Goodbye mate

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Quand il sentit l’air caresser sa peau, les rayons de soleil illuminant son visage, Newt souffla enfin, se sentant mieux. Il ferma alors les yeux, essayant de laisser partir toutes ces émotions le contrôlant, espérant que ça soit pour de bon, mais sachant au fond de lui que ça ne le serait jamais. Alors il se laissa tomber lentement contre le mur derrière lui, des millions de pensées parcourant son esprit.

La dernière minute passée se rejouait encore et encore dans sa tête, et il ne savait même plus par où commencer ni quoi en penser. Il déposa ses coudes contre ses genoux, enfouissant son visage dans le creux de ses mains. Il les laissa alors tomber à ses côtés, relevant la tête afin de regarder le soleil avec attention.

Ce maudit soleil, qui avait commencé tout ça, toute cette merde. Premièrement – non pas qu’il s’en souvienne – il avait brûlé la Terre, brûlé le monde entier, le tuant, le changeant irréversiblement en un cauchemar ambulant, les condamnant tous. Et ensuite… Il avait apporté ça. Ce maudit virus.

A cette pensée, Newt ne put s’empêcher de poser une main contre son bras droit, le serrant doucement. C’était devenu comme une sorte de reflex. Mais il pouvait le sentir, en même temps, en lui. Ça grandissait, lentement, mais durement. C’était là. Et il n’y avait aucun moyen de le détruire. Cela ne faisait à peine deux jours depuis qu’il l’avait découvert, et Newt ne savait même pas comment il avait pu faire pour l’attraper. Peut-être que la situation s’empirait tellement que le virus se transportait dans l’air, maintenant. Peut-être que la vie était encore plus foutue qu’ils ne le pensaient. Peut-être que toutes les personnes comme lui, non immunisées, seraient bientôt affectées.

Mais cela n’avait jamais surpris le garçon, toujours appuyé contre le mur.

Il savait de toute façon qu’il l’attraperait un jour ou l’autre. Il l’avait toujours su. Bien sûr, le sentiment s’était décuplé à la mort de Winston. Car à ce moment, ils surent qu’ils n’étaient pas tous immunisé comme ils l’avaient pensé. Et à ce moment, Newt sut, au fond de lui, qu’il ne l’était pas non plus. Que le virus faisait déjà partie de lui comme il faisait partie de ce monde. Mais même avant ça… Il n’avait jamais cru en la vie. Ce même sentiment était exactement la première chose qu’il puisse se souvenir ressentir. Ne pas pouvoir se souvenir de sa propre identité, sa propre existence. Être juste… Perdu. Piégé. Et ça n’avait été d’abord qu’une pensée, mais il n’a jamais cru que sa vie avait un sens. Tout ce en quoi il pouvait croire, était de voir ses amis mourir les uns après les autres, échouant à vivre, échouant à être libre.

Il y a eu des moments sombres, certains bien plus que d’autres, comme le jour où il avait essayé de se donner la mort. Et même s’il n’avait jamais pensé – du moins pas complètement - à la mort une nouvelle fois de cette manière depuis, même si finalement, il avait trouvé quelque chose en quoi croire, à quoi s’accrocher… Il savait qu’il ne croirait jamais mériter qu’on le sauve, ou que l’on risque sa vie pour lui.

Et c’est exactement la raison pour laquelle il n’avait rien dit à quiconque pour son bras. Pourquoi il n’avait rien dit à Thomas. Car le plan était plus important. Sauver Minho, sauver ces enfants, était plus important que le sauver lui. Ils ne pouvaient perdre de temps. Cela mettrait tout le monde en danger et il ne pouvait risquer cela. Ils devaient le faire.

Le faire avant que je ne le blesse une nouvelle fois.

Il ferma les yeux une nouvelle fois à cette pensée, grimaçant, son ventre se tordant de douleur à nouveau. Et il repensa à ce qu’il s’était passé deux minutes auparavant. Il avait perdu le contrôle. Il - ou le virus – avait laissé ses émotions prendre le contrôle de sa vie et actions. Il s’était senti juste si… Jaloux. Bordel, oui, c’était de la jalousie. Il le savait. Une part de lui en avait toujours eu lorsqu’il en venait à Thomas et Teresa. Il n’avait jamais été aveugle à ce sujet.

Goodbye mateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant