À quelques minutes des vastes étendues de maïs, les poissons remontaient le long de la rivière. L'eau tiède de celle-ci reflètait avec précision la clarté de la lune. L'air frais, glissant à travers l'herbe et caressant les découpures des arbres, berçait la douce crinière d'un cheval brun.
Non loin du chant des oiseaux, l'orchestre nauséabon des voitures entammait son énième requiem.
De la circulation s'évaporait le nuage impétieux de la routine, le ciel se métamorphosant alors en un amas houleux et repoussant.Nous les observions de haut, perchées sur notre pont.
Tu m'avais suplié de t'y accompagner, sachant pertinement que je finirais par céder. Ce jeu qui c'était installé entre nous semblait te ravir, et j'en étais comblée.
Me laisser guider par chacun de tes pas m'offrait plus de temps pour étudier tes moindres mouvements, pour prêter attention aux courbures de tes gestes.
Ainsi, nous escaladions l'une après l'autre le pillier de ce pont, nous rapprochant peu à peu de la chaleur du ciel.Que dirais-tu, si seule notre propre pudeur séparerait deux nos corps ?
Si notre soirée n'avait pour limite que nos folles envies ? Si hors du temps, nous chantions sur les toits, hurlant notre amour naissant et puissant ?
Tu m'entraineras au delà des nuages fumants.
Comme deux bêtes, nous nous laisserons aller à la sublime divaguation.
Comme deux clowns aux corps bouillants, nous rirons à la vie.Le coeur en ébullition, je t'aime.
- 29/06/2020
20:52
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Amertume Et Sucrerie
Roman d'amourpour les pannes d'amour et les manques de libido ⇝ receuil de textes impulsifs, qui ne valent probablement rien