Chapitre 1: Je suis la seule survivante !

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Je dois vous raconter mon témoignage assez effrayant. Je m'appelle Vanessa, j'ai vingt-six ans et je suis bloggeuse voyage. Il y a quelques semaines de cela, je suis allée au Japon. J'avais décidé de faire une partie de mon voyage avec une compagnie de bus kisoo express pour lequel je devais écrire un article afin de leur faire de la publicité. La compagnie proposait des « pass bus » pour 3 à 7 jours, avec lesquels on avait la possibilité de visiter plusieurs villes du Japon, et c'était une alternative très économique par rapport au célèbre Japan Rail Pass.

J'ai commencé cette aventure en partant de Tokyo, puis ensuite on est allés dans une ville du nom de Hamamatsu et on est arrivés à Kyoto. Le bus était toujours complet pour chaque destination, mais au moment de quitter Kyoto pour la ville suivante, il n'y avait plus grand monde. Je me suis retrouvée sans voisins.

Le bus était très spacieux, et le fait de ne pas avoir de voisins ne me dérangeait pas du tout. Je me souviens très bien, j'étais installée côté couloir vers le fond du bus, j'avais attaché ma ceinture, et je regardais une émission culinaire sur mon portable, émission qui n'avait rien avoir avec le Japon d'ailleurs. C'est alors que le bus a emprunté un tunnel. J'ai été soudainement prise de fatigue, alors j'ai pris la décision de me reposer.

J'ignore combien de temps j'ai dormi, mais lorsque je me suis réveillée, on était toujours dans le tunnel. Apparemment, de ce que je pouvais apercevoir, tous les autres passagers dormaient encore.

Pour autant, on entendait le son du moteur, mais pas seulement. Il y avait un bruit étrange. Ne sachant pas ce que c'était, je me suis penché dans l'allée, cherchant des yeux d'où cela pouvait provenir. Une chose m'a surprise : il y avait juste à côté du conducteur une personne debout qui lui chuchotait quelque chose à l'oreille. Le bruit que j'entendais n'avait rien avoir avec des chuchotements, aussi la scène m'intriguait au plus haut point. Le conducteur ne disait rien ; il conduisait, impassible. Et le bonhomme debout, je ne le reconnaissais pas. Je n'étais pas folle, et pourtant je jurerais sur ma tête qu'il ne faisait pas partie des passagers. Mais alors qui était-il ?

J'ai vu quelque chose d'autre qui m'a laissée encore plus dubitative : l'un des passagers à l'avant avait le bras ballant, et il s'en égouttait un liquide jusqu'au sol, mais il semblait y avoir quelqu'un sur lui. Un enfant peut-être. Le bruit que je n'arrivais pas à décrire et qui parvenait à mes oreilles venait de cet endroit. L'enfant a sauté dans l'allée. Enfin, ce n'était pas un enfant en réalité, mais un homme de petite taille ; il avait un outil de chantier dans une de ses mains. Une petite pioche. La lumière du tunnel n'éclairait pas bien l'intérieur du bus, mais je voyais clairement du sang sur son outil. Je ne saurais comment décrire ce sentiment qui m'a parcouru alors tout le corps, mais dire que j'avais peur est un mot bien trop faible. Mon cœur battait à tout rompre, mes mains sont devenues moites, ma respiration s'est faite de plus en plus rapide. En tout cas, c'était clair, quelque chose n'était pas normal. L'homme avec sa pioche s'est approché d'une autre personne, a grimpé sur celle-ci, et j'ai entendu à nouveau ce bruit : il poignardait ses victimes avec acharnement, du sang giclant sur une des vitres et sur le plafond du bus. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Pourquoi tout le monde restait endormi ? Pourquoi n'étions-nous toujours pas sortis de ce tunnel ? Qui étaient ces deux étrangers ? Tant de questions et aucune réponse.

Le petit homme a pris pour cible une autre victime. Ce bruit m'était devenu insupportable, mais je ne pouvais me résigner à me boucher les oreilles, j'avais besoin de savoir où il se situait par rapport à moi. Je réfléchissais à la façon dont j'allais me sortir de là, mais je n'avais aucune échappatoire. J'étais dans ce bus qui roulait à je ne sais combien de kilomètres-heure, coincée avec des tueurs sortis de je ne sais où. Je me suis calée dans mon fauteuil, attendant la mort arriver.

Je l'entendais approcher, et cette fois-ci j'avais fermé les yeux, faisant semblant de dormir, par peur d'être confrontée à son regard. J'entendais ses pas, quand il s'est arrêté à ma hauteur. J'étais tétanisée au moment où ce bruit horrible est parvenu à mes oreilles encore une fois. Il n'était finalement pas si près : il s'en prenait à une femme un peu plus loin. À peine quelques secondes s'étaient écoulées quand j'ai senti un poids. Il était sur moi, prêt à me tuer.

Le moment m'a paru long. Une lumière s'est engouffrée dans le véhicule, je me suis sentie tomber, mais ma ceinture m'a coupé le souffle. J'ai perdu connaissance. À mon réveil, j'étais dans une civière, il y avait des policiers et des urgentistes. J'ai vu, avant qu'on ne me monte dans l'ambulance, le bus renversé, comme s'il avait quitté sa trajectoire. J'ai appris plus tard par les autorités qu'il n'y avait eu aucun survivant, sauf moi. Apparemment, l'accident avait été très violent, puisque les corps étaient méconnaissables ; seul le conducteur n'était pas trop amoché, mais il y avait du sang partout. En tout cas, moi, je savais que notre accident était dû à quelque chose d'inexplicable. Après cela, j'ai commencé des recherches, voulant savoir s'il y avait eu d'autres accidents autour de ce lieu. La réponse à cette question est « oui » : si vous faites une recherche sur Google et que vous tapez « tunnel Kiyotaki », vous trouverez beaucoup d'informations, mais surtout un avertissement : ne prenez jamais ce tunnel.

Luck or DeathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant