Texte n°614

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PROLOGUE — Rex


Le monde est dévasté par la curiosité maladive des uns, par la jalousie excessive des autres, par la barbarie, la folie et la misère. C'est dans ce monde-là que je vis.

Dans le vôtre.

Êtes-vous prêts à garder les yeux grands ouverts ? Êtes-vous seulement prêts à affronter ma réalité ?

Notre réalité ?

Peu importe qui je suis, peu importe où je vis. Je suis la lumière là où siège l'obscurité. Je suis cette petite voix qui vous insuffle des conseils. Je suis là un peu partout en vous. Je suis cette voix qui réclame justice quand des personnes qui nous sont chères meurent. Je suis cette voix qui réclame liberté quand notre pays érige des barrières tout autour de nous. Je suis cette voix qui réclame la paix dans notre monde et la fin de la violence.

Je suis l'enfant qui n'a pas grandi dans votre cœur, celui qui veut croire encore aux mythes et aux légendes, celui qui ne connaît pas forcément l'hypocrisie et les moqueries.

Mais je suis aussi l'adolescent qui, à cause de ses différences, a été confronté à toutes les peines du monde, celui qui n'a presque pas connu ses parents, celui qui n'a pas eu d'autres choix que de grandir un peu plus vite que d'autres.

Je suis Rex Wirel. Bienvenue dans notre monde !



CHAPITRE 1 — Segger


Avril 2010...

Au milieu des forêts de sapins et de conifères, se tenait une grande bâtisse qui s'étendait sur un large espace. Entouré d'une haute façade grise, ce bâtiment pouvait facilement s'apparenter à une prison, tant l'entrée était inaccessible. Ses deux accès l'en attestaient.

Au nord, un grand portail, noir comme la porte de l'Enfer, régulait les entrées des personnels. À l'opposé, une barrière haute de trois mètres assurait les arrivées et les départs des camions de marchandises. De chaque côté, deux hautes tours, semblables à des miradors, se dressaient juste à proximité des entrées. Là-haut, des hommes contrôlaient d'une poigne de fer les allées et venues des véhicules qui s'aventuraient dans le domaine.

Sans possession d'un badge qui prouvait son adhésion au centre, aucun individu ne pouvait accéder au site. Y entrer sans cette carte magnétique se révélait ainsi être un défi que personne n'avait encore tenté de réaliser. Mais en sortir était encore plus compliqué qu'on aurait pu l'imaginer...

Ce bâtiment était mon centre, un lieu dans lequel je me battais corps et âme pour résoudre des mystères scientifiques depuis des années. J'aimais comprendre, trouver des réponses aux questions qui n'en avaient pas. J'aimais étudier un peu de tout. L'astrologie, la biologie, mais surtout tout ce qui touchait de près ou de loin aux phénomènes paranormaux.

Enfant, je rêvais d'explorer l'inaccessible, d'aller au-delà de ce que nous étions capables de voir. L'espace en faisait partie, mais aussi tout ce qu'on ne voyait pas d'ici, sur notre petite planète perdue dans l'immensité de la galaxie. Je rêvais aussi de trouver des réponses. Sur cette personne qui, durant mon enfance, avait eu la chance d'obtenir des capacités magiques que je ne sus jamais expliquer. Et c'était sans difficulté que je pouvais dire qu'elle était celle qui m'avait lancé dans ce projet d'étude.

Il y avait deux années, la NASA avait découvert qu'un astéroïde, du nom de 2008-KV2, s'approchait dangereusement de la Terre. Le risque se répétait apparemment tous les quatre ans et avait lieu depuis des siècles. Mais il fallut attendre cette année-là pour s'en rendre compte.

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