Chapitre 4

85 19 39
                                    

Je suis dans la salle de mon premier cours, toujours aucun signe de Louise. C'est étrange qu'elle ne soit pas là. Elle n'est jamais en retard. Je commence à m'inquiéter et s'il lui était arrivé quelque chose ? Le prof déboule dans la classe, je ne vois toujours pas mon amie. Soudain, je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je le sors discrètement et je le consulte.

J'ai reçu un message de la brune.

Louise : Slt Maël ! J'ai bcp de fièvre, je ne viens pas aujourd'hui :( Fait pas trop de bêtise sans moi. On se voit demain ! Bisou, passe une bonne journée !

Je suis rassuré, elle va bien. Je lui réponds rapidement et je range mon téléphone pour ne pas me le faire confisquer... À 13 heures, je repère Arthémis qui mange avec ses amis populaires. Elle affiche un énorme sourire confiant. La blonde semble heureuse, tant mieux pour elle... 

Je passe mon chemin et je rejoins mes potes. Jonathan prend la parole :

" Maël t'es libre samedi ?

—  Il faut que je vois, je peux peut-être me libérer ! Pourquoi ?

—  Avec Liam et Louise on va au cinéma. Il y a un nouveau film qui sort qui a l'air pas mal.

—  Ok, je vais voir ce que je peux faire. Je réponds enthousiaste.

—  Cool ! "

On dévie sur un autre sujet, et nous parlons de tout et de rien... Je les quitte poliment prétextant aller aux toilettes. En réalité, je veux juste marcher et m'aérer l'esprit. Sur le chemin, dans les coins à l'abri des regards, je reconnais une silhouette qui m'est familière. Elle est accroupie, en boule, toute repliée sur elle-même. Je distingue sa chevelure dorée, qui me mets la puce à l'oreille.

Je m'approche d'elle et je murmure d'une voix douce :

" Arthémis ? "

À l'entente de son prénom, elle sursaute et me dévisage, étonnée de me voir en face d'elle.

Elle essuie ses larmes d'un geste furtif et je lui demande poliment :

" Ça va ? "

Elle opine brièvement, n'osant pas me regarder, honteuse. Je n'insiste pas et je m'assois à côté d'elle. Je ne sais pas quel problème la tracasse. Tout à l'heure, elle avait l'air de bonne humeur , pourquoi ce changement si soudain ? La blonde inspire et expire doucement pour se calmer.

 Ensuite, elle ose affronter mon regard et me questionne d'une voix triste :

" Pourquoi t'es là ?

—  Parce que t'as besoin d'aide. J'étais dans ton cas il n'y a pas longtemps et on m'a tendu la main. Je me mets à ta place et je me dis que c'est toujours mieux d'avoir quelqu'un à ses côtés... Je réponds sincère en la regardant droit dans les yeux.

Arthémis plonge ses yeux dans les miens, comme si elle cherchait des réponses à ses problèmes.

—  C'est gentil, mais je n'ai besoin de personne... dit-elle sûr d'elle.

—  C'est faux ! Tout le monde a besoin d'une épaule sur qui s'appuyer ! " Je réplique, en connaissance de cause.

Elle ne dit rien et se contente de m'observer avec ses yeux rouges et humides... Soudain, cette dernière me confie d'une voix tremblante :

—  C'est juste que d'habitude Louise est là pour m'aider... Seule elle me comprend !

—  Vous êtes proches toutes les deux !

—  Oui, nous nous connaissons depuis la primaire. Elle sait tout de moi ! En CM2, elle a déménageait car son père avait trouvé un autre boulot mieux rémunéré... Et elle est revenue il y a deux ans à mon plus grand bonheur. Déclare t-elle les étoiles dans les yeux.

—  Je ne savais pas qu'elle habitait ici avant... Je ne l'ai connu qu'au lycée. C'est une fille superbe !

—  Oui, c'est la fille la plus attentionnée et gentille que je connaisse. Répond boucle d'or d'une voix douce. En fixant le sol, perdue.

—  Tout à l'heure, tu avais l'air joyeuse... Qu'est-ce qui s'est passé entre temps ? Je demande curieux, en guettant sa réaction.

Arthémis m'épie du regard un instant et répond d'une voix détachée :

—  Ce n'était qu'une façade, je jouais un rôle. Je voulais juste que les autres croient que je suis parfaite à l'extérieur. De toute façon pour eux, il n'y a que l'apparence qui compte ! Donc je me munis de mon plus beau sourire et je marche pas après pas. Sans dévoiler mes sentiments...

—  Tu mens à tout le monde ? Je constate étonné.

—  Oui, en quelques sortes, sauf à Louise. Elle seule sait qui je suis réellement et non la personne que j'ai façonné de toute pièce... dit-elle en baissant le regard, se sentant humiliée.

—  Pourquoi tu t'es inventé ce personnage ? Je demande confus.

—  Parce que c'est plus simple de mentir, de jouer un rôle que d'assumer qui on est et d'avoir confiance en soi... réplique la blonde d'une voix brisée me regardant droit dans les yeux.

—  Toi ne pas avoir confiance en toi ? J'ai l'impression que tu es tout le temps sûr de toi ! Je réponds stupéfait.

—  Oui, c'est l'image que je renvoie, mais ce n'est pas moi... chuchote t-elle se sentant lâche.

—  Et cet air hautain, supérieur ce n'est pas toi, je suppose ? Je demande intrigué.

—  Tu trouves que je suis hautaine ? M'interroge la fille à côté de moi surprise.

—  Oui, un peu. Mais c'est un tout, c'est ton attitude, ta façon de t'habiller... je rétorque honnête.

—  Je, je ne savais pas que je paraissais méchante... dit-elle en bégayant, à deux doigts de pleurer.

—  Ce n'est que mon avis, je ne veux pas te blesser... je dis en regrettant immédiatement mes paroles.

—  Non, mais c'est bien ! Tu es sincère, pas comme moi...

—  Louise avait raison, on a des points communs tous les deux ! Je chuchote à moi-même.

—  Ah bon, lesquels ? Demande t-elle m'ayant entendu.

—  On cache tous les deux nos sentiments... je l'informe d'une voix craintive.

—  Ah... C'est vrai que c'est un beau point commun tout de même ! "Affirme t-elle en m'adressant un faible sourire.

Je suis ravi quand je vois son visage s'illuminer. Je me rends compte que je m'étais trompé sur le compte d' Arthémis. Ce n'est pas la fille populaire qui se sent pousser des ailes et qui est imbu d'elle-même. Elle n'est pas comme Aaron. Au contraire, c'est la fille sensible qui garde ses sentiments enfouie en elle, qui n'a pas confiance en elle et qui a peur du regard des autres. Son comportement et la personne qu'est réellement la blondinette est une antithèse.

La fille en face de moi me toise du regard et prend la parole d'une toute petite voix :

" Ce sont mes parents, ils vont divorcer... Cela fait depuis un bon bout de temps que ça ne va pas entre eux, mais je croyais qu'ils allaient se réconcilier un jour ou l'autre. Je pensais qu'on allait redevenir une vraie famille comme avant ! Mais non, elle restera brisée à jamais...

—  Je suis désolé, je te comprends.

—  Non, c'est moi qui est désolée. C'est déplacé de parler de ça. Je m'apitoie sur mon sort alors que j'ai de la chance qu'ils soient toujours en vie... dit la blonde gênée.

—  Non, t'inquiète ce n'est rien..." je la rassure.

Elle m'adresse un sourire mal à l'aise et me remercie d'être rester à ses côtés. Je lui renvoie son geste en guise de réponse et la cloche sonne.

 Nous nous levons et nous filons en cours, comme s'il ne s'était rien passé...

***

Voilà le 4ème chapitre !

Il vous a plu ?

Que pensez-vous d'Arthémis ?

N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce chapitre, je serai heureuse de le connaitre :)

Le sentiment d'exister Où les histoires vivent. Découvrez maintenant