J'ai fait une petite sieste et je viens juste de me réveiller donc je suis désolée s'il y a des fautes d'orthographes, je corrigerai demain :)
- Voici les fiches à compléter et à faire signer par vos parents pour votre présence à la messe de début d'année.
Mérédith, notre déléguée de classe, distribue un à un les feuilles. Elle adresse à chacun un sourire bienveillant. Pas étonnant qu'elle se fasse élire chaque année. Cette fille est si gentille et si soucieuse des autres élèves. Je la remercie avant de prendre le papier qu'elle me tend.
- Comme je le disais tout à l'heure, votre présence est fortement conseillé. L'uniforme est bien évidemment obligatoire, c'est-à-dire jupe plissée bleue et chemise blanche. Ah et surtout n'oubliez pas votre cravate et votre veste. En cas d'empêchement majeur -je dis bien majeur-, vous pouvez prévenir la direction ou la prof principale. Sur ce, je vous souhaite à toute une bonne journée.
Elle s'en va, classeur à ras bord dans les bras. J'ai toujours trouvé cette fille hyper classe avec sa façon de marcher, son chignon toujours bien fait et son uniforme -oh miracle- sans aucune tache. Une autre Elodie. Pas étonnant, c'est une ''élite'' alors elle doit montrer l'exemple. Pas comme Tiphaine. Tiens en parlant du loup.
Tiphaine est peut-être la fille la plus connue de ce bahut. Même les terminales ne font pas le poids avec elle dans les parages. Normal, c'est un peu comme la badgirl dans cette école. On s'ennuie facilement ici. Quand on est scolarisé dans une école catholique réservé aux filles, on doit veiller à notre image et notre semblant d'innocence. Disons que Tiphaine est notre amusement, l'adrénaline dans nos vies monotones. Le premier semblant de péché qu'on s'autorise en se promettant de ne plus recommencer. L'interdit dans nos vies cadrées comme des partitions de musique. Sauf qu'après on veut recommencer une deuxième fois, une troisième fois et ainsi de suite. Ça les rend addictes, comme la drogue. Tiphaine était tout simplement la drogue du lycée Saint-François Xavier.
Le problème avec elle, c'est qu'elle joue avec les cœurs. Combien de filles ai-je entendu dire qu'elle pouvaient tout quitter pour son joli minois avant d'être finalement déçu de son comportement ? J'ai vu des filles pleurer, des filles se faire renvoyer après un coming-out plus ou moins forcé. Mais je pense que c'est pour ça qu'elle est si populaire : Tiphaine reste et restera toujours l'interdit, le fruit défendu. Les rumeurs courent, mais toutes veulent goûter. Toutes veulent savoir ce que c'est le septième ciel.
Elle chuchote quelque chose à Mérédith. De là où je suis, je ne peux rien entendre, mais Mérédith sourit en la remerciant. Tiphaine rejoint sa place, pile la table devant moi et parle aux filles autour d'elles. Toutes sont accrochées à ses lèvres comme hypnotisées. Je me suis perdue, encore une fois, à la contempler.
Elle n'est pas du tout dégueulasse à voir. Loin de là. Un visage à peu près normal, des cheveux lisses et bruns assez longs et un corps fin que nombreuses jalousent. C'est juste qu'elle m'énerve un peu. Elle ne m'inspire pas confiance. Je ne sais pas, quand je l'ai vu pour la première fois, en même temps qu'Elodie, elle mettait des barrières à tout le monde sans vraiment le montrer. Je veux dire, elle paraît si sociale, mais en même temps si froide que ça m'a un peu déstabilisé. Et j'ai voulu savoir pourquoi.
- Eh, Sonia, c'est ça ?
Une blonde m'a interpellé. Je crois qu'elle s'appelle Daniela. C'est bizarre parce qu'on ne me parle jamais. Je grimace avant de rectifier :
- C'est So...
- Enfin bref, m'a-t-elle coupé. Tu ne pourrais pas changer de place ce matin ? Promis l'après-midi, je reviendrai.
Elle pointe du doigt sa table. Je n'ai pas osé répliquer. J'ai juste ramassé mes affaires avant de m'asseoir sur sa place, à l'autre bout de la classe. Je déteste ça, mais ces derniers temps, je n'ose plus contredire, trop fatiguée à répéter les mêmes choses. Alors par pure flemme de contredire, j'ai juste accepté. Il fut un temps où je n'étais pas comme ça. Aussi faible, aussi peu sûr de moi, aussi invisible.
- Hey, salut, j't'ai jamais vu dans l'coin.
C'est la deuxième fois en une journée que des personnes me parlent.
- Hum... Je suis dans ta classe depuis cinq ans en fait.
Elle s'appelle Amélie. C'est une jolie asiatique avec de longs cheveux noirs et des yeux en amande magnifiques. Je la connais depuis cinq ans, mais comme les autres, elle ne m'a jamais remarqué. Encore une.
- Oh non, je sais qui tu es. J'veux dire là, sur cette place. En vrai ça change un peu, j'en ai marre de Daniella. Cette fille parle trop et puis t'sais, elle est grave, narcissique, tu ne trouves pas ?
Je l'ai regardé bizarrement. Comment ça elle me connaît ? Elle parle vraiment vite. Bien plus vite que Daniella.
- Euh... Ok, ai-je juste balbutié, sans savoir quoi dire d'autres.
- Tu n'es pas très bavarde.
- Je n'aime pas trop parler.
- Je vois ça.
Elle me sourit. Amélie est gentille, quoi qu'un peu bavarde. Le cours commence après quinze minutes de retard. Je n'écoute rien, mes pensées trop occupés à la regarder. Elle est juste à ma droite, deux tables devant. Elodie prend note, comme tous les autres, pose des questions, bonne élève qu'elle est. Elle ne me voit pas, comme tous les autres. Ce soir, elle me verra, enfin presque. Je ne désespère pas. Un jour, elle me verra. Pendant tout le cours, même toute la journée, je n'ai probablement rien écouté, peut-être seulement Elodie qui demande un truc sûrement intelligent. Nul doute à cela. Les élites sont intelligentes, pas comme nous les gens lambdas, les gens en bas de la hiérarchie. Les gens qu'on ne regarde pas. Et peut-être qu'a un moment, pendant qu'une des cinq élites Emmanuella je croisa débat sur la réponse avec le prof -une histoire de 42 ou de 87, je ne sais plus vraiment, je me suis demandée ce que ça faisait à être en haut. Et bizarrement, après ce court moment de réflexion, j'ai eu tout bon à l'exercice donne -la réponse est 12 si jamais vous êtes curieux.Après les cours, avant de rentrer chez moi, je vais au parc comme tous les vendredis après-midi. Ce vieux parc ne paye pas de mine mais je l'aime plus que tout. Les jeux pour enfants sont pour la plupart cassés ou rouillés, les bancs sont à deux doigts de me faire tomber, l'herbe est à moitié arrachée, les fleurs piétinés et ça sent la poubelle. Pourtant c'est dans ce vieux parc que j'ai appris le vélo, que je viens quand je suis triste, que je me ressource et plein d'autres choses. C'est sur ce banc que ma mamie faisait du yoga et que pendant ce temps je jouais avec les copains. Enfin maintenant je suis seule. C'est peut-être mieux comme ça.
Il fait froid. Tu m'étonnes, on est en plein Novembre, mois où les jours deviennent de plus en plus rude. Le parc est assez calme. J'aime bien le calme. C'est apaisant. C'est rare d'être apaisée quand on a un cerveau qui réfléchit à dix milles à l'heure comme le mien. C'est rare de ne pas entendre les voix qui chuchotent ton nom comme si tu étais un déchet. Je grelotte un peu même si je mets un manteau mais pour rien au monde je bougerai. Je me sens bien ici même si j'ai froid.
Quand les feuilles d'automne tombent, je trouve ça joli et triste. La fin de l'année approche. Une année s'achève et une autre commence. Un renouveau perpétuel jusqu'à la fin du monde. La grisaille me rend triste mais c'est moins pire que le printemps. Le printemps est un prétexte pour les gens d'être heureux alors que moi, je suis triste. L'été est un prétexte pour les gens d'être beau alors que moi j'ai un corps horrible. L'hiver est un prétexte pour les gens de chercher la chaleur dans le froid. Finalement l'automne n'est pas si mal.
Peu de personnes viennent ici. Plus les années passent, plus il est délaissé. Le maire a autre chose a foutre que de s'occuper d'un vieux parc abandonné. D'apres les rumeurs, il va être rasé alors j'en profite. On je sait jamais ce qu'il va se passer demain alors j'écoute le silence me chuchoter des mots rassurants. J'écoute le vent me souffler des mots d'amour car Dieu sait que j'ai besoin d'amour. Peut-être que je m'imagine toutes ces choses car je suis seule. Tout le monde s'en fiche que je sois seule. Noie-toi dans les ténèbres.
Soudain, je remarque une ombre bouger devant moi. Une ombre dont j'aurai mieux fait de ne pas faire attention...
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Hello, Elo
Teen FictionElo, c'est la fille qui joue avec mon cœur tous les soirs. Elo, c'était ma découverte, ma dépression, mon amie et mon cœur brisé. Elo, c'était des larmes, des chansons de vieilles personnes à 4h du matin, des flamants roses et des sourires cachés. E...