L'histoire du handicap

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De l'Antiquité à nos jours, la vision et la prise en charge du handicap ont beaucoup évoluées d'un point de vue social et politique.
À cette époque, les personnes handicapées, et particulièrement les enfants, étaient totalement exclus de la société. Considérés comme impurs ou victimes d'une malédiction divine, certains étaient tués dès la naissance, ou utilisés par des mendiants qui accentuaient le handicap pour mieux attirer la compassion. Une catégorie de personne le plus souvent ignorées, ou suscitant la fascination d'autrui de par sa relation soi-disant privilégiée avec le divin.
C'est au début du Moyen-âge que les « Hôtels-dieu » et autres hospices sont mis en place pour accueillir les infirmes, les pauvres et les miséreux de la société. Le handicap et la situation de cette catégorie de la population suscite la peur, c'est pourquoi la société répond au besoin de s'occuper de la différence par l'enfermement.
En parallèle, la Cour des Miracles était le fief parisien des mendiants, infirmes et voleurs de multiples origines. Un lieu insalubre mais qui, à la nuit tombée, faisait disparaître par miracle les soucis de chacun
Louis XIV est un des pionniers de cette démarche en ordonnant la création l'Hôpital de la Salpêtrière pour le renfermement des mendiants, et de l'Institution des Invalides pour l'accueil des soldats invalides ou âgés. A la mort de Louis XIV, ce système d'enfermement et d'exclusion des infirmes s'affaiblit au profit de la médecine et de nouveaux courants de pensées.
Le XVIIIème siècle, ou le siècle des Lumières, prône la raison, la science et le respect de l'humanité. Plusieurs auteurs et personnalités de l'époque seront précurseurs de ces nouvelles idées sur le handicap. Parmi eux l'on peut citer :
- Diderot (1713-1784), un des plus grands philosophes de ce siècle qui publia des essais cherchant à démontrer l'égalité des esprits pourvu qu'on leur consacre suffisamment d'instruction et d'éducation
- L'Abbé de l'Epée (1712-1789), qui fonda une école pour les sourds-muets et inventa des signes méthodiques pour leur permettre de communiquer.
- Valentin Haüy (1745-1822), fonda de son côté l'institution des jeunes aveugles et inventa des caractères en relief pour leur ouvrir l'accès à la lecture.
- Philippe Pinel (1745-1826), inventa la psychiatrie et des traitements doux pour remédier aux violences dont les personnes déséquilibrées étaient victimes.
Si la dimension sociale et politique du handicap a beaucoup peiné à évoluer au niveau national, il en demeure tout autre chose à l'échelle mondiale.
Quelques exemples de dates et de mesures prises à l'international :
- 1975 : 9 décembre - Déclaration des droits des personnes handicapées adoptée par l'Organisation des Nations Unies (ONU).
- 1989 : 9 décembre - La Charte sociale européenne du Conseil de l'Europe engage les Etats membres à prendre les mesures nécessaires en vue de garantir aux personnes handicapées l'exercice du droit à l'autonomie, à l'intégration sociale et à la participation à la vie de la communauté (art. 15).
- 2006 : Adoption de la nouvelle Convention sur les droits des personnes handicapées par l'ONU. En 2011, 147 pays signataires et 99 ratifications obtenues.
Une dimension internationale qui permet une unification des lois et un développement des mesures pour le handicap.

L’intégration des personnes handicapées en Haïti

Depuis bien des années, l’intégration sociale des personnes handicapées constitue un défi majeur à travers le monde. Malgré les différentes lois, l’exclusion sociale règne encore. Une exclusion sociale qui se manifeste au niveau éducatif, professionnel, social et psychologique.
La loi du 11 février 2005, en France, relative à la reconnaissance du handicap, précise que : « Le handicap est toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société en raison d’une altération substantielle, ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicapé ou d’un trouble de santé invalidant. » Selon l’OMS, il existe plusieurs types de handicaps. Des handicaps physiques qui présentent des déficiences motrices, des déficiences sensorielles et des maladies invalidantes. Il y a aussi des handicaps mentaux et des handicaps psychiques.
La société ne fait pas toujours bon accueil aux personnes handicapées. Les personnes handicapées sont souvent marginalisées, exploitées et leurs droits ne sont pas respectés.
Comme stipule la loi universelle de la personne : « Tous les hommes naissent libres et égaux ». Mais, dans la réalité il existe un déséquilibre social qui se présente sous plusieurs formes. Force est de constater que la présence des personnes en situation de handicap est négligée et non tolérée par certains. Leurs droits à la vie, à la santé, à l’éducation et leur liberté d’expression ne sont pas toujours respectés. Peu d’entre elles sont scolarisées et admises dans des écoles spécialisées. Au sein des institutions, elles sont humiliées parfois. Par ailleurs, en vertu du projet de loi du 18 janvier 2005 (en France) pour l’égalité des droits et des chances les entreprises de plus de 20 salariés sont tenues d’embaucher au moins 6 % de travailleurs handicapés, mais un sondage indique que la moyenne nationale se situe autour de 2, 9 %, donc presque rien.
Par exemple en Haïti, selon les rapports de l’Unicef en 2012, le gouvernement a déclaré qu’il y a environ un million de personnes vivant avec un handicap. Au moins 200 000 enfants vivaient avec un handicap mental ou physique. Cette situation s’est aggravée avec le puissant séisme du 12 janvier 2010. Ce qui réduit davantage le degré d’insertion des handicapés qui n’ont pas accès à des activités socioculturelles pour leur plein épanouissement.
Mener une politique d’intégration sociale des personnes handicapées, c’est emprunter la voie d’un développement durable qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Malgré les efforts déployés par le secrétaire d’Etat à l’intégration des personnes handicapées (Gérald Oriol Jr), en Haïti leur situation laisse encore à désirer. La quasi-totalité des institutions ne sont pas muni d’une rampe, le transport en commun n’est pas accessible aux paraplégiques. Ils n’ont pas le soutient et l’assistance psychologique nécessaire Selon la loi sur l’Intégration des personnes handicapées (LIPH), d’après la législation genevoise (l’article 4), l’Etat encourage et soutient des actions ayant pour but de réduire, voire de supprimer les obstacles limitant l’intégration ou excluant les personnes handicapées. Pour ce faire, il faut considérer, certains aspects importants.

« À plus forte raison !
Face à un handicapé, vous devenez tous des fleurs sans floraison
Ma croix, je ne la porte pas avec passion
Je veux juste passer ma route sans retenir vos attentions

Vous nous dites toujours de garder espoir
Alors arrêter de nous fixer tel un animal de foire
D’habitude, je laisse les mots se donner à cœur joie
La joie n’est pas dans le cœur alors les mots deviennent froids »

Maintenir l’intégrité environnementale
L’environnement, un système où la vie dépend de l’un et de l’autre, doit être sain et perçu comme une organisation qui combine tous ses éléments physico-chimiques que sont les êtres vivants. Pour maintenir cette organisation, l’entraide serait de mise. Nous devons alors nous reconnaître comme un tout englobant, et ensemble contribuer à sauver cette démarche.
CBM, organisation chrétienne internationale de développement, plaide pour la participation totale et efficace, des opportunités égales et l’inclusion des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société. Selon les estimations de l’ONU, entre six et dix pour cent de la population vivent avec des handicaps – aujourd’hui, à peu près 650 millions de personnes dans le monde. En outre, dans les pays à faible revenu, tel que Haïti, les personnes handicapées sont plus susceptibles d’être pauvres que dans le reste du monde. Les recherches ont montré une forte corrélation entre un taux d’analphabétisme élevé, un état nutritionnel pauvre, un taux de chômage élevé, une faible couverture de l’inoculation et de l’immunisation, un faible taux de mobilité occupationnelle et un taux élevé de handicaps. L’exclusion des personnes handicapées des activités communautaires, de la jouissance des infrastructures, des services et du contact social aboutit à des opportunités sociales, éducationnelles et économiques limitées, ce qui augmente le risque pour les personnes handicapées d’être vulnérables et de devenir pauvres ou de tomber dans une pauvreté plus accentuée.
Toujours selon CBM, Assurer l’accès à l’environnement bâti est un élément crucial dans la réduction de la vulnérabilité et de l’isolation des personnes handicapées : l’accessibilité architecturale facilite – parmi d’autres domaines de l’accessibilité – les chances de trouver un emploi, de bénéficier de l’éducation et de l’accès aux services publics, de participer aux activités sociales et récréatives et donc, de jouer un rôle actif dans la société tant économiquement que socialement.
L’importance de l’intégration du handicap dans le calendrier politique est de plus en plus reconnue dans le monde entier. La nécessité de promouvoir l’accessibilité comme approche efficace pour inverser l’exclusion et améliorer, de façon durable, l’égalité des droits et des opportunités a été adopté dans le monde à travers la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées (UNCRPD) approuvée par l’Assemblée Générale en décembre 2006 et entrée en vigueur en mai 2008. Elle établit le cadre juridique pour changer les politiques et la véritable mise en œuvre pour atteindre l’accessibilité pour tous.
L’Article 9 de la UNCRPD sur « l’Accessibilité » stipule que les personnes ayant des handicaps doivent avoir la possibilité de vivre de façon indépendante et de participer pleinement à tous les aspects de la vie. Ceci implique pour les Parties Etats « [….] de prendre des mesures appropriées pour assurer aux personnes handicapées, sur la base de l’égalité avec les autres, l’accès à l’environnement physique, aux transports, à l’information et de la communication, y compris aux systèmes et technologies de l’information et de communication, et aux autres équipements et services ouverts ou fournis au public, tant dans les zones urbaines que rurales [….] »
L’accès n’est pas un état ni un acte mais se réfère à la liberté du choix d’entrer, d’approcher, de communiquer ou de faire usage d’une situation ou d’un environnement. L’accès restreint à un environnement bâti est constamment identifié par les personnes handicapées comme une barrière majeure, non seulement aux opportunités sociales mais également aux opportunités pédagogiques et économiques. En particulier en Haïti, une situation d’accessibilité restreinte contribue au phénomène du cycle du handicap et de la pauvreté.
L’accès par définition, est un terme très vaste qui peut se référer à beaucoup de domaines tels que l’éducation, le transport, l’emploi, les bâtiments et les espaces publics, etc. La plupart de ces domaines sont interdépendants (par ex. l’accès au bâtiment scolaire étant l’une des conditions de l’accès à l’éducation) et en tant que tels, à la limite, justifient l’inclusion.

« Vous dites que l’habit ne fait pas le moine
Un seul regard sur ma chaise roulante de tout elle témoigne
Ma chance n’a pris aucun risque
Face à lui mon regard reste critique

Je n’ai pas la voix
J’étais devenu sans voie
Ici chacun à son inquiétude de droit
Pour nous c’est pire, déjà on est pointé du doigt »

Formulation des politiques et des législations
La plupart des pays ont déjà formulé leurs objectifs et leurs normes sur l’intégration des personnes handicapées dans un cadre politique. Les politiques sont des déclarations sur les objectifs, les buts et les stratégies pour les atteindre. Elles peuvent être conçues comme des documents de politique, des livres blancs ou comme partie d’une législation formelle. La législation, cependant, va plus loin que les politiques en spécifiant, en détail, ce que les intéressés peuvent ou ne peuvent pas faire pour atteindre les buts d’une politique qui implique une variété d’instruments légaux.
En effet Créé le 17 mai 2007 par arrêté présidentiel, le bureau du secrétaire d’État à l’intégration des personnes handicapées (BSEIPH) a adopté, le 13 mars 2012, la loi portant sur l’intégration des personnes handicapées, loi ayant pour objet de promouvoir les principes et valeurs concourant à l’intégration pleine et entière des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société haïtienne. De ce fait, la parution de cette loi il y a trois ans, a-t-elle contribué à briser certains obstacles que rencontrent les personnes handicapées en Haïti ?
Près d’un million de personnes vivent avec un handicap selon la Politique nationale du Handicap. Parmi elles, au moins 200 000 enfants vivaient avec un handicap mental ou physique avant le séisme de 2010. « C’est une bataille très difficile, même les employés de l’État ne sont pas au courant de cette loi. Aujourd’hui encore, les firmes construisent des maisons et des trottoirs sans penser aux handicapés » affirme Ricardo, jeune volontaire à ENPAK, une organisation œuvrant dans le domaine des droits humains, qui a mené une enquête pour le BSEIPH l’année dernière afin de vérifier si la loi est appliquée dans les institutions publiques et privées.
Selon le Secrétaire d’État à l’intégration des personnes handicapées M. Gérald Oriol Jr, la loi portant sur l’intégration des personnes handicapées, a été publiée dans le but d’amener la société à épouser la vision du BSEIPH qui est d’arriver un jour à une société haïtienne inclusive c'est-à-dire une société qui prend en compte les besoins de ses filles et de ses fils sans distinction aucune. Avec 85 articles répartis en XIV chapitres, la loi est disponible sous forme de livret, en version audio pour les non-voyants et en version adaptée aux enfants. Malgré, cet arsenal législatif récent et adapté, les personnes handicapées doivent toujours malheureusement faire face à de nombreuses discriminations (Caroline ZÉPHIR).

Accessibilité architecturale dans des situations post catastrophe
Les personnes handicapées représentent l’un des groupes les plus vulnérables et les plus négligés dans les situations post catastrophe car leurs besoins particuliers ne sont pas souvent pris en charge dans la réponse et les efforts de réhabilitation. Il est difficile de glaner des éléments d’espoir après de tels événements tragiques, mais les organisations et les autorités impliquées dans la planification et la mise en œuvre des activités de réhabilitation doivent accorder une importance capitale à l’usage des opportunités sans précédent dans leur réaction pour impliquer les personnes handicapées et leurs besoins afin d’assurer une approche de développement durable inclusif.
Un aspect crucial de l’intégration des questions de handicap aux efforts de réhabilitation après les catastrophes est de reconstruire les infrastructures détruites. L’emploi de la conception de bâtiment accessibles et inclusifs dans les efforts de reconstruction permettra, à l’avenir, aux personnes handicapées un accès égal aux équipements, augmentant, pour les enfants et adultes handicapés, les opportunités de participer à tous les aspects sociaux, politiques et économiques de la vie communautaire. En outre, l’incorporation des caractéristiques d’accessibilité dès le début n’implique que des coûts minimaux (approximativement 1%-2% du coût total de construction) comparés à la réadaptation des bâtiments déjà existants, ce qui est beaucoup plus coûteux et prend du temps.
Pour assurer l’accessibilité des infrastructures dans le contexte des activités de réhabilitation et de reconstruction, il est crucial d’incorporer la question de l’accessibilité durant l’étape de planification. Pour y arriver, il est essentiel de rechercher et d’assurer l’active participation des personnes handicapées et des Organisations locales des Personnes Handicapées (OPH) depuis le début des activités de reconstruction, c’est-à-dire depuis l’étape de la planification jusqu’à la phase de la mise en œuvre et du contrôle.
Outre les 250 000 décès comptabilisés, le séisme du 12 janvier 2010 a laissé de très nombreuses personnes blessées ou amputées. Le nombre de personnes souffrant d’un handicap est passé de 800 000 avant le séisme à 1 200 000 après. La prise en charge sur le long terme de ces personnes handicapées reste problématique. Aujourd’hui, et malgré les campagnes de sensibilisation, le handicap reste encore un sujet tabou en Haïti.

« Parmi vous qui croyez nous ne méritons pas d’exister
Alors venez-donc miser
Tout ce que je raconte me vient de ma pensée
Alors que dans vos têtes n’y a carrément rien à puiser

Un problème psychologique
Se résout à l’aide d’un questionnaire analytique
Cependant un écart physique
Ne mérite que vos regards pathétiques »

La situation des enfants handicapés en Haïti
L’accès à une éducation de base de qualité, déjà souvent problématique pour les familles d’enfants valides, pose d’énormes difficultés aux enfants handicapés. En effet, Haïti n’a pas encore réussi à lancer une véritable politique d’accompagnement et de prise en charge de ces enfants qui souffrent en plus d’une forte stigmatisation de la société. Les quelques instituts qui existent sont souvent trop coûteux et/ou trop éloignés pour les familles et les écoles non spécialisées refusent souvent d’inscrire des enfants en situation de handicap dans leur établissement. Ainsi, le taux de scolarisation des enfants handicapés, avant le séisme, était de seulement 4%. En Haïti, on compte seulement 23 écoles spécialisées et centres de réadaptation pour personnes handicapées, dont 3 établissements publiques. Le nombre d’enseignants ayant reçu une formation en éducation spécialisée, est de 298 sur les 46 919 enseignants des deux premiers cycles du fondamental.
Selon une enquête conduite en 1997-1998 par le Ministère de l’Education Nationale via la CASAS (Commission de l’Adaptation Scolaire et d’Appui Social), sur une population de cent vingt mille (120,000) enfants et jeunes handicapés en âge de scolarisation, seulement deux mille dix-neuf (2,019) soit 1.7% d’entre eux, fréquentaient l’école haïtienne. Sur le plan éducatif, Haïti ne diffère pas grandement des autres pays en développement. En effet, d’après l’UNESCO, dans ces pays, 90% des enfants handicapés ne sont pas scolarisés. Dans les rangs des adultes handicapés, le niveau d’alphabétisme mondial ne dépasse pas 3% selon une étude du PNUD datée de 1998. Il est encore plus faible parmi les femmes handicapées, soit un pourcentage de 1%.
Pratiquer l’exclusion sur le plan éducatif, c’est vouloir à tout prix maintenir le statu quo, c’est s’opposer résolument au progrès. Car c’est par la formation que l’on parviendra à déghettoïser, « désingulariser » la question du handicap (Charles Gardou cité par Michel A Péan).

« Vos regards me rendent complexer
Votre façon de voir les choses me fait pitié
Dans mon viseur les problèmes sont tous verrouillés
Un jour, je les aurais tous fusillés

Je n’ai pas semé la douleur
Pourtant, j’ai récolté des pleurs
Une balle perdue m’a cueilli
Aux yeux des autres, pour moi tout était fini »

Savoir regarder au-delà des apparences
Pourquoi le regard qui change face à un mec en fauteuil roulant. Ce regard qui nous diminue, qui fait croire que nous sommes : inhumain, pas normal, différent, voire incomplète. Quelqu’un a dit que tout était dans le regard des autres. Pour ainsi dire, je crois que le problème est plutôt lié à cette appellation (dont tout serait une question de vocabulaire et d’appréhension du mot « handicapé »)
Tout d’abord, j’ai un très gros problème avec cette appellation, quand ils le disent dans leur tête ça sonne incapable ou « kokobe » comme ils aiment le dire en bon créole. Mais d’où est-ce qu’ils tiennent que « handicapé » était synonyme de « kokobé » ou peut-être sa traduction littérale.
« En Haïti, il est de coutume d’entendre dire : “Kote ou konn wè moun andicape ap travay?” (Où avez-vous déjà vu des personnes handicapées capables de travailler ?). Ceci découle de la mentalité ou mieux encore, de l’idéologie dominante dans le pays selon laquelle les personnes handicapées sont des “kokobe’, c’est-à-dire, des invalides, des “absolument incapables”, à qui il ne faut faire que de l’aumône, par pitié ou par charité chrétienne. Déplore Michel A péan.
Une personne handicapée est un citoyen et un collègue à part entière. Personne ne conteste cet état de fait. Et pourtant, par méconnaissance, désarroi, inquiétude, peur, nous ne réagissons pas toujours de manière naturelle et appropriée face à une personne en situation de handicap.
Les personnes handicapées possèdent des compétences intellectuelles, relationnelles et professionnelles au même titre que tout autre personne.
Une personne ne se réduit pas à son handicap, quel qu’il soit. C’est la raison pour laquelle parler d’un (ou d’une) handicapé(e) n’est pas judicieux. Dans beaucoup de pays, certaines superstitions, peurs et mauvaises conceptions sur le handicap prévalent et aboutissent à des attitudes négatives vis-à-vis des personnes handicapées ou amènent à éviter le contact avec les personnes handicapées et parfois avec leurs familles. Par conséquent, le premier pas vers une plus grande inclusion sociale des personnes handicapées est le changement de telles attitudes et perceptions au sein de la société. Le niveau de responsabilité et de contrôle social peut efficacement augmenter à travers la prise de conscience publique.
Parler d’une personne “en situation de handicap” serait encore plus juste, car cette expression montre bien qu’il s’agit d’une situation qui peut être temporaire ou évolutive, que chacun d’entre nous peut connaître… et qui est vécue différemment selon les personnes.
Il y a presque autant de personnes handicapées que de handicaps. Il est difficile, surtout pour un non-spécialiste, de juger sur la seule apparence de la personne :
• Un handicap peut être visible, mais être bien “compensé” par la personne.
• Un handicap peut être invisible, mais bien réel (surdité, malvoyance, épilepsie, incontinence, fatigabilité suite à une maladie évolutive invalidante...).
• Un handicap peut en cacher un autre : ce que l’on voit n’est pas forcément ce qui est le plus gênant pour la personne handicapée.
• Il n’existe aucun lien entre, d’une part, l’aspect de la personne, les capacités physiques ou les possibilités d’élocution et, d’autre part, les facultés intellectuelles.
• Un environnement bien conçu contribue à limiter les conséquences du handicap. Voire… peut permettre une autonomie complète. Mais un handicap se mesure aussi en fonction des tâches à réaliser et de la fonction de la personne. Un violoniste qui perd l’usage de son petit doigt est bien plus gravement handicapé que s’il était bibliothécaire…

« Je sais, car trop souvent mal dans ma peau
Ce que c’est d’avoir comme seul médicament l’eau
Le mal être de l’autre ne peut-être prêter à équivoque
On a tous nos soucis ce point-là, je l’évoque

