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ce mardi on était en ville

la ville est un des repaires des vices
là-bas les femmes se font siffler, insultées, agressées juste parce qu'elles marchent dans la rue
là-bas des sans-abris mendient une aide qui ne viendra jamais pendant que d'autres s'achètent mille et une paire de chaussures hors de pris à deux pas d'ici
là-bas les ruelles regorgent de déchets, de mégots de cigarettes écrasés. le respect s'est perdu entre les ordures
là-bas règne la loi du plus fort
dans les cités, la bagarre éclate chaque moment
mais bon, c'est bien connu que l'homme n'arrive pas à vivre en paix

on a aussi vu ces immeubles interminables qui semblent toucher les nuages
à l'intérieur des centaines de familles entassées, étouffants

on a vu ces passants pressés, cette routine installée. on a vu des crachats, des obscénités inscritent sur les murs. on a vu des voitures cracher leur fumée au visage de jeunes bébés. on a vu ce jeune homme frappé et laisser pour mort juste parce qu'il était gay. et le pire c'est que tout le monde voyait mais personne n'a réagis.

la ville est cruelle, fourbe, désabusées.
la réalité est dure, brutale, suffocante
l'homme est méchant, barbare, traître

les heures se sont écoulées lentement avant qu'on puisse enfin prendre le métro pour sortir

décidément, je déteste la ville

- ma fille a une imagination débordante
- ah ça vient peut-être de là

DANSE DU BONHEUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant