Point de vue: Dona
Je ne me suis pas encore présentée il me semble. Je m'appelle Madona mais on m'appelle Dona. Mon nom de famille vous n'avez pas à le savoir. J'ai 18 ans. Terminale. Je fréquente dans un lycée. Je suis camerounaise. Wesh. Noire et fière de l'être.
Je vais vous faire une petite description de moi pour que vous ayez une idée de ce à quoi je ressemble.Mon visage. Triangulaire. Mes sourcils. Froncés. Constamment. Mes yeux. Marrons. Plissés. Vides. Mon nez. Droit. Moyen. Avec mes lunettes accrochées dessus. Mais je ne ressemble pas à une intélo. Mes lèvres. Remontées. Roses. Un creux au dessus. Mes joues. Légèrement bombées. Mon menton. Circulaire. Mes cheveux. Noirs. Foncés. Longs. Une forêt. Sur mon visage. Pas de fossette. Je sais que ça fait souvent bander certaines personnes...
Mon corps. Mince. 1,78M. Mes seins. Redressés. Gros. Mais pas énormes. Mon ventre. Plat. Mon dos. Droit. Mes fesses. Bombées. Ma taille. Fine. Mes cuisses. Minces. Un petit écart entre elles. Mes mollets. Minces. Mes pieds. Moyens. Mes orteils. Taillés. Impeccables. Mes bras. Longs. Minces. Ma peau. Noire. Teint ébène.
Mes passions. Lire. Écouter de la musique. Dessiner. Écrire. Mes principales passions sont là lecture et le dessin. J'aime lire parce que ça me transporte dans un autre univers. Pareil pour le dessin. Quand je lis j'oublie. J'oublie mes maux. Ma famille. Mon stress. Ma colère. Je m'oublie.
Vous vous demandez pourquoi J'aime dessiner. Je dessine parce que les dessins que je fais sont mes reflets. Je dessine ce que j'aimerais avoir. Je dessine ma peine. Ma tristesse. Ma colère. Tout ce que je ressens s'extirpe de moi sous forme de dessin. Chacun de mes dessins inventés me représentent sous mes différents angles. Dessiner. C'est ma façon d'évacuer ce que je ressens. De positif comme de négatif.
J'aime les ballades, même si J'en fais rarement à cause de qui vous savez...
Je vais vous dire. Vous et moi n'avons pas la même vie. Vous, vous vivez. Alors que moi. Je survis.
Vos parents vous offrent des cadeaux en noël? Ils vous donnent l'argent de poche? Ils vous cajôlent ? Ils ne vous insultent pas? Ils ne vous traitent pas de tous les noms? Ils vous écoutent ? Ils vous comprennent ? Ils vous laissent faire ce que vous voulez faire? Ils vous guident? Ils vous aident? Ils vous conseillent? Ils font tout pour vous voir sourire? Ils apprécient vos efforts?
Si oui.
Alors.
On a pas la même vie.Mon monde à moi est teinté de noir. Et vous savez que le noir est signe de mauvais. Mon monde est voilé de peine. D'amertume. De rancoeur. De mépris. De haine. Et de colère. La colère qui grandit en moi chaque jour est assourdissante. Une colère qui vous fait sombrer. Qui vous consume. Qui vous aveugle et vous ouvre les yeux. Qui vous tue. Car mon âme n'est plus. Mon âme est perdue. Elle crie son désespoir. Mais personne ne peut l'entendre. Car elle est scellée dans une cage au fond d'un océan. Et à cause de mes blessures J'ai pris un air maussade.
J'ai un remède. Mais il est si loin. Et pourtant si proche. Je vous parlerait de lui. Mais pas maintenant. Maintenant je vous parle de mon monde. Obscur. Tourmenté.
Vous en avez marre de moi. De mes problèmes. Mais écoutez moi. S'il vous plaît.
Écoutez mon âme.
Je déteste l'école. Mais la maison je la hais profondément. Je préfère mille fois aller à l'école plutôt que de rester à la maison. À l'école, avec certaines personnes, je me sens bien. Il m'arrive même très souvent de rire. On me reproche souvent que J'ai un sale rire mais c'est eux qui me font rire donc lol ils vont devoir supporter ça. Ils me donnent un peu de paix. Même si les cours font chier. À l'école je m'épanouis. Quand sonne l'heure de rentrer je marche avec ceux que je pense je peux considérer comme mes amis. Mais aussitôt que nos routes se séparent, mon sourire s'efface sans laisser de trace. Et je deviens une ombre. Je fais exprès de marcher très lentement pour repousser le moment où je vais arriver à la maison. Même si je sais que je finirai par y arriver je le fais quand même. Je sais qu'on va me sermonner pour mon retard mais je m'en ballec. Une fois arrivée devant mon portail noir, je deviens froide. Glaciale. Et mes sourcils toujours froncés se froncent encore plus. Et j'entre. Dans cette maison. Que J'ai hâte de quitter. Parce que j'y ai vécu mes pires malheurs.
Mais heureusement. Au milieu de ces malheurs se trouve mon frère. Garcia. Mi hermano. Tu es celui qui arrive à me faire rire dans cette maison. Tu es celui qui me soutient et qui me comprend. Tu es toujours pour me défendre contre ma mère. Tu me comprends. Parce que toi aussi tu as vécu ça. Toi tu t'es imposé. Et ma mère a accepté. Mais moi je suis une fille. Maman ne me laissera jamais faire. Je suis faible. Tu me protège hermano, mais tu n'es pas tout le temps là. Alors je l'affronte. Ça me fait du bien de lui tenir tête. À elle et son mari. Je ne parlerai pas de lui. Parce qu'il n'y a rien à dire sur lui. Juste sa lâcheté et sa soumission. À ma mère. Et pourtant il n'est pas amoureux.
Cette maison me fait souffrir. Mais je prends mon téléphone je souris. Car je vois un message qui vient de LUI.
Alors voilà mon monde. Voilà ce que je dois endurer : insultes et aboiements de ma mère, l'hypocrisie de ma soeur, l'ignorance de mes frères concernant mes maux, la lâcheté de mon paternel, ma faiblesse, et SON absence.
Alors voilà.Voilà ma punition.
Ma punition d'être en vie.
Voilà mon monde.
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COMBAT INTÉRIEUR
RandomUne jeune fille qui commet un acte irréparable, indélébile, et qui s'en veut à mort. Elle se noie dans sa douleur, son chagrin, en attendant de se faire pardonner. Se faire pardonner par LUI, mais aussi par elle-même.