Journal d'un dépressif - [M•YG - P•JM]

↼ᴅᴇ́ᴘʀᴇssɪғ ↽ •3•

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"J'aurais dû être avec toi pour toujours."

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-Yoongi...

Arraché de ses pensées, le grisé se retourne vers la voix ayant mentionnée son nom seulement une courte seconde avant cela, et offre simplement un regard glacé au garçon le fixant profondément du regard.

-Yoongi tu fais quoi tout seul ici ?

Le grisé soupire.

-Et toi, Hoseok, tu fous quoi là ? Rétorque Yoongi froidement, sa silhouette dirigée de façon nonchalante vers l'autre.

Hoseok s'assied à son tour sur le banc à ses côtés avant de jeter un coup d'œil vers la vitrine de jouet face à lui.

-Je rentre de chez une amie... explique t-il sans s'y attarder avant de se racler la gorge. Pourquoi tu contemples ce magasin de peluche ?

Yoongi hausse les épaules en guise de réponse.

-J'aime bien.

Le brun acquiesce alors.

Un silence glacial pénètre entre les deux hommes, laissant seulement le bruit des voitures en arrière plan se faire entendre. Puis finalement, le plus bavard reprend la conversation après avoir contemplé le ciel - camouflé de nombreux nuages blancs - à plusieurs reprises, les mains sur les cuisses.

-Si tu as besoin de travailler...tu peux toujours revenir à l'hôpital psychiatrique. J'ai un patient plutôt compliqué...

Yoongi lâche un léger rire presque inaudible sonnant complètement faux, ce qui donne la soudaine envie à Hoseok de rectifier sa phrase.

-Oui enfin...il s'appelle pas Jimin mais j'ai besoin de toi, Yoongi.

Le grisé décline de la tête.

-Je reviendrai pas. Déclare Yoongi sèchement, ne laissant plus le choix à Hoseok.

Ce dernier se mord la lèvre, déçu de cette réponse.

-Ok.

Hoseok se leve, décidé à quitter les lieux. Au moment où il fait un pas sur le côté, Yoongi l'arrête d'une voix si froide et sèche que le brun se voit obligé de se givrer sur place.

-Hoseok tu te souviens de la peluche que j'avais voulu donner à Jimin dans sa chambre d'hôpital un jour afin de lui trouver un ami à temps plein ?

Il hoche de la tête positivement.

-Et donc ?

-Tu sais où elle est ?

-Sûrement. Répond Hoseok après un haussement d'épaule.

Un léger sourire de soulagement se dessine soudainement sur les fines lèvres de Yoongi, laissant Hoseok presque pantois.

-Tu peux me l'apporter s'il te plaît ? Réclame l'ancien psychiatre.

Hoseok décline rapidement sa demande en un signe de tête.

-J'ai des enfants dans cet hôpital, j'en ai besoin.

Le regard du grisé se renferme soudainement, suite à la réponse peu plaisante de Hoseok. Puis le brun poursuit sa phrase.

-C'est pour ça que t'es devant un magasin de jouet ? Bah justement t'as une tonne de peluches là dedans !

Yoongi se lève à son tour du banc et se rapproche pas à pas de la silhouette du brun. Il plonge son regard clair - presque vide comme si ses iris avaient été remplacés par du cristal - dans celui visiblement angoissé de Hoseok qui déglutit difficilement sa salive.

-Hoseok. Je veux cette peluche.

Le brun maintient le regard de Yoongi, comme si le seul fait de le décrocher pourrait le transformer en statut de pierre, ou même le tuer. Alors, ne voulant pas lâcher prise avant le grisé, il se contente seulement de répondre d'un simple mot.

-Pourquoi ?

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- Journal d'un dépressif -

Min Yoongi

03 avril 2022

Pourquoi je veux cette peluche ?

Simplement parce qu'elle me fait penser à toi, Jimin.

Il y a deux ans

Je l'ai regardé dans cette vitrine en pensant à toi

Je l'ai acheté en pensant à toi

Je te l'ai apporté en pensant à toi

Je te l'ai offerte en pensant à toi

Tu l'as rejeté en t'énervant. Tu te souviens ?

Et après que tu l'aies balancé par terre devant mes yeux car tu n'en voulais pas, je l'ai regardé couchée sur le sol en pensant à toi.

Le lendemain, quand je suis rentré dans ta chambre, tu dormais encore, et j'ai pu t'admirer rapidement. Tu tenais la peluche dans tes bras fermement, quant à moi je n'ai pu m'empêcher de sourire.

Mais je sais qu'à ta sortie de l'hôpital, tu ne l'as pas gardée. Tu l'as laissée dans ta chambre, sûrement sous le lit, ou peut-être que tu l'avais déjà perdue.

Pourtant c'était mon seul cadeau, avant de t'offrir une liberté.

Maintenant tous les matins en allant chercher un petit déjeuner en face de chez moi, je passe devant ce magasin de jouet tout en pensant à toi.

La peluche n'y est plus. Elle aurait dû être avec toi pour toujours.

... j'aurais dû être avoir toi pour toujours.

- À suivre -

K~