Je t'aime à t'en voir crever

Acte II

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Les arbres commencèrent à se changer d'une fine couche blanchâtre. L'hiver arrivait avec des notes froides, amusant les enfants. Ces derniers s'amusaient à jouer avec la neige, ayant attendu cette période de l'année si longtemps. Ils attendaient aussi Noël. Ah Noël. Cette fameuse fête qui ravissait petit et grands, avec la venue  du père Noël. Ce fameux vieil homme à la barbe blanche donnant divers cadeaux aux enfants sages.

Pendant ces temps joyeux, Ben devait continuellement s'ennuyer. En effet sa dernière victime ayant été égorgée, sa cartouche avait été revendue. Et heureusement pour lui un couple eut la merveilleuse idée d'acheter un jeu pour leur enfant d'une dizaine d'années. Résultat le fantôme s'était retrouvé bloqué dans une boîte fermé par du papier cadeau . Quelle situation ridicule pour lui.  Il avait la possibilité de sortir, mais par pure paresse il restait à croupir dans la prison lui servant de chambre.

Un jour il eut enfin le courage de sortir de sa cartouche, par pur besoin primitif. En effet le fantôme avait, même s'il était mort, le besoin de se nourrir. Lui-même se demandait encore pourquoi, mais il n'avait pas le choix.

Non sans exprimer sa démotivation, Ben se téléporta de sa cartouche et atterrit dans une petite boutique. Son regard vint se poser sur les conserves, toutes aussi peu ragoûtantes les unes que les autres. Ses yeux s'échappant  de leur point initial, ils vinrent se poser sur la rue. Cette dernière avait son manteau blanc, animée par quelques enfants. Ils riaient, souriaient et s'amusaient avec la neige étincelante et fraîche .

N'importe quel adulte aurait sourit attendri par la scène. Mais Ben, lui, souriait certes mais différemment. Des souvenirs floues et lointains, lui rappelant la douce époque où il était vivant. Ces moments, filant tel du sable.

Le fantôme chassa rapidement ses vieux souvenirs. Qu'avait t'il à faire de ce genre de chose? Ces souvenirs lui rappelaient plus l'époque où il était bête et naïf. C'est ce qui lui a causé sa perte et son restart, une nouvelle page de sa vie tournant.

Contemplant le paysage hivernal  se présentant devant lui, il remarqua une masse mouvante. Le fantôme se désintéressa de ses conserves et récupéra un briquet, se disant qu'il servirait.

Cette masse se cachait dans les hautes herbes, portant une tache colorée sur l'épaule. Cette dernière se débattait. Ben, curieux, sortit du magasin. Il passa devant les enfants , sans que ces derniers le remarquent, invisible aux yeux de tous. Enfin presque tous .

La masse l'aperçu et courut, s'enfonçant dans la forêt. Le fantôme crut apercevoir un sourire sanguinolent gravé sur son visage. Il ricana et courut vers la forêt, un air mesquin l'entourant. Ses pieds s'enfonçaient  dans l'épaisse pellicule de neige, formant des traces après son passage.

Le fantôme marcha longtemps, s'enfonçant encore dans la forêt boisée d'arbre couvert de neige. il déboucha finalement devant une scène hors norme. Un adolescent armé d'une pelle creusant une fosse. À ses côtés, le frêle corps inerte d'une enfant. Ses longs cheveux bouclés aux teintes rousses étaient maintenant souillés et rendus secs par l'hémoglobine les tachant. Ses paupières étaient closes, mais elle respirait tout de même. Une corde liait ses mains dans son dos. Elle était habillée d'une veste verdâtre, d'un jupon de même couleur et d'un collant aux teintes grises. Son visage pâle et claire, étaient parsemés de taches aux couleurs du ciel, virant violet ou corail. Sa lèvre était fendue, un filet de de sang en coulait.

Ben ricana devant cette macabre vue. Le creuseur se retourna immédiatement, frappant le fantôme à la tête. Leurs regards se croisèrent, et l'identité de son assaillant fut plus claire. En effet, cela n'était autre que le brûlé. Sa pelle s'abattit sur le crâne du fantôme, en un bruit sourd. Mais ce dernier ne bougea pas d'un poil, croisant les bras. Il dit avec un air moqueur: