Saphira Les clones d'Arcadia

Prologue

Prologue

Joannie P.D.V.

J'entre dans une bâtisse à l'aspect miteux et décrépit. Les fenêtres sont si sales qu'on n'arrive plus à voire clairement à travers. Je vais m'asseoir sur un des tabourets en face du bar. Je fais signe au barman qui vient me voir, n'ayant aucun autre client à s'occuper. Je lui demande trois shooters. Je ne deviens jamais saoule, alors je peux me permettre n'importe quoi. Je vois du coin de l'œil, l'homme derrière son comptoir qui me fixe. En fait, tout le monde dans le petit commerce me scrute. Sérieusement, je m'en fous. C'est pareil partout, je ne peux pas en échapper et je m'y suis habituée avec le temps. C'est compliqué de vivre une vie tranquillement lorsqu'on est la copie conforme de la plus puissante conquétrice des neufs royaumes. Surtout depuis que celle-ci vient d'être retrouvée morte dans son manoir. De ce point là, je suis plutôt heureuse que ma mère ait été tuée. Ça fait déjà ça de moins à faire. Par contre, j'aurais bien aimé le faire moi-même. Le barman revient me voir avec mes trois verres dans les mains. Il me les donne, tandis que je le paie. À la place de s'en aller plus loin pour me laisser tranquille, il reste devant moi. Je fais mine de l'ignorer.

-Excusez-moi mais votre tête me dit quelque chose. Auriez-vous un lien de parenté avec Arcadia?, me questionne-t-il.

Je fixe l'homme d'un air impossible. C'est bien une des premières personnes qui ose me poser cette question. Soit il est extrêmement téméraire ou il est complètement idiot. Je ne me gênerais pas à lui décocher un coup de poing à la figure, mais je suis consciente des nombreuses paires d'yeux braqués sur moi.

-De quoi je me mêle?, je réplique d'un ton cassant.

Je bois mes verres d'un trait et les reposent brutalement sur le comptoir. Je me lève et me dirige vers la sortie sans jeter un regard à la petite assemblée qui me regarde. Je pousse la porte d'un coup sec. Je sors à l'extérieur. Je prend une grande inspiration. Je lui aurais bien appris les bonnes manières à celui-là.  Il n'avait nullement le droit morale de me poser ce type de question.  Surtout quand je ressemble à ma mère, pour sa propre sécurité, il aurait dû se taire. Il est vraiment con! J'ai tellement l'envie de rentrer une nouvelle fois dans ce foutu bar pour lui casser la gueule. Du calme Jo, du calme, il ne faut pas tout faire capoter, pas maintenant.

Relaxe Jo. Repense au talisman qui est suspendu au bout d'une corde, caché dans ta poche. De couleur noire avec des reflets bleuté, le petit objet glacé, est protégé dans un mouchoir, à l’intérieur de ta veste. J'ai encore de la difficulté à croire que j'ai le disque de pouvoir du monde souterrain. Ça fait au moins six ans que je le cherche. Soudain, j'entends un bruit de pas derrière moi. Je jette un coup d'oeil derrière mon épaule. Personne, il n'y a absolument rien. Depuis ma fuite du groupe de Kedhal, je n'arrête pas de stresser et d'avoir l'impression que tout est une menace potentiel. Ce qui, si on y pense réellement, n'est pas totalement absurde. Je soupire. Mon instinct de survie n'a jamais été aussi en alerte. Je pensais qu'un peu d'alcool m'aiderait, mais il ne semblerait pas que ça ait marché. Tout à coup, je vois un homme sortir d'une ruelle. Il s'avance droit vers moi. Il n'a pas besoin de dire un mot. Je sais qu'il vient pour moi. Je me concentre sur ce que je veux qu'il fasse. Il doit se tuer lui-même. Je n’ai nullement le goût de me salir les mains en ce moment. Toutefois, je n'ai pas le temps de faire ne serait-ce un seul geste qu'on me met quelque chose sur la tête. Ma vue se dissipe et je sens une pression sur mon épaule. Merde, qu'est-ce... qui se...