Ce regard qui me dit « tiens, tu es différent »
Je n’en crois pas un seul mot, c’est vous qui êtes ignorants
Je ne me laisserai pas entrainer dans vos rangs
Comme un soldat jamais je ne me rends »

Adopter une bonne attitude : quelques conseils de base
• Adressez-vous directement à la personne handicapée, même si elle est accompagnée. Soyez aussi naturel et spontané que possible, sans manifester de pitié ni de commisération.
• Veillez à ne pas adopter un comportement paternaliste ou un ton infantilisant. Gardez un comportement ordinaire, adressez-vous à la personne handicapée comme vous vous adressez aux autres, sans pour autant faire comme si son handicap n’existait pas.
• N’hésitez pas à proposer votre aide, sans l’imposer. Si la personne handicapée le souhaite, elle saura l’utiliser au moment opportun. La personne handicapée connaît le mieux ses propres besoins et ses limites personnelles.
• Soyez disponible et à l’écoute de sa demande. N’hésitez pas à lui faire reformuler sa question, si vous ne la comprenez pas. C’est souvent préférable que de faire semblant d’avoir compris.
• Concentrez-vous surtout ce que la personne handicapée est capable de faire, plutôt que sur ce qu’elle ne sait pas ou plus faire.
Vous avez du mal à choisir la bonne attitude face à une personne handicapée ? Dites-vous que vous n’êtes pas seul dans ce cas. La plupart des gens sont ainsi. Retenez ce principe très simple : soyez vous-même, restez naturel. Le trouble et la gêne sont souvent causés par une appréhension liée à l’inconnu et aux tabous.
Une personne en situation de handicap moteur – paraplégie, tétraplégie, hémiplégie, etc. –   c’est une personne atteinte d’un trouble de la motricité. Ces troubles peuvent entraîner une réduction partielle ou totale de la mobilité, de la préhension et parfois des difficultés de communication.
Une personne qui a des difficultés d’élocution n’en est pas nécessairement pour autant déficiente intellectuellement. Certaines infirmités motrices d’origine cérébrale ont pour résultat des difficultés à s’exprimer et à contrôler les gestes, sans que les capacités intellectuelles soient altérées.
Les personnes en fauteuil roulant maîtrisent leurs déplacements dans la mesure où elles ne rencontrent pas d’obstacles (aucune marche, présence d’ascenseur, circulation facile, largeur des portes...). N’ayez pas peur qu’elles vous bousculent ; elles sont souvent des virtuoses de la conduite.

Les bonnes attitudes à adopter
• Adressez-vous directement et naturellement à la personne en fauteuil roulant pour lui demander si elle a besoin d’aide et la manière de lui apporter. Respectez ses directives. Une personne handicapée n’est pas forcément demandeuse d’aide.
• Pour de longues conversations, asseyez-vous pour être à la même hauteur que la personne en fauteuil roulant.
• Évitez de vous appuyer sur le fauteuil roulant ou de le toucher inutilement. La chaise fait partie de l’espace intime de la personne.
• Facilitez l’accès aux différents espaces en dégageant les couloirs.
• Quand une personne en fauteuil roulant quitte son fauteuil pour aller aux toilettes, s’asseoir sur une chaise de bureau ou autre, ne placez pas le fauteuil roulant hors de sa portée.
• Adaptez votre comportement au type d’appareillage dont est munie la personne handicapée.
• Évitez de pousser le fauteuil si la personne peut se déplacer par elle-même, mais tenez-lui les portes ouvertes, aidez-la dans les pentes (en poussant en montée ou en retenant le fauteuil en descente).
• Aidez la personne, mais ne décidez pas pour elle.
• Anticipez le parcours à franchir et décelez les obstacles de proximité pour les supprimer.
• N’allez pas trop vite. La personne a besoin d’affirmer son autonomie, ce qui peut lui prendre plus de temps. Soyez particulièrement vigilant, lors de passage de “portes à tourniquets”, dans les sas d’entrée ou contrôles d’accès, qui peuvent être dangereux pour les personnes à mobilité réduite.
• Attention aux pentes, si elles sont supérieures à 5% ou si elles sont humides, elles peuvent être source de glissades, y compris pour l’accompagnateur.
• Pour franchir des marches, ne soulevez pas le fauteuil par les accoudoirs ou les repose-pieds. Ils sont amovibles et risquent de vous rester dans les mains. Prenez plutôt le fauteuil par le châssis. Suivez les conseils de la personne handicapée, elle connaît son matériel.
• N’abordez jamais une dénivellation de travers, car le fauteuil roulant incliné latéralement peut être source de déséquilibre pour son occupant et donc pour son accompagnateur. Toujours aborder l’obstacle de front.
• Franchissez les obstacles de front en surélevant les petites roues de devant. La pédale de basculement se trouve à l’arrière du fauteuil.
• Soyez vigilant à tout ce qui peut se prendre dans les rayons de la grande roue : écharpe, main invalide... (Médiathèque | Philippe Eranian).

« On peut avoir deux yeux et ne pas voir
Mes larmes coulent même à travers le miroir
Si les sourds ne peuvent pas entendre
Pire qu’eux est celui à son oreille qu’aucun mot ne suspendre

On peut avoir une bouche et ne pas pouvoir parler
Un seul petit geste peut valoir mille mots bien détaillés
On peut avoir deux pieds qui ne servent à rien
Que dire de ceux qui courent après un mal pour leurrer le bien »

« Dans un témoignage publié récemment sur Références.be, un salarié handicapé regrettait de devoir faire 80% de l’effort à fournir pour mettre l’autre à l’aise face à son handicap. Alors que deux personnes valides peuvent se contenter de faire chacune la moitié du chemin…out »
Aujourd’hui, (selon Jean-René Loubat) l’insertion de la personne handicapée paraît systématiquement subordonnée à l’acquisition d’une autonomie. Mais n’oublierait-on pas trop souvent que celle-ci ne dépend pas uniquement des compétences de l’acteur mais également de l’aménagement de son environnement ? Autrement dit, ne faudrait-il pas que la société s’adapte beaucoup plus qu’elle ne le fait plutôt que d’exiger des personnes en situation de handicap qu’ils s’adaptent par force à elle ? Alors, pour créer les conditions d’une authentique participation sociale des handicapés, il s’agirait d’instaurer leur véritable accessibilité spatiale et physique, professionnelle, culturelle et sociale à la communauté.
Or, le problème majeur qui se pose aujourd’hui à des personnes en situation de handicap porte sur l’aspect relationnel. Les institutions ont insisté sur un mode de vie collectif largement imposé et sur des actes éducatifs et « rééducatifs » très fonctionnels. Aujourd’hui, le point faible de la vie institutionnelle, c’est qu’elle est impropre, voire incompatible avec l’intégration sociale et une vie normale ; bref, l’établissement peut représenter un surhandicap ! Vivre normalement, c’est nouer des relations et avoir accès à une certaine vie sociale. Quelle est précisément la vie sociale de personnes en situation de handicap au sein des établissements ?
En somme, la participation sociale des personnes en situation de handicap nécessite l’articulation de trois niveaux :
• Celui du choix politique de non-discrimination, choix devant s’inscrire dans les déclarations, les lois et les fonctionnements institutionnels et professionnels du pays.
• Celui d’une action positive visant à agir sur l’environnement afin de le rendre accessible ou négociable.
• Celui d’un mode d’accompagnement professionnel veillant au respect des droits des personnes, visant à assurer des prestations complémentaires indispensables, améliorant chaque fois que possible les compétences de la personne ou les interfaces entre celle-ci et son environnement.

Néanmoins, des efforts commencent à être réalisés pour l’intégration des personnes « handicapées ». Ainsi, outre la loi sur l’intégration des personnes handicapées qui a été votée. Il faut travailler aussi à faire prendre conscience aux gens que la personne vivant avec un handicap n’est pas un animal de foire et fait partie intégrante de la société dans laquelle elle évolue. Une personne ne se réduit pas à son handicap, quel qu’il soit. Le premier pas vers une plus grande inclusion sociale des personnes handicapées doit être fait par le changement intégrale de la mentalité à travers une prise de conscience collective. Cette loi met l’accent sur la satisfaction des besoins essentiels pour les personnes handicapées tels que l’éducation, les soins de santé, le logement et l’environnement physique approprié. 
Participer à un modèle de société équitable où les femmes et les hommes seront libres et égaux. Le respect, la tolérance, l’acceptation de l’autre seront pris en compte. Une société sans frontières intérieures, impliquant toutes les couches sociales jouissant indistinctement du droit à la vie, à la santé, a l’éducation et la liberté d’expression.
Les handicapés, s’ils sont encadrés et intégrés, contribueront ensemble et valablement à ce développement. Parmi les personnes handicapées qui ont marqué leurs époques et celles du futur, Hellen Keller en est un exemple. Elle n’avait que dix-neuf mois quand elle est devenue aveugle, sourde et muette. Elle a été la première personne de l’histoire étant aveugle et sourde, admise à l’université. Plus tard, elle deviendra une grande actrice et une conférencière internationale. Et, comment serait le monde de la musique sans Beethoven qui a légué à tant de générations des compositions hors du commun. Nos défauts et nos infirmités ne sont pas ridicules en eux-mêmes, mais ridicule est l'effort que nous déployons pour les dissimuler. Car certaines fois la société dans la laquelle nous vivons nous y contraint.

Ma sœur croit que c’est dû à une faiblesse de mentalité
Pour ma part c’est dû au sens du regard sans habilité
Certains pensent qu’on devrait se contenter d’être
D’autres que l’on devrait éviter de ne pas paraitre

Einstein a dit
Une coïncidence c’est ce que Dieu fait pour rester anonyme
Moi, je vous dis
Le malaise qu’inflige vos regards n’a pas de synonyme.

Conclusion

Dans le 1er article de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, publiée par l’ONU en 2006, la personne en situation de handicap est définie comme une « personne qui présente des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à sa pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. »
On constate deux niveaux dans cette définition, en interaction entre eux, permettant de définir si la personne est en situation de handicap ou non :
- un niveau concernant les facteurs personnels propres à la personne ;
- un niveau concernant les facteurs environnementaux propres au contexte où évolue la personne. La situation de handicap est définie au final comme toute difficulté qu’une personne a pour agir seul pour subvenir à ses besoins en toute son autonomie et d’accéder à la pleine participation dans son environnement dans la vie de sa communauté.
Depuis longtemps, le handicap fait une bonne partie des êtres humains des personnes à part à travers le monde. Cette catégorie de personne vivant sous la tyrannie du handicap a toujours rêvé de s’épanouir au sein de la société à laquelle elle évolue. Dans toutes les théories, on reconnait que la société n’est pas homogène, elle a plusieurs dimensions. Elle est composée de multiples différences telles que différents types de secteur, de couleurs, de classes, de races, de degré de fortune (riches ou pauvres), d’origines, de religion, de convictions politiques, de degré intellectuel, de connaissances, de personnes apparemment normales ou pleine forme et de personnes handicapées. Ce sont toutes ces divergences qui font de la société, un tout et indivisible. 
Chaque élément qui compose la société doit être indispensable à chaque autre entité de la société. Car cette acceptation nourrit la tolérance. Et partout à travers le monde, les personnes handicapées sont marginalisées, exclues presque dans les affaires d’intérêts sociaux à causes des discriminations qui sont fondées sur le handicap. En Haïti, cette situation n’est pas différente. La question de handicap fait d’un haïtien un être isolé depuis longtemps. Les personnes handicapées en Haïti sont mises à l’écart. Environ 1 million d'Haïtiens vivent avec un handicap, soit 10 % de la population. Pour bon nombre d'entre eux, vivre en Haïti est un parcours de combattant. Seuls quelques-uns arrivent à tirer leur épingle du jeu. Trouver un emploi est un défi et aller à l'école est un casse-tête. En Haïti, le handicap est un poids, un fardeau... A cela s'ajoutent les personnes déficientes victimes de discrimination et parfois même de violence.
A l'occasion de la journée mondial du handicap, focus sur ces célébrités qui ont prouvé au monde qu'on pouvait le surmonter. Certaines se sont illustrées dans le monde de la musique, d'autres dans celui du cinéma ou encore de la beauté ou de la cuisine, mais toutes ont réussi à embrasser une brillante carrière qui confirme qu'un handicap ne rend pas incapable, loin de là.
Le terme handicap désigne une déficience, qu'elle soit physique ou mentale. Il concernerait 15% de la population française, 10% de la population haïtienne, 80 millions de personnes en Europe et 650 millions dans le monde, voire un milliard de personnes selon l'OMS. Parmi elles, des stars, nationales et internationales, qui ont su surmonter ce handicap pour s'illustrer, prouvant que, comme toutes les autres personnes concernées, il est possible de réussir malgré les difficultés qu'elles ont pu rencontrer elles aussi.

Dans le milieu cinématographique
Ce n'est pas forcément leur handicap qui les a fait connaître mais il reste indissociable de leur renommée. On se souvient donc de la magnifique prestation de l'acteur belge Pascal Duquenne, atteint du syndrome de Down (aussi connu sous le nom de trisomie 21), dans le film Le Huitième Jour avec Daniel Auteuil. Prestation qui lui a valu le Prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes en 1996. Mais sa carrière ne s'arrête pas là, ses projets non plus. Très investi dans le milieu artistique, il part en tournée avec plusieurs pièces de théâtre et spectacles de danse, tout en apparaissant dans d'autres films sur grand écran.
Il a débuté sur les planches, en faisant rire les gens. Aujourd'hui, il est l'une des figures incontournables de l'humour français et a même réussi à s'imposer au cinéma depuis 15 ans. Nous parlons bien sûr de Jamel Debbouze. Sa main droite, toujours fourrée dans sa poche, est devenu sa marque de fabrique et il l'a dévoilée pour la première fois et avec beaucoup d'humour à l'occasion d'un spot publicitaire de l'association de gestion des fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), apportant un nouveau regard sur le handicap que lui-même préférait cacher.
Qu'ont en commun Jessica Alba, Cameron Diaz, Lena Dunham, Charlize Theron et Julianne Moore -à part le fait d'être des actrices ? Elles souffrent ou ont souffert de TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif). Pour l'actrice des 4 Fantastiques, il s'agissait de débrancher tous les appareils électriques de chez elle et vérifier deux fois que chaque porte était bien fermée avant d'aller se coucher. Cameron Diaz, obsédée par les microbes, a admis qu'elle n'ouvrait jamais les portes avec ses mains, mais avec son coude, qu'elle frottait les poignées de chez elle si fort pour les nettoyer que la peinture s'était effacée et qu'elle se nettoyer les mains de très nombreuses fois par jour. Chez Julianne Moore, c'était un schéma à reproduire quotidiennement, celui de partir de chez elle à une heure très précise et de marcher à une vitesse particulière afin de ne rencontrer que des feux verts sur son chemin. Charlize Theron, elle, est prise d'une angoisse irrationnelle en ce qui concerne le désordre dans ses placards, étant incapable de dormir si elle avait aperçu une chose qui n'était pas à sa place dans l'un d'entre eux.

