Chapitre 10

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Harry marchait à grandes enjambées dans les couloirs étroits du château, il avait quitté en trombe le bureau de Dumbledore avant d'en savoir plus pour la simple et parfaite raison qu'il ne voulait pas en entendre davantage. Ne serait-il jamais donc normal ? Tout ce qu'il voulait c'était qu'ils soient épanouis tous les deux et au lieu de cela c'est encore pire qu'avant. Dévalant les marches de pierre jusqu'au troisième étage, il décida de passer dans sa salle de cours pour récupérer ses livres. Arrivé devant la grande porte de bois massive, le jeune homme s'apprêta à frapper, comme s'il eut été en retenue avec Rogue puis se ravisa en sortant son trousseau de clés, trouvant cette habitude qu'il avait ridicule dans ces circonstances. Il fut très étonné en remarquant sur son grand bureau une petite boîte bleu marine entouré d'un ruban de soie bleu foncé où une petite carte avait été soigneusement collée par un morceau d'adhésif blanc :

Mon très cher Wulfric,

J'ai entendu parler de vos exploits de cours sur les vampires face aux sixièmes années, ils étaient morts de peur quand ils sont arrivés dans mon cours. Vous êtes très intriguant, le saviez-vous ? Je m'emporte un peu mais quand vous aurez fini de faire la chasse aux vampires, vous pourrez passer à mon bureau, il est toujours libre vous savez... En attendant, je vous offre ces quelques chocolats... envoûtants...

Mes meilleurs sentiments,

Minerva Mcgonagall, directrice adjointe de l'école de sorcellerie Poudlard.

Le garçon n'avait pas rêvé, d'après l'odeur doucereuse qui émanait de la boîte, Mcgonagall lui avait envoyé des chocolats gorgés de philtre d'amour ! Rien n'allait, alors maintenant que le professeur de métamorphose cherchait à le séduire c'en était trop. Il remonta vers ses quartiers, un peu contrarié et posa sa cape sur le porte manteau qui ornait le mur à sa droite. Il allait s'avachir dans un fauteuil moelleux quand il fut interrompu par Minerva qui rentrait dans son salon en criant :

- Vous êtes prêts ? lança-t-elle, surexcitée

- Mais prêt pour quoi ? demanda Harry, très inquiet de déjà connaître la réponse

- Prêt pour aller chercher Harry chez Hagrid voyons ! C'est très dangereux et irresponsable de laisser un enfant seul là-bas plus d'une journée ! Et puis.. j'ai envie de jouer avec mon chouchou ! renchérit-elle toujours dans l'impatience

Il n'avaient encore jamais vu son professeur aussi.. simple. Elle était tellement stricte devant eux du temps où ils étaient à Poudlard... Cependant rien ne viendrait troubler sa journée tant qu'il n'aurait pas à embrasser Mcgonagall. Par la barbe de Merlin, de quoi était-elle capable encore ? Le jeune homme se ravisa puis franchit la porte que lui avait tenu ouverte Minerva avec son regard coquin. Esquivant le contact visuel, ils continuèrent leur chemin ainsi jusqu'à ce que la petite cabane apparaisse dans l'horizon.

Le trajet avait été très dérangeant pour Harry qui se tenait le plus possible de la sorcière à la cape de velours vert. Ce jour-là il avait osé faire ce qu'il n'aurait jamais pu en élève il lui avait répondu « non ». Pas un non simple, pas du tout ! Un non catégorique. Il étaient tous deux en train de descendre les dalles de pierre vers la lisière de la forêt interdite quand le professeur Mcgonagall avait posé une tête sur son épaule en lui demandant de lui parler des vampires, d'où l'origine de ce « non » gêné et catégorique. Lorsqu' ils frappèrent à la porte de la hutte de pierre, Hagrid prenait le thé seul, tandis que Crockdur dégustait avec acharnement un morceau de viande rouge. Quand Harry fit un pas en arrière, Minerva, elle, s'avança de son allure sévère tout en cherchant furtivement des yeux le bébé, en vain :

- Où est Harry ? demanda la sorcière avec un regard interrogateur

- Vous ne voulez pas prendre un thé ? esquiva Hagrid en tournant le dos pour mettre l'eau à bouillir

Un voyage dans le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant