mardi 21 mai 2019
Je sursaute violemment au contact de l'eau froide sur mon visage ensommeillé. Ma poitrine se soulevant rapidement. Mes poumons cherchant de l'air. J'ai connu plus agréable comme réveil. Je tourne ma tête vers l'entrée de ma petite chambre miteuse. La raison de mon réveil, Amy Sanders, se tient à quelques centimètres de mon lit. Une main sur sa taille, ses longs cheveux blonds retenus en une sublime queue de cheval, un verre vide dans la main droite. Je me relève péniblement en essuyant l'eau qui dégouline le long de mon visage. Mais je garde le silence tout en l'interrogeant du regard.
- Putain, c'est pas trop tôt ! s'exclame-t-elle.
- Quelle heure il est ? je demande avec une voix éteinte.
- Neuf heure. Allez Eri, dépêche toi de te lever, m'ordonne Amy.
Je m'exécute, sans poser de question. Mon amie continue de m'observer avec de la détermination dans les yeux. Oh putain, qu'est ce qu'elle veut encore...
- Bon, commence-t-elle. Je sais que tu te poses pleins de questions même si tu ne diras rien.
Je continue de l'interroger du regard. Je sens qu'elle me prépare un coup fourré. Amy est comme ça, toujours une idée derrière la tête. Et un millier d'arguments pour m'entraîner à chaque fois avec elle !
- A quoi est-ce que je pense, alors ? je demande avec un petit rictus.
- Pourquoi est-ce que j'ose te réveiller à cette heure-ci alors que tu ne fais rien de tes journées ? répond-elle, en insistant sur le "ose".
- C'est faux ! je me défend. Je ne fais pas rien. Souvent je vais...
- Oh, à la bibliothèque, au musée parfois même au parc, c'est vrai, me coupe-t-elle. Oui, tu fais pleins de choses, on ne peut pas le nier. Mais dis moi juste comment est-ce que tu comptes te sortir de la merde en faisant juste ça ?
Ma bouche est ouverte, prête à répliquer, mais aucun mot ne sort. Je suis toujours assise sur le bord de mon lit, à fixer Amy. C'est assez dur à expliquer, mais disons que Amy m'a sorti d'une position difficile.
- Je... je sais, Amy, je balbutie. Mais c'est temporaire, je t'assure. Je vais trouver une solution.
Mon amie s'assoit à côté de moi et met ma main dans la sienne. Elle a quelque chose à dire et je n'aime pas ça. Je commence à paniquer en m'imaginant mille scénarios. Si ça se trouve, elle veut me virer de chez elle ? Et merde, comment est-ce que je vais faire moi ? Je n'ai pas de travail, pas d'appart, pas d'autres amis. Et retourner à Philadelphie est inimaginable !
- Eri, commence-t-elle doucement, habille-toi. On reprendra cette discussion après.
Amy se lève et quitte la chambre, me laissant seule avec mes questions. J'enfile une robe bleu claire, nouée à la taille. Plutôt longue, elle arrive jusqu'à mes genoux. En m'habillant, le tissus léger a frôlé la longue cicatrice blanche qui traverse de part et d'autre mon omoplate gauche. Cette sensation me procure de frêles frissons. Une fois habillée, je brosse mes cheveux, noirs de jais. J'ajoute mon petit médaillon doré, qui vient se réchauffer au contact de ma poitrine. Je m'observe dans la glace qui me fait face. Ma longue chevelure lisse descend jusqu'aux creux de mes reins. Mes pupilles noires balayent le miroir, tel des rayons X, cherchant la moindre faute, ou exagérations de ma part. Une fois satisfaite de mon reflet, je quitte la petite pièce exiguë pour rejoindre mon amie.
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𝑨𝒊𝒎𝒆 𝒆𝒕 𝑫𝒐𝒏𝒏𝒆
Roman d'amourNouvelle version de "Aime et Donne" datant de 2018. Bonne lecture Evan :)