iv

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nos ombres se sont mouvées entre la lumière des lampadaires
village désert quand la nuit s'abat
au loin les cloches dorées sonnent minuit
il fait encore chaud
et ton souffle sur ma nuque me rappelle notre éternité

on rigolait quand ce garçon est venu me voir
"morphée c'est ça ? vient avec moi"
"pourquoi ?"
"c'est ta maman qui m'a demandé de venir te chercher"
"ah"


dans la pénombre les larmes ont coulés quand morphée s'est faite abusée
il a profité de l'innocence d'une jeune fille, l'a ligotée dans son filet de mensonges
hymen et confiance en soi cassés
il ne laisse plus morphée mais seulement l'ombre de l'insouciante fille qu'elle a autrefois été

morphée laissée en pleurs sur le béton froid
plus elle grandit, plus elle a mal
c'est la réalité qui la blesse. et son violeur est la dure réalité des hommes qui ne savent pas garder leur queue dans leur pantalon, qui profite de leur statue d'homme dans une société patriarcale
mais les temps changent ! les temps changent

pas sur la chaussée
morphée rentre chez elle à pas lents
et elle lui parle des sanglots dans la voix :

mais toi tu ne me quitte pas
t'es toujours là
les larmes aux yeux
tu n'as pu rien faire. juste me regarder douloureusement en priant pour que ca s'arrête vite

porte poussée
marches qui grincent
elle se jette dans son lit après avoir difficilement sécher ses larmes de honte

- ça se soigne docteur ?
- mais ce n'est pas une maladie. morphée n'est ni la première, ni la dernière à l'avoir. ce n'est absolument pas une maladie, ce n'est même pas grave

DANSE DU BONHEUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant