She's Not Afraid

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Imagine

Tu dois te rendre en centre-ville pour acheter un kit de beauté pour ta mère. Oui, un kit de beauté. Ta mère est du genre à se pomponner toutes les cinq minutes, et veut absolument profiter de l'offre avant que les produits ne soient plus en promotion, même si elle travaille aujourd'hui. Elle t'a alors chargée de te rendre au coeur de la ville bondée de monde et de traverser tous les quartiers mal famés, uniquement pour récuperer la fameuse trousse de maquillage à prix bas, avec laquelle était offerte une trousse de secours.

Génial. On est samedi après midi et, au lieu de sortir avec tes amies, tu fais les courses pour ta mère. Tu soupires d'ennui et de fatigue en te demandant ce que ta mère irait faire avec une trousse de secours. Mais peu importe, maintenant que tu es près du magasin, tu ne peux pas faire demi-tour, et entre à l'intérieur.

Une puanteur t'assaille. C'est un mélange de tous les produits imaginables, allant des crèmes de beauté aux parfums, en passant par les produits de bain. A peine la porte passée, tu ne souhaite qu'une chose : Quitter cet endroit.

Tu achètes ce pour quoi tu es venu : 25 euros. Cher, quand même. Tu imagines tout ce que tu peux faire avec 25 euros et tu pousses un soupir. Ta mère se ruinera en maquillage, un jour.

Tu récuperes la trousse de secours donnée en cadeau et t'extirpe hors du magasin, jouant des coudes afin d'atteindre la sortie.

En chemin, tu tombes sur un magasin de disques, ton paradis. Tu t'arrêtes et entres dans la boutique. Tu aimerais t'offrir un CD de ton groupe preferé, mais malheureusement, tu n'as plus un sou en poche. Tu regardes rageusement la trousse de maquillage en maudissant ta mère, et sors du magasin pour éviter que la torture ne dure.

Mais lorsque tu sors, tu t'aperçois que la nuit est déjà tombée, et qu'il fait soudainement frois.

Et Merde.

Tu te demandes comment tu vas bien faire pour rentrer chez toi par ce froid, alors que tu ne vois pas à cinq mètres. Alors tu sors ton téléphone et active l'option GPS. Tu trouves le chemin le plus court, mais pas le plus rassurant : tu dois passer par les quartiers mal famés.

Mais tu es pressée, et cela ne te prendra que cinq minutes, alors tu décides de prendre le risque, et de passer par les sombres chemins.

Tu enfonces la tête dans tes épaules quand tu débouches sur la première ruelle. Le vent froid te fait frissonner, et tu te sens trembler de la tête au pieds. Tu commences à compter tes pas, histoire de ne pas penser à autre chose, de ne pas somber dans la folie paranoïaque que t'évoquent ces rues.

Une ruelle, Deux ruelles, Trois ruelles, Quatrième tournant...

Tu es sur le point de retrouver la place publique, lorsque tu entends des éclats de rire, et des bruits de pas. Tu tends l'oreille, puis frissonne encore. Des insultes, des bousculades, des voix d'homme, et un seul, un qui n'a pas l'air de s'amuser, et qui dit :

- Arrête mec, c'est pas drôle, s'il te plait...

- Mais quel pigeon ! Tu veux que j'arrête? Tu viens me refiler du matériel de merde et tu crois que je vais rien dire?

Par reflexe, tu décides de te cacher derriere un mur, à l'angle, gardant un oeil sur la scène. Un garçon de très grande taille, coupe en brosse, sourcils froncés, est en train de menacer, de plus en plus violemment, un autre garçon plutôt mignon, les cheveux frisés, les mains dans les poches, les yeux baissés. Autour d'eux, un tas d'autres garçons acclament le plus grand.

Tu as peur pour le mouton. Enfin, pour le type frisé. Ces gars-là n'ont pas l'air de rigoler.

- Je savais pas... Quand il m'a passé la montre, il m'a assuré qu'elle était de bonne qualité, je te jure ! Je pouvais pas savoir que c'était une fausse.

Imagine Harry StylesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant