Devil's Sins - Tome I : Wrath

Chapitre 6

Hayden

Après les événements qui survenus au laboratoire l'autre nuit, j'étais persuadé que tout le monde allait s'en rendre compte et que j'allais finir en prison. Je n'en revenais toujours pas, j'avais donné des informations sur une enquête pour meurtre et je les avais même couverts ! Mon instinct me dictait de ne surtout rien dire à personne, je me suis donc rendu au travail le lendemain, comme s'il ne s'était rien passé. J'étais arrivé le premier et je pouvais constater une chose, rien ne laissait paraître qu'il s'était passé quelque chose la nuit. J'avais réussi à tout remettre à sa place avant de partir. Je restais un moment bloqué dans l'embrasure de la porte, les événements de la veille me revenant de plein fouet. La vision de l'arme près de mon visage, l'interrogatoire par Damon, son regard quasi-démoniaque quand j'ai évoqué la mort de ses frères, la pression de sa main sur moi, la sensation de l'arme pressant sur mon épaule. Mais le pire, ce qui m'obsédait le plus, c'étaient ses yeux, ce bleu à la fois si profond et si froid. Un frisson me parcourt en y repensant. Je crois que ce regard va me hanter un moment.

Une main se posa sur mon épaule et me fit sursauter.

- Du calme Hayden, c'est moi. Me dit Maxime en passant devant moi, tu vas bien ? Tu as l'air un peu tendu.

- Oui, je vais bien, je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit.

- Je vois ça, tu as des sacrés cernes. Jongler entre le boulot et les études doit être épuisant.

- Je ne te le fais pas dire.

Surtout quand j'ai des visites surprises en pleine nuit.

- Tu as quand même réussi à terminer le rapport ? Tu veux un coup de main ?

- Non, c'est tout bon, je l'ai terminé hier soir. On va pouvoir tout envoyer.

Maxime sourit et partit faire du café, il me tendit une grande tasse.

- Tiens, tu en as besoin.

- Merci

Sam arriva et nous avons commencé à travailler. Aucun d'eux n'a semblé remarquer quoi que ce soit. Un sentiment de soulagement m'envahit.

La semaine passa rapidement, je continuais à jongler entre le boulot et mes études comme si rien ne s'était passé. J'avais de la chance que mon père ne m'écoutait jamais, il ne se souvenait plus du fait que je lui avais parlé d'éléments ne figurant pas du rapport. En fait, nous ne nous sommes presque pas parlés de toute la semaine. J'ai cru comprendre au détour d'une conversation que l'enquête était au point mort. Ils n'avaient aucune idée de qui avait pu commettre ces meurtres. Ça aussi, ça m'arrangeait bien, la police mêler à une guerre entre gangs ça ne présageait rien de bon et j'avais beau ne pas entretenir de relation avec mon père, je n'avais pas envie de le voir au milieu de tout ça.

Ce soir encore, j'étais seul au laboratoire, devant rattraper mon retard causé par mes cours, je ne pouvais pas m'empêcher d'être anxieux lorsque je me retrouvais seul au labo, imaginant Damon et ses acolytes débarquer pour terminer le travail.

À 22 h 30, je pris mes affaires et commençais à rentrer chez moi. J'avais besoin d'une bonne douche et de dormir, ça tombait bien demain, je ne travaillais pas et je n'avais pas de cours. Une vraie journée de repos, ça fait longtemps que je n'en ai pas eu.

J'arrivais en bas de mon immeuble et montais les quatre étages menant à mon appartement. Je sortis mes clés et essayais de déverrouiller ma porte, c'est bizarre, elle était ouverte, il me semblait pourtant que j'avais bien fermé ce matin. J'ouvris la porte, laissant entrer la lumière du couloir dans mon salon. Je me stoppais net, mon cœur s'accéléra, mes mains se mirent à trembler. De la sueur commença à perler sur mon front.