Toujours garder espoir #Louis

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"L'amour est souvent dans les paroles qu'on ne dit pas."

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   Ça y est ! Notre train arrive (enfin !) à destination après pratiquement trois heures dans un silence religieux passées à regarder défiler le paysage qui, pour faire simple, était toujours le même. Pourtant, qu'y a t-il de mieux que la campagne pour se distraire et profiter de notre jeunesse ? C'est l'endroit rêvé !... Bon... c'est vrai... c'est plutôt le contraire : C'est absolument mort ici !

Aucune distraction possible ne semble se présenter (A part la cueillette des champignons... et encore : il faut que ça soit la saison !) Des arbres qui poussent un peu partout (parfois assez nombreux pour former une forêt...) ainsi que quelques maisons, habitées par des citadins à la recherche du grand air ou par des centenaires bien résolus à ne pas quitter leur maison d'enfance. Le tout entouré de champs s'étendant à perte de vue. Quel ennui... Imaginez qu'il y a une attaque extra-terrestre !? Impossible de rejoindre les forces militaires rapidement car nous sommes à des heures de la "civilisation" ! On est en grand danger !...


Voilà toutes les raisons pour lesquelles : Je ne suis pas du tout attiré par cet endroit inanimé !


Bon, d'un autre côté, je ne vois pas pourquoi les envahisseurs choisiraient de lancer leur attaque ici... ce ne serait pas très intelligent de leur part...


Donc toute ma théorie s'effondre !


Mais cet endroit reste désert !

Et moi, je n'aime pas ça !


La solitude n'est pas à mon goût. Autour de moi, il y a toujours eu de l'agitation, du bruit, des rires, des blagues, des disputes, bref, de quoi s'occuper. Une vie parfaite pour tout adolescent digne de ce nom ! La plupart des personnes, filles ou garçons, ne savaient jamais exactement comment ils se retrouvaient entraînés dans ma bande d'amis mais ils étaient là, y restaient et s'amusaient sans trop se poser de questions.

Oui, ma vie était parfaite, et elle le restera !

Je suis né pour créer de l'animation, ainsi, la ville m'était plutôt recommandé. Pourtant, ce déménagement était la seule solution qui se présentait à nous. Et, comme nous ne sommes pas fous, nous l'avons saisie. Nous avons abandonné nos amis et le luxe de notre villa londonienne pour venir nous perdre dans ce désert humain.

Pour être franc, je ne sais toujours pas comment nous allons nous en sortir... mais toujours garder espoir est ma principale qualité ! (... ou mon principal défaut...)


- Louis."


   Je me rend subitement compte que je suis debout, immobile, devant le porte-bagages, depuis plusieurs secondes et que ça n'a pas l'air de plaire à sa majesté Kelya. Elle désigne nos deux valises d'un vif signe de la main en claquant sa langue, me faisant comprendre sans difficulté que j'ai intérêt à m'activer avant qu'elle ne soit de mauvaise humeur (Du moins... encore plus qu'elle ne l'es déjà...) Je secoue la tête pour retrouver le fil de mes pensées, prenant bien soin de remettre un peu d'ordre à mes mèches rebelles d'un geste de la main, et sors du wagon avec nos affaires. Elle m'emboîte le pas en prenant son air blasé habituel. Je détaille d'un coup d'½il rapide notre nouvel environnement. Sauf qu'ici, à l'exception de la station de train et d'un vieux bâtiment qui devait autrefois servir d'hôtel, il n'y a rien. Ah si ! Il y a ce qui me parait être un village a quelques kilomètres à travers champs...


"C'est une blague j'espère."


Grogne Kelya derrière moi en exprimant parfaitement le fond de ma pensée. Je combat mon irrésistible envie de remonter dans le train pour retourner en ville et souris péniblement.


- J'ai peur que non... Il va falloir marcher...
- Hors de questions."


Proteste t-elle immédiatement en croisant les bras et en pinçant les lèvres.


- On a pas le choix... Tu veux... que je te porte ?"


Elle semble s'offusquer et il me parait voir ses joues se teindre légèrement de rouge. Cela ne dure qu'une demi-seconde et elle se reprend et avance en direction de la bourgade sur l'unique route qui semble y mener. Je suppose que ça veut dire qu'elle décline mon offre.


"Attend moi au moins..."


   Je cours pour la rattraper et marche silencieusement à ses côtés. Au bout de quelques minutes, elle ralentit et va se positionner dans mon dos et agrippe faiblement le bas de mon T-shirt pour se caler sur mon rythme. La connaissant mieux que quiconque, ce geste, aussi banal qu'il soit, prouve qu'elle tient à moi (Au sens figuré je veux dire). Elle ne l'exprime pas... mais elle n'a pas besoin de le faire.

Je le sais.


Je ne fais donc aucun commentaire et continue ma route avec un petit sourire exaspéré aux lèvres que je m'applique à ne pas lui dévoiler.

HoaxWhere stories live. Discover now