Takotsubo

Nora

Octobre 2017

A la fin des cours, j'ai pris le chemin du centre comme tout les jours. Mais en arrivant devant, les assistantes sociales m'ont refusé l'accès.

Ma dispute devant l'église il y a quelques jours a fait parler de moi.

Je prend sur moi pour ne pas m'énerver, ça n'arrangerait pas la situation, et pars marché sous la pluie.

Les perles salées dévalent le long de mes joues sans jamais s'arrêter.

Je ne pourrai pas le voir. Et je ne sais pas pendant combien de temps. Ils ne peuvent pas faire ça. Qu'est-ce qu'il va penser ? Il va se sentir abandonné.. il va pleurer, il va être malheureux. Mon estomac se tord a cette simple pensée. Je ne veux pas qu'il soit plus malheureux que ce qu'il est déjà.

J'arrive sur les quai de la Seine comme toujours. Il n'y a personne, merci la pluie. Je m'accoude à la rambarde, et laisse la pluie me trempé jusqu'aux os. Je cris de rage, et la colère remonte, je prend tout ce qu'il me passe sous la main et le jette à l'eau. Des cailloux, des papiers, je shoote dans une poubelle qui se vide par terre, et je cris.

J'extériorise ma colère. Mes yeux me brûlent, mes joues sont rougis d'avoir tant pleurer. Mais les larmes coulent sans cesse.

Je sens deux bras m'envelopper les épaules, et cette voix, SA voix, chuchote mon prénom, me demandant de me calmer.

- Je suis là, calme toi

Je me tourne vers lui, et passe ma main sur sa joue. Ses yeux observe les miens, puis passe sur mes joues, ou les larmes coulent. Il essuie ses dernière de ses pouces.

- Ils .. n'ont.. ils n'ont.. pas le droit.. je sanglote

- Chut, ça va aller, je suis la

J'enfoui ma tête dans son cou et éclate de nouveau en sanglot. Le rappeur resserre son emprise et me laisse pleurer.

Apres de longue minutes, il brise le silence.

- Viens on rentre, t'es trempé, tu vas pécho la mort

Il me prend la main et je le suis sans broncher.
Nous n'avons pas marché longtemps avant d'arriver devant un immeuble que je ne connais pas. Il tape le code et nous montons. Sa main n'a toujours pas quitter la mienne. Il m'apaise.

Au 3ème étage, il ouvre la porte de ce que je suppose être son appartement. Nous entrons à l'intérieur et sa main se détache de la mienne.

En voyant que je ne bouge pas, le rappeur vient me retirer ma veste, pour la mettre sur le porte manteau. Ses prunelles ne se détaches pas des miennes, et un feu se propage dans mon ventre.

-Ton visage, il passe son pouce sur ma lèvre qui n'as pas totalement cicatrisé

- Longue histoire..

- Viens il faut que tu te changes, me dit il

Il me tire jusqu'à la salle de bain, me donne une serviette, un jogging et un tee-shirt à lui. Il me laisse ensuite me changer. Une fois mes vêtements mouillés retiré, je regarde mon reflet dans le miroir. J'ai maigri ces dernier temps, mon hématome sur la côte est encore présent, je me dégoûte.

Je me sèche et enfile les vêtements préparés par le rappeur. Je le rejoins dans son salon, il est sur le canapé, un verre dans la main, un second sur la table basse. Il me regarde venir jusqu'au canapé, je m'assois à coté de lui, et le regarde aussi.

- Merci, je lui souffle

- Ne me remercie pas

- Si, je t'ai ignoré pendant des jours.. et tu es quand même la

- Je tiens à toi Nora, et je t'ai dis que je serai toujours là

- Je me suis battue avec un mec .. je baisse les yeux honteuse

- Comment ça ?

- Je.. a l'enterr...

TOC TOC TOC

Il souffle d'agacement et se lève pour aller ouvrir. J'entends parler et je vois arriver Doums, Mekra, Framal, Hugz et Diabi.

- Noraa ! Ça fait un bail ! me dit Doums

- On l'a vu y a pas 3 semaines à la soirée chez Georgio, lui rappel Mekra

Ken arrive derrière eux, et je vois bien qu'il est agacé de la visite de ses amis. Mais ça m'arrange, j'allais lui expliquer des choses que je ne suis pas vraiment sur de vouloir lui dire.

J'écoute les gars parler de prod, d'instru, de simples, de paroles, je ne comprend pas tout mais reste attentive à ce qu'ils disent.

Je vois dans les yeux de Ken Masters, à quel point il est passionné par ce qu'il fait. Le rap c'est sa vie.