Dans le milieu musical
Les troubles obsessionnels compulsifs, Justin Timberlake les connait aussi. Le chanteur a confié dans une interview qu'il souffrait de TOC associés à un trouble de déficit de l'attention qui provoquent des problèmes de concentration. Une situation quotidienne "compliquée" qui le pousse notamment à ne mettre dans son frigo que des aliments très spécifiques et à avoir toujours tout parfaitement aligné chez lui.
Si la surdité n'a pas empêché Beethoven de composer les mélodies les plus célèbres du monde, la cécité n'a pas non plus privé certains artistes de la gloire. Alors que, en France, Gilbert Montagné, est considéré comme l'une des références en matière de chanson française et ce, sur plusieurs générations, aux Etats-Unis et dans le monde, Stevie Wonder, pianiste et crooner, donnera vie à des morceaux qui, aujourd'hui encore, restent incontournables. Tous sont devenus aveugles de la même manière (nés prématurément, ils ont été placés en couveuse mais trop d'oxygène a causé une rétinopathie), et peuvent se vanter d'avoir plus de 40 ans de carrière ininterrompue. De leur côté, Amadou et Mariam, qui ont perdu la vue dans leur enfance, sont parvenus à rallier le Mali et la France grâce à leur musique entraînante. Couronnés de deux Victoires de la musique en 2005 et 2013, rien de semble arrêter leur succès.
Beauté et télé
Depuis plusieurs années, la France se passionne pour la cuisine. Et c'est grâce à l'une des émissions qui a lancé cette tendance qu'elle a pu découvrir le talentueux Grégory Cuilleron. Ce jeune Lyonnais né avec une agénésie (absence de formation d'un membre ou organe) de l'avant-bras gauche, il est vite repéré pour ses prouesses culinaires au point de devenir chroniqueur dans l'émission de Cyril Lignac, Chef vedette de la chaîne M6, de sortir un livre et d'ouvrir son propre restaurant. Il succède à Jamel Debbouze en devenant ambassadeur de l'AGEFIPH.
Mimie Mathy fait partie des personnalités préférées des Français et assure à TF1 des audiences record à chaque diffusion de sa série phare Joséphine, ange gardien. L'actrice et humoriste atteinte d'achondroplasie, forme de nanisme, va faire de sa petite taille un véritable atout qui lui vaudra des rôles spécifiquement créés pour elle. Cette année, elle revient à son premier amour avec un nouveau one woman show. Outre-Atlantique, c'est Peter Dinklage qui est devenu incontournable sur petit écran, notamment depuis qu'il incarne l'un des personnages les plus populaires de la série à succès Game of Thrones.
La beauté ne se limite pas à un corps parfait. Elles sont nombreuses à l'avoir prouvé, comme par exemple Aimee Mullins. Née sans péroné et amputée sous le genou à l’âge d’un an, cette belle Américaine a d'abord choisi le sport pour s'illustrer et participe aux JO d'Atlanta en 96. Plus tard, elle devient mannequin et défile notamment pour Alexander McQueen. En 2011, c'est le cercle très fermé des égéries l'Oréal. Autre ambassadrice de la beauté, Sophie Vouzelaud, seconde Miss sourde à participer à une finale de l'élection Miss France. Elle remporte les votes du public mais pas celui des jurés et devient 1ère Dauphine de Rachel Legrain-Trapani. Elle écrit un livre sur son handicap, anime un blog et fait ses premiers pas au cinéma aux côtés de Virginie Efira dans L'Amour, c'est mieux à deux.
« Comment saluer le courage des personnes handicapées pour leur rendre vraiment justice ? Comment dire pour bien dire ? Ces personnes qui, malgré les discriminations de toutes sortes, arrivent à créer l’extraordinaire. Les injustices de part et d’autre, une structuration de la société encore à l’état embryonnaire et tant d’autres barrières les ont parfois contraintes au découragement, à l’effondrement. Mais, toujours, elles ont survécu à tout cela et ont offert au monde des choses merveilleuses.
Haïti se souvient encore des noms de ces grandes personnalités dont une déficience physique ou mentale n’a jamais pu obstruer les rêves. Joe Jack, l’homme à l’accordéon magique, dont la musique nous plonge dans de beaux souvenirs. Le sublime pianiste et chef d’orchestre haïtien, Henri Pignat dit Ti Roy, né aveugle, qui est le créateur et président de l’Association pour la préparation et la promotion des artistes handicapés de la Martinique (APPAHM). L’artiste multidimensionnel (peintre, musicien), Éder Roméus, qui s’est illustré cette année au festival artistique de Miami, Art Basel. Notre fameux troubadour Jean Prosper Dauphin dit Beken qui a porté une musique tissée dans le social haïtien.
Plus loin, d’éminents professeurs ou travailleurs ont marqué leurs temps par leurs efforts et leurs travaux. Parmi eux, le docteur Michel Péan, ancien secrétaire d’État, qui continue de faire un travail important avec la Société haïtienne d’aide aux aveugles (SHAA), Gérald Oriol jr qui, avec une maitrise en sciences humaines à Harvard University, fait un passage remarquable au sein de la Secrétairerie d’État aux personnes handicapées.
La liste est bien plus longue. Ces personnes témoignent de détermination et de dépassement de soi. Elles sont des modèles non seulement pour une jeunesse qui en a grand besoin, mais aussi pour d’autres personnes à besoins spéciaux qui vivent encore d’écarts indélicats d’une société n’arrivant toujours pas encore à prendre en compte leurs besoins particuliers, notamment dans des domaines comme la protection sociale, l’emploi et l’appréciation juridique.
Donnons la parole à ces gens, écoutons-les ! Que de choses ils pourraient nous apprendre ! Combien grande pourrait être leur contribution dans la reconstruction du tissu social haïtien ! Ils peuvent nous indiquer la voie et montrer qu’il faut changer l’échelle de valeurs selon laquelle nous nous évaluons. Ils nous enseignent, parce que souvent regroupés pour agir et selon les exemples ci-dessus proposés, que nous pourrions, en tant que personnes dites normales, réaliser tant de choses si nous choisissons d’agir ensemble. Leurs messages de solidarité et d’amour trouvent également leur juste valeur dans le fil des événements de ces derniers jours en Haïti. On ne doit pas aimer pour ce que l’autre apporte. Leurs messages priorisent l’être sur l’avoir ». Ce sont là les dire de Jean Emmanuel Jacquet.

Les gens ont ce regard entre eux
Comme si l’un de nous avait au cul le feu
Sans raison apparente ni valable
Ils nous prennent tous pour des incapables

Je connais le monde sur toutes ses coutures
Malgré l’apparence, vous n’avez aucune culture
Non, je ne m’en vais nulle part !
Je m’enferme pour ne pas croiser vos regards.


Recherche et préparation : Ausky SALOMON et Auskynetha SALOMON
                            Rédaction : Ausky SALOMON

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 26, 2020 ⏰

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