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Je sais je sais j'ai pas corrigé le chapitre, je le ferai demain vu qu'il est minuit ici T-T



Ça a toujours été de la baise entre Elo et moi. Pas de sentiments, pas d'attachement, rien que du sexe pur et dur. Ça toujours été comme ça et peut-être que ça ne changera jamais. Pourquoi changer d'ailleurs ? Ma vie est parfaite.

- Ça va ? m'a-t-elle demandé en voyant que je ne l'écoutais pas.

- Ouais. Ne t'inquiète pas.

Elodie tire sur sa cigarette avant de la jeter dans le cendrier. L'odeur de cendres, de sexe et de baisers ardents plane autour de nous. Ah et aussi de vanille. Elodie sent la vanille et a un goût de sucette à la cerise, ses préférées. Elodie sent bon et j'aime me blottir dans ses bras, à chercher d'une quelconque chaleur. Chaleur qui disparaîtra dans quelque temps.

Pendant un instant, j'ai fermé mes yeux. Je me souviens très bien de la première fois où je l'ai rencontré. Elodie était dans ma classe depuis le collège, mais elle ne m'a jamais vu, comme quatre-vingt-dix pour-cent des élèves de ma classe. Je passais mon temps à l'observer, seule dans mon coin. La première chose qui m'a frappé, c'était son sourire. Elle souriait drôlement beaucoup. Comme le soleil, elle brillait, ai-je pensé.

Et puis boom, comme ça elle est venue me parler pendant un devoir de groupe en seconde. Elodie était habituée à gérer des groupes vu son statut de déléguée. On devait analyser un poème de Jorge Luis Borges. " Comment puis-je te retenir ?" . Comment puis-je te retenir Elodie, m'a nargué ma conscience. Non, comment puis-je attirer ton attention pour que tu restes avec moi. Peut-être pour toujours.

- Bon, il fait d'abord qu'on note tous les éléments. Après, on verra ce que ça donne.

Les mots, les lettres, sa voix se mélangeaient dans ma tête sans pouvoir arrêter leur danse endiablée. J'ai fixé ma feuille, complètement perdue.

- Ça va ?

- Ouais, c'est juste que je suis juste... Hum... Un peu perdue.

- Ce n'est pas grave, on va y aller tout doucement. Étape par étape.

Elle m'a sourit, encore une fois. Les mots se sont alignés, comme par magie sans que je ne comprenne le pourquoi du comment. Elodie était ma bouée et en contrepartie, j'étais à elle. Cela fait exactement huit mois et trois jours. Huit mois et trois jours où je me sentais enfin... Comblée. Au début ce n'était que des sourires, puis des baisers et voilà où nous sommes. Des amants.

Quand j'ai ouvert mes yeux, le lit était vide, froid. Elo est partie comme d'habitude. Je remarque que le soleil s'est déjà levé, les premiers rayons s'infiltrent par-delà ma fenêtre. J'ai soupiré avant de me lever. A chaque fois que je me rappelle de la règle, mon cœur se brise encore plus. "Je t'offre ce qui peut rester de sens à mes livres et de virilité ou d'humour à ma vie". Avant elle, ma vie n'avait aucun sens. Fade, grise. La seule chose que je puisse lui donner, c'est mon amour à sens unique. Je m'en sors plutôt bien.

Les lundis dans mon lycée sont souvent ennuyeux. Prière, cours, discours de la directrice, prière, cours, recréation, cours. Ce n'était que le programme du matin. J'ai regardé le ciel en plein milieu de la cour, en plein milieu d'élèves surexcités. Il était gris. Grise souris, grise couleur pluie. Puis je me suis effacée, me confondant dans l'ombre.

À midi, comme d'habitude, je mange seule, loin de ces filles à l'uniforme impeccables et aux cheveux soyeux. Je n'étais pas comme elle, je me sentais juste... Différente. Comme une pièce de puzzle qui n'arrive pas à s'emboîter avec les autres. Alors je mange seule, loin des autres. J'ai observé Elodie. Elle aussi mangeait, mais contrairement à moi, elle mangeait avec ses amies qu'on pouvait classer comme populaire ici. Aurélie, Mérédith, Emmanuella et Tiphaine et elle, les cinq meilleurs élèves de la classe de 1re S B du lycée Saint-François Xavier. Un lycée de bonnes sœurs donc. En jetant un dernier coup d'œil à son sourire, je suis partie avec une sensation étrange planer autour de moi. L'envie peut-être.

Avant, ma vie a été fade, monotone. Elle a été le renouveau, le phœnix de ma vie. Même si elle ne voit que mon corps, moi, je la vois. Elodie ne pouvait pas savoir que je l'aime. Pour elle, il n'y avait que nos trois règles. Deux corps qui se tordent pour avoir du plaisir. Si c'était le seul moyen pour l'approcher alors je le ferai. Plus qu'une année et c'est fini. Malheureusement. Plus que 353 jours et c'est la fin de notre ''relation'', si on peut appeler ça comme ça. Je crois que j'ai un peu du mal à me rendre compte que dans un an, ma routine va se briser. Alors égoïstement, je garde ce secret pour moi. Je serai égoïste pour toute une année. Elle et moi. Juste son corps et moi. Et peut-être aussi son cœur.

Ça devient maladif ce besoin de l'approcher tout le temps, mais je ne peux pas m'en empêcher. Ce n'est pas sain, je le sais, mais je suis habituée à ce qu'elle m'ignore en cours. C'est comme ça, je ne peux rien y faire. J'ai envie de lui plaire, de l'embrasser, de lui dire que je l'aime, mais elle s'en fiche. Ce n'est que du sexe, rien d'autre. Juste deux corps qui se tordent sous le plaisir. Rien d'autre. Je ne dois jamais oublier ça. Jamais.

Quand je la regarde parler avec les autres sans moi, rire avec elles, je m'imagine être là, à parler de tout et de rien à cette table. Je m'imagine à toucher ses cheveux bruns, les enrouler sur mes doigts tout en l'écoutant à parler des cours et de sa vie. Je m'imagine d'arranger sa frange qui part toujours dans tous les sens. J'imagine qu'elle me sourit, juste moi, comme si j'étais la seule chose qui existe sur Terre. J'imagine et plus j'imagine, plus mon cœur de serre. Plus je la vois sourire et plus mon cœur se brise. Après tout, il n'y a aucune raison que j'ai mal. Ça a été toujours de la baise entre Elo et moi et ça ne changera jamais.

Hello, EloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant