la première heure de cours.
Il l'avait salué avec respect, parce que les attardés de la 1-A ne lui rendaient pas la vie facile, en risquant la leur à chaque fois qu'un potentil risque se présentait. À croire qu'ils étaient suicidaires. Sans moquerie aucune, si c'était le cas, il fallait appeler une armée de psychiatres pour évaluer ces étrangetés, et non les laisser vagabonder dans la nature. Ils finiront par tuer quelqu'un, si ce n'étaient eux-même en premier. Oh, pourquoi s'emmerdait-il à s'inquiéter pour leur sécurité, d'ailleurs ? C'était rare qu'un élève se pointe aussi tôt à la boucherie, dans deux minutes, Midoriya toquera à la porte car son bras s'était détaché.
Elle semblait à la fois heureuse et mécontente de sa visite, mais surtout inquiète, en réalité. Ou du moins, c'était ce qu'il préférait penser, c'était rassurant de savoir que quelqu'un se souciait de nous, même si ce n'était que la croque-mort du lycée. Le blond n'était pas un habitué des côtes cassés, des infarctus, des morts subites et autres descentes d'organes, elle devait s'imaginer qu'une pique envers Bakugo avait dégénéré en bagarre générale, et que sa tête était à recoudre.Une odeur contre-nature d'antibiotiques et de sucreries flottait dans la pièce. Quelqu'un avait dû se faire un chocolat chaud, et remplacer le sucre par du Xanax. C'était puéril ; il en voulait un, maintenant. Avec de la guimauve. Et du chocolat. Et de la chantilly- en fait il voulait une gaufre. Il n'en n'avait pas mangé depuis une éternité, voir deux ! La dernière fois, lui semblait-il, remontait à ses dix ans.
Elle examina longtemps l'intérieur de son oreille, avec toutes sortes d'instruments au métal froid. Il se tortillait, mal-à-l'aise, avec la cigale qui continuait de hurler.
Dehors...
Il s'empêcha d'écraser son crâne contre un mur, voir le sol.
Pitié, qu'elle lui annonce qu'une amputation sera nécessaire. Pitié. Une immondice s'était infiltrée dans son tympan, une horreur qui racontait des horreurs, qu'elle ferme sa gueule d'insecte, c'était à cause de cette connasse qu'il avait des idées bizarres.
Recovery termina l'inspection, l'air grave.
- C'est mortel ?
La vieille femme hocha la tête, concernée.
- J'ai bien peur que cela soit incurable, mon enfant.
- Donc je vais en mourir ?
- Hélas non.
Là-dessus, elle se dépêcha de s'évader de la pièce, l'angoisse aux tripes. Neito resta abasourdi un instant, le cerveau vidé. Plus jeune, il aurait réclamer ses parents, aujourd'hui, aucun à ressentir sa plainte. La consternation, les lèvres closes et yeux grands ouverts, lui frappa l'esprit.
Je vais mourir.
C'était une certitude.
Bras ballant, ainsi assis sur le rebord du lit, le voilà mal acquis, le bonheur d'antant. Un enfant idiot attendait le verdict de sa maladie.
- Dehors... aller dehors...
Il s'arracha l'oreille. Un tic nerveux de tendresse. Il rêva qu'il l'exécuta d'une envie passagère. Arrêter, recommencer, encore et encore, matin midi soir et nuit. Il jetera cette inutilité d'ouïe à la poubelle, la cigale avec. Il sera paisible. La peau, les os, direction déchetterie, tri sélectif pour un cas de cause.
Le sang roula sur sa joue puis retomba sur le carrelage. Une flaque s'étendit, de l'eau rouge au reflet carmin. Neito observa son minois, il était beau garçon, joli personnage, il manquait quelques traits illusoires. Les détails étaient compliqués à deviner, le liquide loin d'être limpide. Monoma songea à la répercussion du meurtre des insectes, un deux trois, quatre peines de mort accumulées, pour une petite vie vécue à chacun. Étrange étrange, on hurlait autrement lors de son jugement. Était-ce une prédiction ? Ou une vision de lui qu'il n'osait nommer ?
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Tu es la Pluie
Fanfiction"Il n'écoutait pas, et il n'écoutera rien. Ni aucun conseil ni aucune critique, ni personne, ni sa mère, ni son père, ni son professeur, ni lui. Il deviendra le sourd aux deux oreilles [...]" Quelques fois, ou peut-être même souvent, Monoma comprena...