C H A P T E R 1

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par alxia_26

par @alxia_26

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'instruction publique. Elle fut simple, ne pouvant être embelli, mais malheureuse comme une pauvre, elle souffrait sans cesse. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. La vue de la petite bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus.

Quand elle s'asseyait, pour dîner, devant la table ronde couverte d'une nappe de trois jours, en face son mari Kim Taehyung qui découvrait la soupière en déclarant d'un air enchanté:
« Ah! Le bon pot-au-feu ! Je ne connais rien de meilleur »
Elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses où, a l'intérieur se trouvait de la chair rose d'une truite.
Elle n'avait pas de robes, pas de bijoux, rien. Et elle n'aimait que cela; elle se sentait faite pour cela. Elle eu tant désire plaire, être enviée, être séduisante et recherchée. Elle avait une amie riche Lisa qu'elle ne voulait plus aller voir tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.
Or un soir, Taehyung rentra, l'air glorieux et tenant à la main une large enveloppe.

Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.
Elle déchira vivement le papier et en tira une carte qui portait ces mots:
"Le ministre de l'Instruction et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Kim de leur faire l'honneur de venir passer la soirée à l'hôtel du ministère, le lundi 26 octobre"
Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari, elle jeta avec dépit l'invitation sur table, murmurant:
-Que veux tu que je fasse de cela ?
- Mais ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c'est une occasion, cela, une belle! J'ai eu une peine infinie à l'obtenir. Tout le monde en veut; c'est très recherché et on n'en donne pas beaucoup aux employés.

Elle le regardait d'un œil irrité, et elle déclara avec impatience:

- Que veux-tu que je me mette sur le dos pour y aller ?

Il n'y avait pas songé; il balbutia:

- Mais la robe avec laquelle tu vas au théâtre. Elle me semble très bien, à moi...