OS Haru x Ren

Je veux juste un baiser

— Ren! Dépêche-toi!

— J'arrive, j'arrive. Qu'est-ce qu'il se passe Haru?

— Rien du tout, j'avais juste envie de te voir! Et de t'embrasser!

Il y avait décidément des fois où le blondinet savait comment s'y prendre pour énerver le petit brun. Il arborait une aura démoniaque à présent. Mais Haru ne laissa pas tomber son idée d'arracher un baiser à Ren malgré cela. Il le trouvait si mignon que quoique fasse ou dise Ren, il aurait tout de même envie de le prendre dans ses bras et de l'embrasser. Il l'observait désormais avec des yeux émerveillés, et un sourire radieux. Ce qui énervait encore plus Ren. Il fronça les sourcils, grogna légèrement et plissa la bouche. Il était agacé par l'attitude de Haru.

Certes, lui aussi aimait quand son pseudo grand frère l'embrassait, pour rien au monde il ne voudrait refuser cela. Mais en bonne tête de mule qu'il était, il ne voulait pas céder si facilement aux désirs du plus âgé. Et puis, Ren n'était pas un objet qu'on prend lorsqu'on en a besoin ou envie, c'était un être humain, un vrai garçon vivant, son coeur battait, son sang circulait dans ses veines et son cerveau commandait son corps.

Non, Haru n'allait pas avoir ce qu'il voulait. L'envie ne manquait pas à Ren de se laisser embrasser par Haru - d'ailleurs, il avait bien besoin d'un peu de repos et de distraction, entre tous ses cours au lycée - mais il aurait aimé que Haru prenne en compte ses désirs et mette les formes pour le demander à Ren, c'est tout. Alors, il retourna dans sa chambre, poings serrés, sans même adresser un regard à Haru.

Cet idiot était abasourdi par ce geste, il ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal.

Quoi? Il s'attendait à autre chose? Il n'en a pas envie? Ou peut-être qu'il a trop de devoirs?

Son imagination débordait de désinformations et de raisons, plus extravagantes et invraisemblables les unes que les autres. C'est ainsi que ses pensées divaguèrent vers d'obscures raisons telles que «et s'il avait trouvé quelqu'un d'autre? Une fille?» ou «il me hait maintenant? En fait, il n'a jamais voulu que je l'embrasse?». Il se laissa envahir par la panique, imaginant toujours plus de raisons difformes. Certaines d'entre elles ne pouvaient même pas être crédibles. Haru était un sain d'esprit cependant, et il se laissait trop facilement envahir par ses émotions. Il comprenait toujours tout de travers, et extrapolait toutes situations. Alors, sans plus attendre, il courut à l'étage, ouvrit avec force la porte de la chambre du jeune garçon et le prit dans ses bras, en pleurnichant tel un enfant qui se voyait se faire confisquer son jouet favori.

— Je suis désolé Ren! Pardon, pardon, pardon! Je t'ai mis trop de pression, je veux pas que tu me détestes! Et si tu as trouvé une copine, dis-le moi, je t'en supplie!

— Haru! Baka!

Il essayait de s'extirper de l'emprise de Haru mais rien à faire, ce dernier le tenait trop avidement, comme si sa vie en dépendait.

— Mais lâche-moi, idiot!

— Je veux pas! Si je te lâche maintenant tu partiras!

Il pleurait toujours. Ses larmes imbibaient peu à peu le tissu blanc du t-shirt de Ren.

— Arrête de pleurer! Mais pourquoi tu pleures enfin! Mon t-shirt est trempé par ta faute!

— Je veux pas te voir partir! T'es à moi!

Cette fois, c'en était trop. Haru agissait toujours comme si Ren était sa propriété. Hors, ils ne sortaient même pas ensemble. Ils s'embrassaient seulement, ils n'avaient même jamais eu de relation sexuelle. Est-ce un couple, ça? Non, Ren était convaincu que non. C'est pour ça qu'il détestait que Haru lui parle comme s'il était à lui.