Chapitre 10

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Damon 

Il était plus d'1 heure du matin quand j'arrivais au club. Plusieurs mecs m'accostèrent, ils voulaient passer un peu de bon temps en ma compagnie. Je les envoyais bouler un par un et rejoignit dans ma chambre, je croisais Ericka dans les couloirs. Elle me sourit.

- Bonsoir Damon, ça va ? Tu as l'air bien détendu, tu as recroisé ton scientifique ?

Je vais vraiment finir par penser que cette femme est télépathe.

- Aller raconte-moi ! Et je veux les détails !

Je soupire et l'invite à entrer dans ma chambre, je nous servis un verre et lui racontais les événements de la soirée.

- Il y a des mecs qui ne comprendront jamais. Soupira-t-elle en parlant du type que j'avais foutu à la porte du bar. Alors, tu comptes le revoir ?

- Non, je dois le laisser en dehors de tout ça. Il n'est pas de notre monde, et son père est flic, ça foutrait le bordel.

- Balivernes.

Je regardais Ericka, interloqué.

- Tu es en train de développer des sentiments pour ce jeune homme et ça te fais peur, alors tu te cherches des excuses pour ne pas le revoir et admettre tes sentiments. Tu joues aux lâches.

Sa réflexion me fit rire. Il n'y a vraiment qu'elle pour oser me parler sur ce ton.

- Pas du tout, je n'ai pas de sentiment envers ce gars. Il est pas mal certes, mais ça s'arrête là. Il ne m'intéresse pas.

- Tu te mens à toi-même. Enfin bon, tu finiras par t'en rendre compte tout seul, j'espère juste pour toi que ne sera pas trop tard.

Sur ces mots, elle quitta la pièce. Me laissant seul avec moi-même. Des sentiments, il ne manquerait plus que ça, comme si j'en avais besoin. Ma vie de célibataire me convenait parfaitement, je peux baiser quand bon me semble, avec qui je veux sans lendemain. C'était parfait.

Je me couchais les paroles d'Ericka tournant malgré moi en boucle dans ma tête « J'espère juste qu'il ne sera pas trop tard ».

Quelques jours plus tard, Butcher revient au club, demandant à ce qu'on se rassemble. Nous nous sommes donc tous réunis dans le bureau de Zed. Butcher commença à nous raconter ce qu'il avait trouvé.

- Apparemment, un nouveau club essaie de s'installer dans la ville voisine les Bloods. Des Mexicains, leur boss s'appelle Alexio, ils font de la vente de drogue en tout genre. Sauf qu'il y a eu pas mal de problèmes avec leurs cames qui est de mauvaise qualité et pas mal de leurs clients sont morts. Il semble aussi qu'ils essaient de s'installer sur le marché des armes de contrefaçon. Menaçant leurs clients s'ils ne leurs restes pas fidèles. Ils en auraient exécuté quelques-uns qui se seraient rebellés pour l'exemple. Ils commencent à devenir une menace. J'en ai croisé quelques membres en ville, faisant du repérage. D'après mes infos, ils auraient très bien pu acheter les services d'un tueur à gage pour faire taire Jake qui s'intéressait un peu trop à eux.

Génial. Un petit gang s'installe et ils se décident à faire leurs lois.

Will enchaîna :

- Effectivement, nous sommes passés aujourd'hui au MMC. Nous avons pu observer pas mal de Mexicains. D'après ce qu'on a pu voir, ils dissimulent leurs trafics derrière la réparation de motos. Ils ne sont pas vraiment discrets, mais apparemment, ils ont réussi à se mettre quelques flics dans la poche ce qui leur permets de ne pas être trop emmerdés.

- On a même entendu quelques rumeurs auprès des filles du club. Quelques-unes ont été accostées par ces types, quand elles ont eu le malheur de refuser de les suivre, ça s'est mal terminé pour elles. Deux sont à l'hôpital. Continua Faith

Tracker, scotché à son portable nous donna un peu plus d'infos lui aussi :

- J'ai trouvé quelques trucs sur cet Alexio. Ce type vient bien du Mexique, son père est à la tête d'un cartel de drogue. Et les exploits de ce type se comptent par dizaines. Il aurait un penchant pour la torture et le meurtre. On dirait que son paternel l'a envoyé loin de son business, il commençait visiblement à devenir incontrôlable et un peu trop gênant.

Ces enflures essaient clairement de s'imposer par la force.

Je pris la parole :

- Ils veulent nous provoquer ? Très bien, j'espère pour eux qu'ils sont prêts, les représailles vont être sanglantes.

- Butcher, sais-tu dans quel quartier ils traînent ? Intervint Zed. On va leur faire une petite surprise. S'ils croient qu'ils peuvent s'installer sur notre territoire, tuer nos frères et s'en sortir, ils se trompent et on va leur montrer.

Mes frères acquiescèrent, l'heure de la vengeance avait sonné. Nous étions tous remonté contre ces types et ils allaient le sentir passer.

- D'après ce que j'ai vu, il y en a une dizaine qui traîne près de l'usine désaffectée.

Cette information me titilla, cette usine se trouvait à côté du quartier où vivait Hayden. Je n'avais pas la moindre envie qu'il se retrouve mêlé à cette histoire. Mon agacement n'échappa pas à Zed, mais il ne dit rien.

- Nous allons leur rendre une petite visite ce soir. Continuais-je. On va leur mettre un coup de pression. Pas de quartier, on élimine tout ceux qu'on croise. Ils vont comprendre qu'ils ne sont pas les bienvenus ici.

- Bien, on part tous les six ce soir. Butcher, sort l'artillerie.

Butcher hocha la tête et lui et les autres quittèrent la pièce. Zed s'adressa à moi.

- Quelque chose te dérange ?

- Non, rien.

- Ne me mens pas, fils. Je te connais par cœur.

Zed m'avait recueilli quand j'avais 10 ans. Il s'est occupé de moi pendant toutes ces années, il me considérait comme son fils et pour moi, il était le père que je n'ai jamais eu. Je savais qu'il n'hésiterait pas à me mettre une raclée si je lui mentais.

- Ce n'est rien. C'est juste que le gars de la scientifique qui nous a donné la clé habite dans le quartier voisin.

- Et tu ne veux pas qu'il soit plus impliqué, je me trompe ?

- Non.

- Eh bien, je crois que je ne t'avais jamais vu t'inquiéter pour quelqu'un d'autre que tes frères d'armes. Ne t'en fais pas, on fera en sorte qu'il ne lui arrive rien. Mais méfies toi, il fait partie de la police ce qui fait de lui un ennemi du club. Je ne lui fais pas confiance, et tu ne devrais pas toi non plus.

Cette remarque m'atteignit plus que ce que je daignais le montrer. Même si Zed avait parfaitement raison de se méfier d'un membre de la police, je ne pouvais me résoudre à le considérer comme un ennemi. Je sortis du bureau de Zed sur cette pensée. 

Devil's Sins - Tome I : WrathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant