Mon patron - Lainkacid [ARRETEE]

Chapitre 1 - En retard

Il devait être 10:30, et Terracid était encore couché dans son lit, une de ses jambes pendant hors de ce dernier, car... Il faisait chaud. Si chaud... D'un côté, sortir sa jambe de sa couette lui faisait du bien car ça le rafraîchissait. Mais en même temps, c'était son sang qui se glaçait rien qu'en pensant à ce qui pouvait le choper la nuit ! Brrr, quelle horreur...

Pendant qu'il somnolait dans son nid douillé, une montée d'adrénaline vint en lui alors que ses yeux bleus s'écarquillèrent.

Putain de merde.

C'était son premier jour de travail. Il était en retard d'une heure environ. Alors sans tarder, il se leva d'un bond de ses draps et couru dans sa salle de bain. Il prit la douche la plus rapide qu'il n'avait jamais pris, se parfuma maladroitement en tapotant sa main dans son cou un peu n'importe où, se brossa les dents d'une vitesse ahurissante, et pour finir, passa de l'eau sur son visage pour bien se réveiller.
Quel con, putain mais quel con ! pensa t-il en courant dans sa chambre pour fouiller dans son dressing. Il s'habilla rapidement d'une chemise blanche, y faisant sa cravate, et d'un jean noir. Il passa devant son miroir pour s'assurer qu'il paraissait correctement praisantable et sorti de chez lui, fermant la porte à clé, s'empressa de monter sur son vélo et de prendre la route vers son lieu de travail. Ce n'était pas si loin. Il devait être à 10min d'arriver là-bas, et pendant qu'il se concentra sur la route, son téléphone vibra dans sa poche arrière et il fut contraint de le prendre et de regarder le numéro affiché.

« M. Itturalde »

Et merde.

Terracid déglutit et décroche, portant son téléphone à son oreille, guidant prudemment son vélo de sa main libre.

«A-Allô ?»

«Laguionie. Tout va bien ?» demanda t-il d'une voix sans émotions.

«O-Oui ! Tout va b-»

Sans avoir eu le temps de finir sa phrase, il empreinta un trottoir, évitant un véhicule de justesse. Il lui est impossible de faire deux choses en même temps, et il a failli foncer droit dans une voiture !

«BIEN ! Tout va bien m'sieur ! Enfin, patron. Patron ? Oui voilà patron !»

Il avait l'air plus que stupide. Il n'imaginait même pas l'impression que son patron devait avoir de lui...

«Appelle moi Boss, Laguionie. Et pourquoi es-tu en retard ? D'une heure et demi, il faut le faire.»

Dans sa voix, Terracid put entendre du dénis. Oui, voilà, du dénis. Il avait bien l'impression que son Boss regrettait de l'avoir accepté dans cette entreprise. Et, il le comprenait...

«Heu, j'suis désolé Boss j'ai... J'ai eu un empêchement.»

«Ah oui ? Quelle sorte d'empêchement ?»

«Peu importe ! Je suis juste devant, j'arrive Boss. Encore désolé !»

«Nous parlerons de ça en face à face Laguionie.» dit-il d'un ton sec.

«Oui, d'accord.»

Il raccrocha et rangea son portable dans sa poche. Il était arrivé, il regarda avec admiration le gratte-ciel qui se présentait devant lui. Il allait vraiment travailler ici ? Putain, trop bien !

Alors sans plus tarder, il s'arrêta devant, laissa son vélo pas très loin et passa sa main dans ses cheveux pour se recoiffer vaguement avant de rentrer dans le bâtiment. C'était gigantesque. Il n'y avait pas énormément de monde, et c'était très spacieux. Il avança en regardant autour de lui, stupéfié par la beauté et la modernité de la bâtisse. Pendant qu'il contemplait la grandeur de ce dernier, il senti quelqu'un attraper la manche de sa chemise et le tirer en arrière.

«Laguionie.»

Il tourna la tête pour apercevoir à qui il avait à faire, et il s'avérait que... Quoi ? C'était lui son patron ?

Un regard sévère, des cheveux bruns bouclés, des yeux de la même couleur, un ensemble noir accompagné d'un nœud papillon et... si... Petit ? L'homme qu'il entendait au téléphone était donc... Lui ? D'accord, pourquoi pas... se dit Terracid en retenant un rire.

«Bonjour, Boss.»

«Alors, pourquoi tu es en retard ? J'espère que c'est une bonne excuse, pour ton premier jour.»

«Heu... Bah en fait j'ai...»

Terracid tourna lentement son regard dans celui de son patron, et, en pensant pouvoir trouver une excuse potable, il senti son coeur s'accélérer, ce qui le fit bafouiller. Il fut arrêté par un soupir désespéré et une prise sur son épaule, qui le dirigea quelque part, sûrement vers son bureau, pour parler de tout ça seuls.

«Laguionie, je sais que tu mens. Je le vois.»

L'interpellé baissa les yeux, d'embarras. Ils arrivèrent quelques instants plus tard dans le bureau de son supérieur comme il l'avait prédit, et la pression sur son épaule s'accentua, le forçant à s'assoir sur un siège en face du bureau. Il releva les yeux vers son chef qui s'asseya à son tour dans son propre siège, bien plus beau et grand que celui où il était assis maintenant.

«Bon, je vais le répéter encore une fois, qu'est ce que tu faisais pour être en retard d'une heure et demi ?»

«Hum...»

Son regard avait l'air si déterminé. Il voulait absolument avoir sa réponse. Et correcte. Sinon, Terracid ne savait pas ce qu'il pouvait lui arriver, là, maintenant.

«Tu dormais ?»

Comment il a su ?! Il aurait pu dire n'importe quoi ! Enfin, ouais, nan...

«Oui.»

Il roula des yeux, accablé par le comportement de son employé. Il commençait déjà avec une mauvaise impression.

«Ça passe pour cette fois. Mais si tu recommences, ça finira mal, Laguionie.»

«Vraiment ? Du coup je repars sans rien ??» demanda t-il en souriant.

«Si. Tu vas nettoyer les 180 bureaux, à l'étage. Ça te fera rattraper ton temps perdu.»

En disant ça, il avait ricané en regardant le visage de Terracid se décomposer.

180 bureaux ? Il a vraiment dit ça ? 180... bureaux... ?

...

Il devait être 15h et quelques dans l'après midi, Terracid avait nettoyé plus de 40 bureaux, il n'en pouvait déjà plus, et c'était loin d'être fini. Il ne sortirait pas d'ici tant qu'il n'avait pas fini de tout nettoyer. C'est ce qu'il lui a dit... Pourquoi ? Il était à peine arrivé qu'il se faisait déjà traiter comme le boulet de service !
Comme d'hab'... se dit Terracid en nettoyant les bureaux, sous le regard perçant et moqueur de son supérieur.